Journal d’une quarantaine : mardi 7 avril 2020
mardi 7 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackPeggy a eu la bonne idée de proposer un pique-nique pour ce midi : une salade de riz, des chips, une nappe et les casquettes, on se prête à rêver de vacances. Celles de cet été puisque celles de Pâques n'avaient même pas été réservées.
Pour la deuxième fois en deux jours, mes larmes ont coulées : cette fois-ci en écoutant la chanson Merci à toi ô Soignant, détectée par David Dufresne. Le (premier) pic français semble derrière nous mais des amis proches viennent de nous prévenir qu'ils sont atteints, on croise les doigts et on pense fort à eux. Toujours ce deuxième coup de bambou.
Nous avons sorti la boîte de papiers japonais, les ciseaux, la colle et les perforatrices. J'en ai profité pour sortir mon annuaire de dessin : que c'est agréable de retrouver un moment de sérénité en dessinant dans ses fines feuilles.
En France, il y avait 110048 cas confirmés, 10343 décès et 19516 guérisons. Et des vendeuses à la boulangerie qui se posent toujours la question de savoir s'il faudrait quelque chose pour se protéger (un masque ? une visière ? une morceau de plexiglas ?) avant de répondre par la négative.
Journal d’une quarantaine : lundi 6 avril 2020
:: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackEn rangeant sa maison, ma mère a retrouvé des fils à broder et des bracelets brésiliens. Ceux-là même que nous n'avions jamais terminé avec mon frère et mes soeurs. Ils ont fait un aller simple jusque chez nous via la Poste. Madeleine n'a pas trop aimé mon choix de l'époque : visiblement un bracelet "bleu & blanc" est moins stylé pour une fillette en 2020 que pour un petit garçon à la fin des années 1980.
Première après-midi avec un peu de pluie : on a sorti des jeux de société, un Scrabble et des cartes d'un Memory. On a légèrement adapté les règles pour que Gisèle y trouve du plaisir. Heureusement que le soleil a pointé le bon de son nez pour qu'elle puisse faire quelques aller-retours en draisienne dans le jardin. Heureusement qu'ils sont longs ces jardins des maisons 1930. Heureusement.
En France, il y avait 98010 cas confirmés, 8911 décès et 17250 guérisons. Et un vieux garçon qui ré-écoute les fabulettes d'Anne Sylvestre en écrivant son billet quotidien.
Journal d’une quarantaine : samedi 4 avril 2020
samedi 4 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackMême confinés, nous sentons la pression qui diminue le week-end. Ce samedi s'annonce beau : les filles sortent dans la jardin sans manteau. On en profite aussi pour rattraper un peu le retard pris sur le ménage.
Madeleine se souvenait vaguement d'un Petit Ours Brun qui faisait un téléphone avec des pots de yaourt. Après avoir expérimenter toute seule avec du papier roulé et scotché aux pots de yaourt, elle est revenu à la charge. Comment est-ce que ça pourrait marcher ? C'est quoi une onde ? Où y a-til du fil de cuisine ? Pourquoi ne puis-je pas utiliser un cutter pour faire le trou dans les pots de yaourt ?
Elle était ravie du résultat !
J'ai aussi fait mon tour hebdomadaire chez O'Tera. Il y avait une file d'attente à l'extérieur : il faudra que je trouve un moment moins populaire que le samedi à 13h45. A l'intérieur, tout le personnel est désormais équipé d'une visière en plexiglas au minimum, la plupart ajoutent un masque en dessous. En arrivant aux caisses, j'ai remarqué qu'un vendeur visiblement peu expérimenté recevait des instructions sur certaines procédures de la part d'un autre jeune homme qui avait fait ses courses en même temps que moi. Sans visière, ni masque. Forcément. Les précautions s'arrêtent-elles quand sonne la fin du turbin ? De retour à la maison, il fallait quand même prendre 40 minutes supplémentaires pour laver les fruits & légumes pièce à pièce.
