Maison & Objet 2022, note IV : des terroirs industrielles et des français
vendredi 23 septembre 2022 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackbackAutre petite spécificité des stands français au salon Maison & Objet, l'hyperprécision géographique. Visiblement la référence aux terroirs qui a fait la réputation de nos vins et autres fromages se déclinent désormais sur une ribambelle de cartes. Sans savoir s'il y a un intérêt à cette forme de "transparence" au delà de nos frontières, elle demeure un prétexte original pour une série de clichés qui sentent bon les clochers.
Une tendance qui semble échapper aux exposants au nord de la Seine. Je n'ai trouvé aucune carte qui ose présenter Halluin, Roubaix, Armentières, Lille, Seclin ou Saint-André-lez-Lille. Alors même que j'ai eu l'occasion de parler avec au moins un entrepreneur ou une entrepreneuse de chacune de ces villes du Nord.
Maison & Objet 2022, note III : des marques et des français
lundi 19 septembre 2022 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackbackLe salon Maison & Objet accueille beaucoup de clients étrangers. Et certaines marques françaises ont des stratégies plus ou moins particulières pour les attirer... Ou les repousser d'ailleurs : j'ai été surpris du nombre de stands qui ne veulent pas travailler avec le grand export. Les raisons allant du hyper-écolo on privilégie la vente en circuit-court au bêtement logistique on ne sait pas livrer nos produits au Japon.
Pour commener la marque qui fait un jeu de mot, incompréhensible quand on ne parle pas la langue de Molière mais assez courte pour passer quand même à l'international.
Ensuite on peut bien sûr allonger l'expression, même si elle sera vite incompréhensible pour les non-francophones...
Il y a aussi le choix de basculer vers une marque qui décrit purement et simplement - in french.
Et puis la marque phrase poétique. Peut-être les plus compliquées à exporter, aussi douces ou évocatrices soient-elles pour un public francophone.
Enfin il reste cette manie de l'hyper français-franchouillard qui visiblement n'est pas encore passé de mode...
Maison & Objet 2022, note II : le cas de la péninsule ibérique
vendredi 16 septembre 2022 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackbackSi les pays lointains passent souvent par un stand national pour mettre leurs enterprises en avant, les pays européens sont bien sûr en ordre dispersé. Chaque entreprise prenant un stand en solo. Les français sont forcément bien présents (on y reviendra) mais deux pays sortent du lot : l'Espagne et le Portugal. Et pour des raisons diamétralements opposées.
L'Espagne parce qu'elle est très peu représentée : il y a bien quelques stands épars dans le hall dédié à la mode. Mais invisible ailleurs.
Et pour le Portugal, c'est l'inverse : j'ai vu des stands côté linge de maison, jouets, cuisine, entre autres.
C'est d'autant plus remarquable qu'elle reste le seul pays mise en avant pour la qualité de sa production par les marques françaises et internationales.
Une place qu'elle partage encore - mais dans un moindre mesure - avec l'Italie.
Par contre aucune marque portugaise du côté du hall "Signature" : probablement une question de temps pour un petit pays qui a conservé une base industrielle et qui n'a pas encore de problème d'approvisionnement en énergie. Puisque la France et l'Allemagne bloque tout pipeline gazier entre l'Europe du Nord et la péninsule ibérique, la guerre en Ukraine et le défaut de gaz russe ne les touchent pas directement. Et avec des réserves en soleil et en vent non négligeables, il reste des perspectives.
Ouvrir les yeux à Maison & Objet 2022
jeudi 15 septembre 2022 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'ai eu l'occasion de visiter pendant quelques jours le grand, très grand, salon Maison & Objet 2022. Il m'aura fallu près d'une demi-journée pour appréhender la démesure de l'évènement : plus de 2000 exposants sur 111 000 m² à travers 7 halls. Les habitués se plaignent évidemment qu'il n'est plus aussi grand qu'avant (on distingue des allées trop larges par endroit et des sections de hall masquées par de longues tentures noires), qu'il n'est plus aussi incontournable (les commandes passent aussi via les intranets de chaque marque). N'empêche que je m'y suis trouvé un jeu : décrypter ce qu'un tel salon raconte comme histoire(s).
La première, c'est que la Corée du Sud était en force : visiblement les différents ministères de Séoul se sont passés le mot pour envoyer à Paris de très belles délégations.
Mais comme toujours, c'est ce qu'on ne voit pas qui est peut-être le plus intéressant. La Chine était totalement absente. Aucun stand ne portait le drapeau rouge aux cinq étoiles.
Bien sûr le coronavirus est passé par là : les équipes commerciales sont bloquées derrière des confinements plus ou moins réguliers et des conditions draconiennes pour revenir au pays (à commencer par une quarantaine stricte à l'arrivée). Bien sûr il reste les chinoiseries importées par des grossistes. Mais il n'est plus rare de trouver des acheteurs qui ne sont plus allés en Chine depuis 3 ans. Pour négocier sur la qualité ou pour fluidifier les échanges, ils se sont contentés de faire des visios et d'envoyer des emails.
“When were you last in China?” By the end of this year, almost the entire global community of China-focused academics/researchers, students, foreign policy specialists, business-people, etc. will not have set foot in the country in at least 3 years…
— Antony Dapiran (@antd) August 31, 2022
Yup. That.
— Peter Zeihan (@PeterZeihan) August 31, 2022
similar story for CEOs. And since the average CEO only serves for five years, any sort of familiarity with or attraction to China is about to become historical.
Et cela pourrait devenir tout à fait critique dans certaines PME : pour peu qu'il n'y ait qu'un seul acheteur pour la Chine et qu'il parte à la retraite dans les 2 ou 3 années qui viennent, la direction aurait à faire face à un véritable casse-tête puisqu'un remplaçant ne pourrait même pas visiter les usines ou les bureaux de fournisseurs importants. Évidemment parmi les candidats de moins de 25 ans, aucun ne sera allé en Chine. Évidemment parmi les interlocuteurs chez les fournisseurs, plus de la moitié aura changé d'employeur.
Pendant ce temps, les autres pays exposent.
Tandis que Honk-Kong et Taïwan se montrent.