Huit bouquins lus, la vingt-huitième vague

mardi 29 décembre 2020 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. Through the Flower : mon combat d’artiste femme par Judy Chicago
    Judy Chicago aura participé dans les années 1970 à l’effort commun de nombreuses femmes pour changer le monde. Son combat personnelle aura été de proposer un art au féminin, par et pour des femmes. Lors de notre séjour à New-York, Peggy avait insisté pour aller voir son œuvre la plus connue : « The Dinner Party », une installation épique qui continue de marquer le mouvement féministe plus de 40 années plus tard.
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  2. Hannah Arendt par Sylvie Courtine-Denamy
    À la fois biographie intellectuelle et thématique, les 400 pages proposent un portrait en mosaïque de la plus grande penseuse du XXe siècle. Alors qu’elle refuse le qualificatif de « philosophe », elle pensera toutes les grandes questions de son temps. Et elle nous fournira des fulgurances précieuses pour aller chercher le vivant par delà les expériences traumatisantes d’une Europe ravagée. Et pendant que les États-Unis s’enfoncent dans les méandres de l’étrangeté et de la bizarrerie, ses réflexions sur son pays d’adoption laisse songeur. Incapables de résoudre la question raciale, ils sont contraint de voir émerger le danger de la violence : une violence qui « n’est pas révolutionnaire car elle n’est pas un moyen en vue d’une fin : personne ne songe même à prendre le pouvoir ». Avec la crainte - déjà - du retour de balancier : « une réaction blanche qui affecterait jusqu’au gouvernement et qui signerait la fin de la République américaine ». 2016 nous avait apporté des indices, 2020 pourrait être l’année de la confirmation. livres.onpk.net
  3. Guérir son enfant intérieur de Moussa Nabati
    Ce n’est pas souvent que je lis un livre complet pour 10 lignes. Ce fut pourtant le cas cette fois : il fallait que je lise la dizaine de cas sur plus de 200 pages pour déceler une ou deux clés. Le reste dormira encore un peu dans les méandres de ma mémoire profonde. livres.onpk.net
  4. An Introduction to General System Thinking de Gerald M. Weinberg
    Les livres de Gerald M. Weinbert ont eu une certaine influence sur mon début de carrière (Becoming a technical leader en particulier). En croisant son nom dans une liste d’ouvrages sur les systèmes , je l’ai pris les yeux fermés. Et si la liste d’axiomes, de lois et de principes est assez large pour offrir plus qu’un aperçu de cette « pensée systémique », le ton - très académique - et les exemples - peu ancrés dans la vie - classe le livre dans la catégorie « austère ». Et ce sont finalement les questions à la fin de chaque chapitre qui feront travailler la matière grise : des thématiques aussi larges que la libération des femmes, l’archéologie, la philosophie ou la contemplation des nuages (avec un lire de Marc Bloch dans la poche) seront toutes prétextes à des questions impertinentes. livres.onpk.net
  5. La dynamique du capitalisme de Fernand Braudel
    Encouragé par la plume de Nicolas Colin, je me suis plongé dans ce petit livre d’histoire. Dans cet assemblage de trois conférences, Fernand Braudel nous invite à faire le distinguo entre d’une part l’économie de marché et d’autre part la capitalisme. Une distinction qu’on trouve dès la Renaissance italienne. D’un côté il y a des « échanges transparents », réguliers et prédictibles, qui permettent de transporter du blé ou de l’huile, du vin ou du bois entre des villes plus ou moins éloignées mais toujours reliés par un ensemble de règles et d’habitudes partagées. Et de l’autre, l’échange fuyant le contrôle et privilégiant l’arbitraire et/ou l’arbitrage : une forme de « contre-marché », un private-market qui prospère sur les asymétries (de capital, d’information), qui dépend de privilèges (offerts et garantis par le Prince) et qui se recycle au gré des opportunités (profitant de sa forme liquide). Les shadow-banks et autres fonds de private equity deviennent alors l’actualisation moderne de l’effort du capital à s’extraire de la visibilité des grandes bourses et des règles prudentielles imposées par la puissance publique. livres.onpk.net
  6. Le Modèle italien de Fernand Braudel
    « Ville contre État, disons lièvre contre tortue. » L’Italie, contrée des villes-états (Florence, Gênes, Venise, Milan, Sienne, etc.) aura donc son heure de gloire avant que ses grands voisins ne la surpassent avec leurs puissantes administrations unifiées. Passée si proche d’une révolution industrielle dès le XVe siècle, elle rayonnera par les arts, la finance, le commerce, la science jusqu’au XVIIe. Et coincée dans la Méditerrannée, elle laissera l’Atlantique et ses grands espaces à d’autres. Il nous reste cette marque culturelle indélébile que Fernand Braudel nous restitue à merveille : « tout le ciel de l’Europe en a été éclairé. » livres.onpk.net
  7. Lean en France - Réussir autrement, l'entreprise au XXIe siècle de Catherine Chabiron
    La formule du Lean est simple : « kanban + kaizen » (ou alors « just-in-time + respect for people »). Et pourtant les pratiques et surtout les points de vue sont tellement larges. C’est cette diversité qu’explore Catherine Chabiron à travers ses visites de terrain, à chaque fois en quête d’une nouvelle facette du Lean à découvrir. Il y en a pour tous les goûts : de l’entrepreneur au Lean officer, dans le BTP, les services ou le numérique. Et à chaque fois, c’est l’envie de progresser qui transparaît : par la satisfaction des clients bien sûr, mais aussi par le respect des équipes. Une radioscopie foisonnante dans l’industrie française, au tout du moins celle qui tient encore debout. livres.onpk.net
  8. The Square and the Tower de Niall Ferguson
    Niall Ferguson, historien écossais désormais basé à Stanford, propose une exploration de l’articulation entre réseaux et hiérarchies par des exemples soigneusement choisis pour couvrir une très large période qui s’étend de la fin du Moyen-Âge à nos jours. Loin des canons de la Big History (qui proposerait des grands coups de pinceaux pour rendre compte de la fresque humaine), ses petites touches mettent surtout en relief et en parallèle deux découvertes majeures : l’invention de l’imprimerie et celle de l’internet. En espérant que la seconde ne débouche pas trop vite sur la violence qui aura découlé de la première, entre la Réforme et les campagnes napoléoniennes. Après tout, on peut aussi imaginer que ses conseils aux puissants aient de l’impact… livres.onpk.net

