Note périmétrique VIII : construire par derrière pour aménager son chez-soi
mardi 13 avril 2021 :: perrick :: Quarantaine 2021 :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'avais été frappé à l'époque par le concept des demi-maisons au Chili. Suite à un grave tremblement de terre, l'agence Elemental, piloté par Alejandro Aravena, a proposé de construire des demi-maisons : pour le prix de 40m2, les propriétaires se retrouvaient avec une structure capable de contenir à terme 80m2 habitable, après des travaux qu'ils pouvaient faire ou faire faire, en fonction de leurs finances et de leurs envies.

Dix années plus tard, Google n'a pas encore commencé à cartographier le quartier : je reste bloqué derrière les palissades du chantier.
Mais cela ne m'empêche pas de faire le parallèle avec les aménagements de maison de mon quartier. Si les façades sont souvent belles (à commencer par le style "art déco" typique des grandes heures de l'industrialisation entre fin XIXe et début XXe), les propriétaires ont un moyen bien balisé pour faire des aménagements : par derrière.






Puisque les Bâtiements de France sont plutôt tatillons pour les façacades (la Citabelle de Vauban est toute proche), on investit de l'autre côté. Et vu du jardin, il n'y souvent pas grand chose à envier aux débordements hétéroclites des favellas, les arbres en plus, les fils électriques en moins. Chacune des boîtes enchevétrées pourra être démontée et recombinée par les propriétaires suivants pour gagner une pièce à vivre ou un peu de lumière.









Note périmétrique VII : commerce cherche étages pour ville en repli démographique
lundi 12 avril 2021 :: perrick :: Quarantaine 2021 :: aucun commentaire :: aucun trackbackLe constat est crispant : Lambersart perd des habitants et cela finira par avoir des conséquences sur les finances publiques. D'autant plus que la mairie a décidé de ne pas lôtir ses dernières terres agricoles. Il ne reste donc qu'à remplir les trous et à construire un peu plus haut.

Et parmi les abérrations léguées par le passé tout voiture des années 1970, il y a ces pseudo-centres de quartier qui ne comptent qu'un rez-de-chaussée : les commerçants ne peuvent pas habiter au-dessus de leur enseigne, ni diversifier même leurs revenus en louant des appartements à des étudiants, ni même bénéficier de voisins vigilants en dehors des heures d'ouverture.


Peut-être fallait-il compter sur une modernité électro-véhiculée pour y arriver ? Peut-être que cyclo-densifier peut patienter encore...

Note périmétrique VI : construire avec des briques scalantes
dimanche 11 avril 2021 :: perrick :: Quarantaine 2021 :: aucun commentaire :: aucun trackbackConstruire avec des briques, en plus d'être pérenne, permet de travailler en équipe : c'est devenu assez rare dans les métiers du bâtiment.


Aussi bien pour des petites maisons que pour des grands immeubles.



En effet les briques sont scalantes à la fois dans la dimension matériel (avec des petits parallélépipèdes rectangles qu'on peut assembler facilement) que dans la dimension humaine (10 maçons permettent d'aller bien plus vite qu'un ouvrier seul) : un véritable système capable de gérer linéairement tout type de charge. Vivement que notre quête de l'emploi redevienne importante : on pourrait y trouver des gisements autrement plus résilients qu'avec le béton armé. Et au passage des façades moins lisses et tellement plus agréables pour le regard.
Note périmétrique V : pour quelques arbres en plus
samedi 10 avril 2021 :: perrick :: Quarantaine 2021 :: aucun commentaire :: aucun trackbackOn ne fait pas que couper des arbres à Lambersart. Souvent lors de l'hiver suivant, ils sont remplacés. Mais parfois aussi la mairie en plante de nouveaux. Et pour le cas d'un morceau de l'avenue du Maréchal Foch, c'est même à la place de ces si chères places de parking sur la voirie.




La municipalité suivante a créé une "mini-forêt" dans un espace vert déjà existant. Je me pose parfois la question de l'effort politique de l'un par rapport à l'autre...



