Maison & Objet 2024, note III : les Britanniques sont de retour
mardi 29 octobre 2024 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackbackSi la Grande-Bretange avait quasiment disparu des radars en 2022 et 2023, un cap a été franchi en 2024 : les stands arborant l'Union Jack étaient présents dans tous les halls. Sans que je sache vraiement si c'est le gouvrenement de sa Majesté qui a appuyé très fort pour que ses entreprises repartent à la conquête du marché européen ou si ce sont les organisateurs du salon qui ont proposé des tarifs particulièrement (ou relativement) attractifs.
Toujours est-il que la recette est désormais bien connue de tous les expostants : il faut avoir un entrepôt et/ou une filiale au sein de l'UE. Et pour avoir discuter avec quelques uns d'entre eux, il y en a pour tout le monde : en France, en Belgique ou aux Pays-Bas bien sûr, mais aussi dans des pays du bloc de l'Est (au moins un en République Tchèque et un autre en Pologne). Merci donc au Brexit d'avoir créé autant d'emplois et de filiales un peu partout sur le continent !
Surtout que le contraire n'est pas vrai : une agente multi-cartes a préféré jeter l'éponge et rentrer en France. Trop difficile, trop compliqué, elle ne reconnaissait plus son pays d'accueil. Et ce sont au moins 3 marques françaises pour lesquelles le marché britannique est en passe de devenir une Terra Incognita.
Maison & Objet 2024, note II : des villes qu'on affiche
vendredi 18 octobre 2024 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackbackAux XVe et XVIe siècle, Florence vit son âge d'or. La dynastie des Médicis draine autour d'elle quantité d'artistes et de scientifiques de génie - Pétrarque, Boccace, Brunelleschi, Michel-Ange, Giotto, Cimabue, Botticelli, Leonardo da Vinci, Donatello, Laurent de Médicis, Machiavel, Galilée et Dante Alighieri - dont on admire encore aujourd'hui les chefs d'oeuvre.
Plus étonnant, Florence fait partie des ces villes sur lesquelles s'appuient au moins deux marques exposant au Salon Maison & Objet. Preuve de la pérénnité de son tissu industriel, commerçant et créatif.
D'autres villes européennes et une asiatique peuvent s'enorgueillir d'avoir une paire d'ambassadeurs économiques : Anvers (mais pas Bruxelles), Copenhague, Vienne et Séoul.
Anvers est un grand port qui a été - selon selon Fernand Braudel - le centre du commerce international et de la haute finance tout au long du XVIe siècle. Malgré le transfert de ses forces vives (et protestantes) vers Amsterdam sous Philippe II, elle reste une capitale importante du design de nos jours.
Du côté du Danemark, l'âge d'or intervient un peu plus tard : ce sera durant la première moitié du XIXe siècle, après les ravages des guerres entre Napoléon et la couronne britannique.
Si Vienne a longtemps été une capitale d'empire, son "moment" attendra le tournant du XXe siècle pour s'épanouir. Et son imaginaire nous poursuit toujours.
Pour Séoul, j'ai plus de mal à identifier un âge d'or : peut-être qu'on retiendra ce début du XXIe siècle entre K-Pop et Kimchi...
Et puis il y a d'autres villes avec plus de marques encore.
Hambourg est peut-être celle que j'attendais le moins. Point de Berlin, point de Munich. On me rétorquera que c'est quand même la deuxième plus grande ville et le plus grand port d'Allemagne.
Pas de Madrid dans les allées mais bien du Barcelone.
Avec Amsterdam, on arrive dans le top 3 des villes les plus présentes.
Milan est bien sûr l'autre capitale mondiale de la mode et du design.
Et puis il y a Paris, championne toute catégorie : capable de donner du lustre à des jeux de carte, des peluches, des coussins (même quand le siège de la société est à Villeneuve d'Ascq dans le 59), de la coutellerie (sans être à Thiers), des savons, de la restauration rapide gastronomique. Sachant que j'ai soigneusement évité le hall des parfums et autres produits de beauté...
Preuve de son pouvoir d'attraction, le trait d'union qu'on lui adosse : New Dehli, Calcutta et Lisbonne ont encore un peu de boulot pour grimper dans nos imaginaires.
Et si je ne vous ai pas encore convaincu de l'importance des villes sur le développement économique et sa durabilité à travers cette minuscule lorgnette, je vous invite à creuser cette question fascinante chez Jane Jacobs.
Maison & Objet 2024, note I : transition géographique ou pause olympique
mardi 8 octobre 2024 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackbackCette année il y avait bien moins de monde sur le salon Maison & Objet : un hall en moins (utilisé par les Jeux Paralympiques), des exposants en baisse (de plus de 2500 en 09/2023 à 2291 en 09/2024) à peine compensés par une vague de nouveaux (612 pastilles new marquées au sol).
Ce changement d'ère était palpable dans les allées avec de nouveaux pays et/ou régions débarquant en masse.
Ainsi la Chine s'affiche dès l'entrée avec ses Design Awards qui servent de totem à certains produits & marques : les plus téméraires les retrouveront (ou pas) dans les allées, le softpower est posé.
Car des stands battant pavillon chinois dans les allées, on en retrouve une série autrement plus grande que les années précédentes... Et à chaque fois, c'est bien une marque qui est installée, avec des produits design et originaux.
L'autre grand pays qui m'a sauté aux yeux, c'est l'Inde. Par contre la montée en gamme n'a pas encore eu lieu : les stands sont moins clinquants (deux trétaux et une planche ou une armoire toute simple), presque tous sont mono-produits avec une grande profondeur de motifs. C'est le savoir-faire qu'on valorise, pas encore la marque et ses marges alléchantes : il manque encore une paire d'années pour comprendre les attentes des pays "riches" et remonter la chaîne de valeur.
Et puis il y avait l'Afrique. En sus des traditionnels pavillons d'artisanat national, j'ai découvert des positionnements plus ambitieux avec des univers forts et assumés ainsi que des gammes larges.
De quoi me laisser perplexe sur ceux qui ne sont pas venus : les JO ont-ils refroidi tout le monde avec ses chambres d'hôtel hors de prix ? Ou bien s'agissait-il simplement d'une correction du secteur de l'ameublement après le pic extraordintaire du confinement ? À moins que ce soit la conséquence des difficultés démographiques structurelles de l'Europe ?