Du raisin pour des oiseaux

mardi 22 décembre 2020 :: perrick :: Ecologie :: un commentaire :: aucun trackback

Lors du premier confinement - et depuis d'ailleurs -, j'ai eu l'occasion d'apercevoir pas mal d'oiseaux dans le jardin : des pies, des moineaux, des rouges-gorges, des mésanges charbonnière, des merles et même un geai des chênes avec son corps brun rosé sur le dessus et brun plus clair sur le dessous, sa queue noire, son croupion et son bas-ventre blanc, ses rémiges primaires des ailes bleu vif et noires.

les derniers grains de raisin de 2020 - jardin de Lambersart

Alors quand s'est posée la question de ce que je pouvais faire avec les grappes de raisin restées sur la vigne courant novembre, je me suis laissé le temps de la réflexion. Et puis les grains ont disparu les uns après les autres. Comme si ils étaient utiles aux passereaux et autres corvidés qui s'arrêtent dans l'herbe, sur les branches ou dans la haie. Sait-on jamais : c'est, quoi qu'il en soit, une forme de remerciements.

Et pour le plaisir de voir des animaux vertébrés, caractérisés par la bipédie, la disposition des ailes et un bec sans dents, manger votre production, je ne résiste pas à partager le plaisir communicatif d'un couple de jardiniers belges, Josine et Gilbert Cardon : alors mettez un deuxième cerisier, un pour les oiseaux et un pour vous.