Hacker, bricoleur ou bidouilleur ?

vendredi 15 janvier 2010 :: perrick :: Hacks :: aucun commentaire :: aucun trackback

Cela fait désormais pas mal de temps que je me pose la question du Hack et des hackers. A commencer par sa définition en français : bricoleur ou bidouilleur ? Cette question purement formelle renvoie à des univers sémantiques assez différents : D'un côté, on est surtout dans le tournevis et le marteau à la maison et de l'autre dans le superflu et le "sans intérêt".

C'est en relisant la définition du bricoleur par Claude Lévi-Strauss que j'ai enfin tranché :

Le bricoleur est à la frontière indistincte (et archaïque) entre nature et culture. Il fait partie du monde dans lequel il doit construire, avec les moyens du bord, son objet. Il agence autrement des signes déjà là, sans pouvoir même distinguer aussi clairement que l’ingénieur outil et matière : il n’a pas affaire, par exemple, à du bois ou du fer mais à un morceau de bois.

Chez Google même la corrélation s'étoffe : about 55,000 for hacker bidouille contre about 403,000 for hacker bricolage. Reste à trouver comment remplacer bidouillabilité avant qu'il ne soit trop utilisé : bricolabilité ? Autre point sensible à creuser : Gilles Deleuze et Félix Guattari, dans leur livre l'Anti-Œdipe, identifie le bricolage en tant que caractéristique d'un mode de production "schizonphrénique". C'est parfois pratique d'avoir une femme philosophe à la maison...