Huit bouquins lus, la trentième-quatrième vague

mardi 28 novembre 2023 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. Dosadi de Frank Herbert
    Sur une planète hostile, Dosadi, n'existe qu'une seule ville, Chu. Elle est l’unique espoir de salut pour la population des bordures : même le ciel y est bouché, barré par le mur de Dieu. On suivra donc l’enquête de Jorj X. McKie : l’envoyé extraordinaire du Bureau du Sabotage a été dépêché sur place pour comprendre ce qu’il s’y trame. Entre moeurs Gowachins et colère humaine, la prose du père de Dune nous mène par le bout du nez, au risque peut-être de nous perdre, au risque surtout de nous surprendre. livres.onpk.net
  2. L’homme de deux mondes de Frank et Brian Herbert
    Les Dreens, une espèce pacifique mais très créative, ont eu la mauvaise idée de créer les humains. Ryll, un de ces Dreens, a été contraint de fusionner avec un de ces humains, Lutt Hanson. Une histoire originale et mordante de cohabitation sous contrainte dans le système solaire. livres.onpk.net
  3. Self-Help de Samuel Smiles
    Si le fondateur de la dynastie Toyota n’avais pas annoté scrupuleusement son exemplaire de cet ouvrage, je n’aurais probablement jamais eu l’idée de lire le premier bouquin de développement personnel de l’histoire. Près de deux siècles plus tard, mon grand jeu aura été d’y déceler les principes qu’on associe volontiers au Lean. À commencer par la personnalisation pour les français : l’auteur refuse la facilité d’une simple traduction et fait l’effort d’ajouter des personnages célèbres de notre propre histoire pour appuyer ses propos. Puis en vrac : l’apprentissage délibéré, les petits pas, le pièce à pièce, la frugalité des moyens, l’importance de la qualité, etc. Mais finalement le gouffre qui transparait, c’est l’importance de la droiture morale et de la probité : notre âge de la discorde avec son lot de passes-droit et de dédain égoïste ou hautain semble bien incapable de lire un tel ouvrage. livres.onpk.net
  4. End Times de Peter Turchin
    Comme beaucoup, j’avais découvert Peter Turchin à travers ses prédictions particulièrement précises pour les années 2020 dans un article de Nature. Dans ce court ouvrage (à peine 250 pages qui se lisent avec délectation), il présente la version grand public de ses travaux en cliodynamique sur la désintégration politique : cette dernière a besoin d’une classe miséreuse et surtout d’une contre-élite dans un système irriguée par une « pompe à richesse » (tous ces mécanismes institutionnels qui gonflent les inégalités). La richesse des exemples (en Chine, en Russie, en Angleterre, aux USA, etc.) et la rigueur de modèles mathématique (grâce à la base de données historiques Seshat) en font un point d’appui majeur pour comprendre l’époque contemporaine. livres.onpk.net
  5. Ör de Auður Ava Ólafsdóttir
    Autant le dire tout de suite, ce petit livre islandais est mon bouquin préféré de l’été 2023 : je me suis régalé avec l’histoire de Jonas. Sa femme l’a quitté, sa mère est en train de le faire et sa relation avec sa fille ne tient plus à grand chose. Il décide de partir loin pour mettre fin à ses jours. Avec une perceuse et des rudiments de bricolage. Très drôle, particulièrement touchant, et loufoque à souhait ! livres.onpk.net
  6. Épépé de Ferenc Karinthy
    Un linguiste qui maitrise douze langues se retrouve perdu au beau milieu d’une ville inconnu et indéchiffrable : il n’arrive ni à lire, ni à parler, tellement l’alphabet est obscur et la prononciation irreproductible. Il va errer pendant des jours, et moi avec. Peu convaincu par cet univers qui ne basculera jamais tout à fait dans le fantastique. livres.onpk.net
  7. Turn the Ship Around! de L. David Marquet
    Une réponse bête à une question absurde donne à un capitaine l’occasion d’ouvrir les yeux sur les dégâts de la relation Leader / Suiveur au sein de la Navy américaine. Sa prise de commandement sur le pire sous-marin de la flotte US marque aussi le lancement d’une quête vers une relation Leader / Leader au sein de son équipage : il y expérimentera quantité de pratiques managériales (la responsabilisation, la subsidiarité, l’apprentissage continue, l’exigence et tant d’autres). Avec un succès certain puisque que son USS Santa Fe deviendra le meilleur de la flotte et que l’univers confiné et en alerte constante des sous-mariniers en veille reste un fabuleux décor pour une expérience humaine. Un filon qu’Hollywood a déjà exploité mais qui pouvait aussi faire un bon livre de management. livres.onpk.net
  8. Le chagrin de la guerre de Bảo Ninh
    Partir à la guerre à 17 ans, en revenir victorieux à 30. Et avoir tout perdu entre les deux : femme, amis, jeunesse et illusions. Il lui reste l’alcool et l’écriture pour tenter de comprendre une existence désormais en lambeaux. Un récit poignant et dur (on est loin des héroïques ricains sur pellicules) où la forme littéraire est aussi décousue que le parcours du soldat, un véritable tour de force. livres.onpk.net