Une amie externe - en 6e année - a été affectée en réanimation pour son stage. Le concours de l'ECN sera particulièrement cruel cette année.
En France, il y avait 89953 cas confirmés, 7560 décès et 15438 guérisons. Et des cailloux en moins dans le jardin.
Journal d’une quarantaine : vendredi 3 avril 2020
vendredi 3 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'ai découvert par hasard que mes emails personnels n'avaient pas été téléchargés depuis le 26 mars : un problème de mot de passe visiblement. Dans la précipitation, je ne m'étais pas inquiété outre mesure de recevoir si peu de sollicitations ces derniers jours. Quelle erreur ! Dans le lot, il y avait 19 messages en provenance de l'école pour les plannings de Madeleine et les activités de Gisèle (heureusement que Peggy est en copie), 18 du club d'aïkido avec le code pour accéder à la visio-conférence de taïso (le pad fait très bien son office), 13 d'une association écologiste qui s'écharpe sur le protocole à suivre pour gérer tout de suite la crise sanitaire et au plus vite la crise climatique, plus ceux de la famille et des amis. Et aussi la confirmation de mon inscription à Covidnet.fr, un projet de recherche né de la volonté d’adapter GrippeNet.fr au contexte actuel d’épidémie de COVID-19.
Peggy a proposé aux filles de se déguiser et de se maquiller pour l'apéro du soir. Après l'emballement et la joie, est venu le temps de grosses larmes : dans l'effervescence de la soirée, elles se sont rendu compte que 20h était déjà passé. Et qu'il n'y aurait pas d'applaudissements costumés. Il faudra recommencer.
Une amie infirmière, anciennement en réanimation, était volontaire depuis plus de 15 jours : elle partira soigner la semaine prochaine, depuis le temps qu'elle l'attendait. Visiblement les questions administratives ont finies par être résolues. Heureusement qu'ils sont là ces soignants.
L'initiative pour la réutilisation des masques après désinfection que j'avais évoquée lundi est remontée dans mon lecteur RSS : visiblement son concepteur est en train de passer par le Conseil d'Etat pour accélérer au maximum la procédure. A croire que notre administration gouvernementale n'a pas encore compris que les bonnes idées circulaient aussi sur les réseaux. Et qu'il y avait vraiment urgence : une autre amie, couturière experte, s'est vu proposée de venir coudre des blouses directement à l'hôpital de Tourcoing. Elle a décliné et fera plutôt son lot de 50 masques à la maison.
En France, il y avait 64338 cas confirmés, 6507 décès et 14008 guérisons. Et notre boucher-traiteur de quartier qui tire la langue devant son magasin pendant son marathon quotidien - au boulot dès 6h du matin, ouverture à 9h et fermeture à 13h de la boutique, puis débauche à 17h30 après avoir préparer les commandes pour le lendemain matin - pour maintenir son activité alors que 70% de son chiffre d'affaires (la partie "réception") ont déjà disparu.
Journal d’une quarantaine : jeudi 2 avril 2020
jeudi 2 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackAprès avoir géré les urgences des clients existants, le travail revient au petit trop : après un trou de deux semaines, déjà 5 créations de compte depuis lundi. C'est au dessus de mes disponibilités du moment (2h l'après-midi, 2h le soir) et avec deux salariés en arrêt maternité ou paternité, il va falloir se ré-organiser, encore. On y travaille.
Ce soir, nous sommes sortis deux fois sur le trottoir : la première pour acclamer les éboueurs et voler quelques sourires au plomb du confinement, la deuxième pour applaudir les soignants et s'encourager entre voisins.
Petit concert après le repas : assis sur le canapé, Peggy et moi avons écouté Madeleine au chant et Gisèle au ukulélé dans leur interprétation de Le bonheur est ailleurs de Hélène Bohy.