Heureusement qu'on fait les deux me direz-vous; reste qu'il faudrait en planter tellement plus.
Note périmétrique IV : à Lomme, les commerces du futur
vendredi 9 avril 2021 :: perrick :: Quarantaine 2021 :: aucun commentaire :: aucun trackback
La boucherie chevaline semble venir d'un autre monde, un monde en suspens, en attente d'une disparition complète. Et pourtant il ne faut pas faire un grand effort d'imagination pour imager leur renaissance : un peu moins de pétrole, un peu plus de traction animale.

Signe des temps, un commerce en vrac s'est installé à côté : une juxtaposition probablement propice au plaisir de la ville, dans sa diversité et ses grands écarts.
Dans le prolongement, de vieux vitraux attendent patiemment qu'un passionné trouve quelque chose à y installer.


Tantdis que le contraste entre les enseignes de la poissonerie marque - de l'autre côté - une transition qui a déjà eu lieu.
Note périmétrique III : des angles en béton armé
mercredi 7 avril 2021 :: perrick :: Quarantaine 2021 :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'ai un petit faible pour les maisons d'angle. Souvent ancrage important d'une rue, elles donnent au passage le la d'un quartier. Surtout quand un commerce, un café ou une crèche s'y installe au rez-de-chaussée. Surtout quand la maison devient immeuble et permet aux alentours de s'autoriser à atteindre la densité urbaine ad-hoc (les fameux 3 à 5 niveaux de Leon Krier).



Mais qunand je vois la durabilité de briques jaunes si typiques de nos années 1930, je me dis qu'on a vraiment raté quelque chose avec ce béton armé.






D'autant plus que dans les environs il y a encore un producteur de briques.
Note périmétrique II : des prunus en moins dans la rue
mardi 6 avril 2021 :: perrick :: Quarantaine 2021 :: aucun commentaire :: aucun trackbackDrôle de réveil ce matin : alors que la rue est souvent très calme, elle vrombissait dès 8h. Les élagueurs sont au travail. Plusieurs prunus qui ont eu du mal à tenir les rafales de l'hiver doivent être coupés, couchés et débités.







Nous aurons donc eu tout juste le temps de profiter de ces sakuras une dernière fois : le mélange de pétales roses et de sciure fraîche confirme que la saison du hanami venait de se terminer.
Note périmétrique I : Lambersart comme collection de lotissements
lundi 5 avril 2021 :: perrick :: Quarantaine 2021 :: aucun commentaire :: aucun trackbackLambersart serait une ville de la banlieue lilloise. Je dis serait parce qu'il s'agit plutôt d'une collection de lotissements, un patchwork urbain où chaque quartier a été grignoté successivement sur des terrains agricoles. Préservé de l'industrie qui l'entourait (plutôt située à Lomme ou à Saint-André-lez-Lille), le bourg lambersartois n'a pas encore acquis la patine de l'empilement qui vient avec les âges.
Vous y avez donc le choix entre le lotissement années 1890 - 1920 (avec ses maisons "1930") du Canon d'Or, héritières du tramway.



Ou celui des années 1950 quand la voiture commence à prendre ses aises, avec des maisons encore mitoyennes.




Un peu plus tard, la grande bifurcation des années 1960. D'un côté, les grandes tours du Pacot-Vandracq : face à l'urgence du logement et aux grosses machines de la modernité planifiée, la ville a perdu, la voiture s'installe au rez-de-chaussée.



De l'autre, les maisons se détachent avec le même résultat : le garage prend de l'importance, l'alignement sur la rue se perd. Le charme de la ville ne s'y installera pas non plus avant longtemps.



Reste l'aboutissement de la fin du XXe siècle : la rue en raquette de tennis avec ses pavillons individuels sur carré de pelouse.



Ironie de l'histoire, c'est le syndicat d'initiatives de la commune qui s'est installé à l'entrée de ce lotissement, grapillé sur le domaine du château Bonte. Reste à vérifier d'ici un siècle si ces petites maisons de briques auront l'intérêt des touristes.