When A.I. Comes for the Elites

lundi 20 novembre 2023 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback

Son excellent End of Time ne mentionnait pas cette vague d'Intelligence Artificielle initiée par ChatGPT mais faisait de savants calculs pour décortiquer les révolutions. Le dernier billet de Peter Turchin fait plus mal encore :

If the outlook for most people holding new law degrees looks dire today, the development of new A.I. will make it much worse. A recent Goldman Sachs report estimates that 44% of legal work can be automated—lawyers will be the second worst-hit profession, after Office and Administrative Support. If market forces are allowed to have their way, we will create a perfect breeding ground for radical and revolutionary groups, feeding off the vast army of intelligent, ambitious, skilled young people with no employment prospects, who have nothing to lose but their crushing student loans. Many societies in the past got into this predicament. The usual outcome is a revolution or a civil war, or both.

Il va falloir accrocher des ceintures...

Mes quinze raisons pour aller au Lean Tour 2023 à Lille

mardi 7 novembre 2023 :: perrick :: Lean :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. parce que je l’organise
    Ce serait quand même idiot ne pas en profiter au passage.
  2. parce que je peux suggérer à des amis de venir
    Des gens que je ne vois pas forcément si souvent que ça, que j’apprécie et avec lesquels je partage des intérêts sur la conduite d’entreprise, les relations au travail ou l’ambition professionnel.
  3. parce que s’ils ne viennent pas, j’obtiens quand même des nouvelles fraîches
    L’une a perdu un arbre dans la tempête, l’autre est sous l’eau avec son nouveau boulot: on se dit à l’année prochaine.
  4. parce que je découvre de chouettes conférenciers
    L’équipe d’organisation se casse la tête pour trouver et accompagner des orateurs de qualité et comme on y est plusieurs, j’ai l’opportunité de rencontrer de nouvelles têtes.
  5. parce que je pense pouvoir mieux comprendre Toyota et son TPS
    Valenciennes et son usine TMMF ne sont pas très loin de Lille, nous avons eu plusieurs fois l’occasion d’en accueillir des ex-salariés, mais à chaque fois pour évoquer de ce qu’ils avaient fait dans leur vie d’après. Cette année, Reynald Debaut-Henocque a prévu de parler pendant toute une session de ce qu’il a vécu à l’intérieur.
  6. parce que je me félicite de découvrir une collaboratrice sous un autre jour
    Chloé a découvert le Lean en travaillant chez No Parking, son papa pratique le Lean chez Faurecia/Forvia depuis plus de 30 ans. La paire nous offrira une session intrigante.
  7. parce que je pique des idées à d’autres dirigeants
    Sébastien Paillet (de Ferlam Technologie) et Alexandre Huard (de Bernier) sont arrivés au Lean par des outils différents des miens (le flux pour le premier, le takt pour le second), il y aura forcément des points à confronter avec mes certitudes.
  8. parce que j’y rencontre aussi de nouvelles personnes au sein des visiteurs
    Certains me diront qu’ils me suivent sur tel ou tel réseau social, parfois ce sera l’inverse. L’année dernière, j’y ai revu ceux qui sont devenus mes locataires depuis.
  9. parce que je souhaite continuer d’apprendre
    Et qu’un coup de booster n’a jamais fait de mal, surtout dans une atmosphère pleine de respect.
  10. parce que j’ai besoin de sortir un peu la tête de l’eau
    Le Lean Tour me bloque une journée complète dans l’agenda : sans téléphone ni email, avec le service minimum au bureau.
  11. parce que le Lean exige du sérieux
    Je crois dur comme faire qu’il s’agit là d’un modèle de management plus intéressant que le taylorisme financier et extractiviste.
  12. parce que le Made in France mérite des managers de qualité
    Si je peux éviter que l’un d’entre eux tombe dans le piège du MBA, ce sera gagné.
  13. parce que je crois que les rencontres physiques apportent un « je ne sais quoi » en plus
    Difficile de faire passer des émotions à travers Zoom, aussi bien côté émission que réception d’ailleurs.
  14. parce que les repas en trop sont offerts aux étudiants
    Donc même si je suis bloqué à la maison en dernière minute, je sais qu’il n’y aura pas de gâchis sur la nourriture et que le traiteur reprendra les bouteilles fermées.
  15. parce que la première gorgée de bière après la clôture est la meilleure
    Les émotions seront retombées, la fatigue sera en train de nous submerger, on se regardera entre organisateurs et on se félicitera d’avoir fait du bon boulot.

Je vais au Lean Tour. Et vous ?