En France, il y avait 59929 cas confirmés, 4514 décès et 12548 guérisons. Et une relecture du Workplace Management de Taiichi Ohno où on parle - encore et toujours - de ces masques qu'il faudra bien produire sur place un jour, si possible rapidement.
Journal d’une quarantaine : mercredi 1er avril 2020
mercredi 1 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackLes habitudes d'avant ont la vie dure : le mercredi matin après, c'est encore "arts plastiques". La semaine dernière Madeleine avait commencé un Chagall, elle l'a fini. Ensuite on a embrayé sur des explorations diverses et variés avec scotch, peinture, aquarelle, paille, encre, fleur séchée, bouchon de liège, etc. Mais toujours sans peinture blanche.
Pas de sorti aujourd'hui, on s'est limité au jardin. En l'arpentant en long et en long et encore en long, j'ai passé une série de coups de fil avec tous les membres de l'équipe : pour les salariés, c'est devenu un habitude mais pour les deux stagiaire qui ont commencé cette semaine, c'est totalement expérimental. Prendre des nouvelles, en donner, se féliciter des passages en production ou des signatures de contrat (oui, on en a pendant le confinement), répondre aux attentes des clients, explorer des alternatives. Un peu plus tard, comme il faisait beau et doux, les filles ont joué dans leur tente pendant que je préparais un nouveau demi-hexagone potager. Elles ont aussi eu le courage d'utiliser la visseuse. Peggy devrait y planter de la phacélie : d'ici un mois, on espère y mettre une partie des semis qui reposent sous mini-serre.
Petite surprise ce soir : il y avait des bougies sur une tarte aux pommes. Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire [...] poisson d'avril, joyeux anniversaire. On a soufflé les bougies dans une atmosphère détendue, ça fait du bien.
En France, il y avait 57749 cas confirmés, 4043 décès et 11053 guérisons. Et des maîtresses de l'école des filles qui ont eu le Covid 19 (sans hospitalisation).
Journal d’une quarantaine : mardi 31 mars 2020
mardi 31 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackCe matin, atelier "pâte à sel". La maîtresse avait demandé des soleils pour prendre en main ronds et traits, on a aplati des petites boules pour les premiers et fait rouler d'autres petites boules pour les seconds. Mais ce sont bien les emporte-pièces qui ont eu le plus de succès. Pour recommencer un autre jour, il faudra aller faire des courses : notre réserve de sel fin est déjà presque épuisée.
Ce soir, avec Peggy, nous sommes allés au restaurant. Un restaurant un peu spécial : il faut payer pour rentrer (un papier de 5 euros), puis préparer le repas, servir les assiettes, remplir les verres d'eau, débarrasser la table. Mais il y avait quand même un petit spectacle après les applaudissements de 20h.
En France, il y avait 52819 cas confirmés, 3532 décès et 9508 guérisons. Et une philosophe qui tente d'enregistrer une deuxième vidéo.
Journal d’une quarantaine : lundi 30 mars 2020
lundi 30 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackAvec Gisèle, nous sommes allés vérifier que l'école était bien toujours fermée. Dans la cour de récréation, ce sont les pâquerettes qui en profitent pour reprendre leurs droits. Tous comme les pigeons qui marquent leur territoire sur les voitures immobiles.
Peggy a organisé son premier atelier "yoga". Je galère.
OVH a eu une panne sérieuse vers 16h : plusieurs de nos serveurs ont perdu leur connexion. Et des clients appellent. Heureusement que le problème a été relativement vite résolu de leur côté : sans personne au bureau, la situation aurait vite pu devenir critique si la panne avait exigée un déplacement de notre part. Je comprends mieux pourquoi David Dufresne met le résultat de son Speedtest Internet dans son carnet : la connexion ne fait pas encore parti des domaines garantis par un service publique. À la maison : ping = 9 ms, download = 133.05 Mbps, upload = 95.06 Mbps.
En France, il y avait 40704 cas confirmés, 2609 décès et 7226 guérisons. Et la possibilité de ré-utiliser ces masques dont on manque si cruellement.
Journal d’une quarantaine : dimanche 29 mars 2020
dimanche 29 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackCe matin, tout la famille était convié à 10h30 pour un atelier "dessin" piloté par Madeleine. Passé le flottement dû au changement d'heure, on s'est attelé avec sérieux au thème imposé : la forêt.
A Lambersart, j'avais repéré des trous dans les rayons pâtes. En Californie, c'est plutôt le riz qui est parti en premier. Et j'entends que c'est au tour de la farine de faire les frais de cette pandémie. Peut-être qu'ailleurs aussi on fait plus de gâteaux pour occuper les enfants... En tout cas Gisèle s'est régalé de l'œuvre de Peggy.
En parlant de ses œuvres, la première vidéo de ses Pensées de confinement a été repérée par un journaliste de La Voix du Nord : l'entretien (effectué hier) a été publié aujoud'hui.
A table, Madeleine et moi nous nous sommes amusés avec des exercices de mathématiques : la France a besoin de 40 millions de masques par semaine, on en produit 8 millions. Combien de masques doit-on importer chaque semaine ? Combien de temps peut-on tenir avec 100 millions de masques ? Avec un milliard ? Si on en produit 1 million en plus chaque semaine par rapport à la semaine précédente, quand devient-il possible d'arrêter les importations ? Et si on double toutes les trois semaine ?
En France, il y avait 40704 cas confirmés, 2609 décès et 7226 guérisons. Et un horaire à trouver pour laisser la mélomane faire son piano à la maison.
Journal d’une quarantaine : samedi 28 mars 2020
samedi 28 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackNouveau passage chez O'Tera : un quart des consommateurs avait un masque, plus de moitié côté salariés. Et certains portaient même ces masques-visières en plexiglass. Ce sont ceux-là même que Dagoma, une start-up de Roubaix produit à la chaîne et qu'on voit aussi fleurir un peu partout en France. Tout ça parce qu'on a pas de quoi fabriquer les masques plus simples que portent les Asiatiques en continue depuis plusieurs années.
Par curiosité je suis allé fait un tour sur le site de l'Afnor pour creuser un peu la documentation sur cette norme NF EN 149 - 2009.
On a donc une pénurie de fou et l'Afnor n'est pas encore capable de mettre au téléchargement direct le PDF gratuit avec les informations techniques précises. Alors même qu'elle précise avoir beaucoup de sollicitation pour télécharger ce document : il faut laisser son adresse email . J'ai du mal à croire qu'obtenir des adresses email pour prévenir de la mise à disposition d’une nouvelle version du document et - le cas échéant - envoyer des informations commerciales soit tout à fait nécessaire en cette saison.
En France, il y avait 38105 cas confirmés, 2317 décès et 5724 guérisons. Et une norme avec son annexe qui est arrivée dans ma boîte email au format PDF.
Journal d’une quarantaine : vendredi 27 mars 2020
vendredi 27 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: 2 commentaires :: aucun trackbackAprès avoir suivi la très instructive conférence de Christophe Riboulet sur sa gestion de crise au sein de Proditect (quelle chance d'avoir comme référence au démarrage de la crise le gouvernement de Singapour, celui-là même qui s'était préparé activement à ce cygne non-noir depuis 2010), j'ai suivi le book club du jeudi soir. Moi qui voulait en monter un en présentiel sur Lille, j'ai pu découvrir sa version en visioconférence : mon principale regret est l'absence de tolérance du format pour les appartés et les débordements, ça commence à l'heure et ça finit à l'heure. Les discussions en off passent à la trappe.
Ce matin je suis passé au bureau pour récupérer des affaires, le courrier et arroser les plantes. Et vérifier qu'il n'y avait rien d'anormal. Tous les raccourcis pour les vélos à travers le bois de Boulogne sont fermés. Je suis passé par la route.
Avec les filles, on a un peu avancé dans l'herbier : après avoir cueilli quelques fleurs et les avoir mises à sécher sous presse, il était temps de les coller dans le livret reçu en cadeau et surtout de les reconnaître. Même avec un site plutôt bien fait comme quelle-est-cette-fleur.com, nous ne sommes pas aller très loin.
On a aussi bêché une petite zone en plus dans le jardin. Il faudra ensuite préparer de nouveaux carrés potager avant que les semis ne lèvent. Tout cela sous l'impulsion de Peggy. D'ailleurs elle a aussi lancé sa modeste première vidéo d’une série consacrée à des extraits de philosophes.
En France, il y avait 33402 cas confirmés, 1997 décès et 5707 guérisons. Et un autre sportif qui fait du vélo d'appartement dans son garage, la porte du-dit garage grande ouverte pour profiter du beau temps et des quelques passants.
Journal d’une quarantaine : jeudi 26 mars 2020
jeudi 26 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackVous vous souvenez des salades des premiers jours ? Sous la mini-serre, elles ont décidé de sortir leur bout du nez. Les radis patientent un peu plus longtemps.
Madeleine a enfin réussi à apercevoir un oiseau avec les jumelles. Bien sûr, citadins que nous sommes, Peggy et moi nous sentons totalement dépassés quand il s'agit de l'identifier, alors même qu'il chante souvent et bien.
Au détour de notre déplacement bref, dans la limite d'une heure quotidienne et dans un rayon maximal d'un kilomètre autour du domicile, lié à l'activité physique individuelle, j'ai découvert une boîte à livres. Est-ce qu'il faut désormais se déplacer avec des gants pour bénéficier de cette générosité ambiante ?
Deux stages vont commencer dans les tous prochains jours chez No Parking : l'un en marketing et l'autre en développement. On a commencé par un séance de chasse au trésor : un premier email sur l'adresse personnel avec un code d'accès pour atteindre la nouvelle adresse, professionnelle. C. a déjà réussi à franchir l'étape suivante : découvrir une notification d'un ticket à clôturer sur l'intranet via sa boîte de réception. Et ce n'est que le début : il faudra revoir un paquet d'innovation quant à l'intégration d'un·e débutant·e pour les faire monter en compétence et leur permettre de s'épanouir dans ces nouvelles conditions.
En France, il y avait 29155 cas confirmés, 1696 décès et 4948 guérisons. Et un premier livre fini depuis le début du confinement : Le temps de la haine de Rosa Montero. Il faut dire qu'entre le boulot à distance et l'école à la maison, je lis beaucoup moins en ce moment.
Journal d’une quarantaine : mercredi 25 mars 2020
mercredi 25 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackGisèle a décidé de recharger son portable. Je me demande bien comment elle a pu penser que ça pouvait être important ;-)
Plus sérieux, le cours d'arts plastiques : avec Madeleine, on a exploré comment reproduire et agrandir une oeuvre grâce à la technique du quadrillage. Comme il n'y a plus de blanc, on a adapté les consignes en utilisant une pastel à l'huile pour le fond et en réservant la gouache pour les formes. La séance suivante sera consacrée aux détails.
Pour la sortie autour de la maison, on s'est relayé : Peggy avec Madeleine, puis Gisèle avec moi. Sans s'être concerter, nous nous sommes rendus compte que nous avions fait presque le même chemin : aller jusqu'à l'école et revenir.
La mauvaise nouvelle, c'est qu'une voisine de 84 ans a été emmenée par une ambulance. Elle ne sortait plus depuis le confinement, une autre voisine lui déposant ses courses devant la porte. Il semblerait que ce soit un problème au coeur : on en saura plus demain. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle en ce moment.
En France, il y avait 25591 cas confirmés, 1333 décès et 3907 guérisons. Et un sportif en sueur qui se défoule avec ses gants sur un punching-ball sorti de son garage sur le trottoir.
Journal d’une quarantaine : mardi 24 mars 2020
mardi 24 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackLa routine s'est installée : les filles avaient déjà fait des semis, elles ont recommencé; Madeleine avait déjà fait une séance de télécole, elle a recommencé; on avait déjà fait une séance de vidéo-taïso en famille, on a recommencé. Et avec notre malle à trésor pour bricolage - placée judicieusement sur le chemin qui mène à la poubelle recyclable, on se prépare à d'autres recommencements.
La première du jour, c'était de faire des courses au supermarché ce matin : avec gants et masque, j'ai réussi à compléter des trous dans le frigo et dans la réserve à petit matériel. C'est fou comment une paire de gants de vaisselle peut vite devenir essentiel quand il fait beau, froid et sec et que les mains se couvrent de gerçures. Les vendeuses sont désormais derrière une plaque de plexiglas tandis que les responsables s'échangent le téléphone de main à main.
Le contraste est saisissant avec le retour d'expérience de Proditec (dans le cadre d'une visio-conférence organisée par l'Institut Lean France) où tous ceux qui doivent travailler au siège (bureaux et atelier) le font dans une pièce, seul, avec comme consigne de tout nettoyer et désinfecter avant et après leur passage.
Je me suis aussi souvenu que je parlais italien aujourd'hui. Plutôt que d'évoquer les situations américaine et britannique qui ont envahies mes sources, je suis allé piocher quelques nouvelles de la bataille transalpine : tout d'abord les contaminations ralentissent enfin (troisième jour consécutif de baisse) malgré la mortalité toujours en hausse. J'ai aussi découvert qu'il y avait en circulation un test pour diagnostiquer le Covid-19 en moins de 5 minutes. Un peu d'espoir donc.
En France, il y avait 22304 cas confirmés, 1100 décès et 3281 guérisons. Et Peggy qui prépare une première vidéo pour Instagram.
Journal d’une quarantaine : lundi 23 mars 2020
lundi 23 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackPaul Jorion a proposé de publier sur son blog un billet de Peggy qu'il avait bien aimé : commentaires désobligeants et ignares en ont profité pour montrer leur bout du nez. C'est pas glorieux. Et ça fait mal. Ainsi je ne peux m'empêcher de sourire - jaune - en découvrant un SVP, informez-vous quand on ne connait pas la référence ou quand je lis que Le coronavirus n’a rien de capitaliste sur un site qui croise au quotidien trackers boursiers et courbes épidémilogiques. J'en profite quand même pour vous inviter à aller sur l'original, eux n'ont rien compris.
La volonté générale exigeait depuis 24h un atelier "paillettes" : il fallait donc y passer, même à reculons. Il s'agit d'une activité qui demande patience et minutie : l'aspect pédagogique existe. Et après avoir nettoyé, aspiré, lavé la cuisine de ses minuscules poussières colorées et brillantes, j'ai préféré mettre la boîte hors de vue des filles. On ne m'y reprendra pas de si tôt.
Niveau pédagogie, les applaudissements à 20h sont un sacré repère temportel. Gisèle et Madeleine ont bien anticipé qu'il y avait entre le plat et le dessert une occasion de sortir sur le péron et qu'il suffisait de demander l'heure très régulièrement y pour avoir droit.
Nous avons inauguré aujourd'hui un autre rendez-vous : le Taïso avec des membres de la section Aïkido du JAK. Grâce à Jean-Marie et à la technologie, chacun installe web-cam et tapis pour 45 minutes d'exercices encadrés. En attendant de pouvoir remettre un hakama et de monter sur un tatami, ça fait un bien fou.
En France, il y avait 19856 cas confirmés, 860 décès et 2200 guérisons. Et la première tarte aux fraises de l'année.