Journal d’une quarantaine : vendredi 17, samedi 18 et dimanche 19 avril 2020
dimanche 19 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackLes billets s'espacent peu à peu. Le sentiment d'urgence que j'avais à écrire frénétiquement le soir s'est estompé, rattrapé par ce nouveau normal qui s'annonce.
Un atelier couture pour faire des doudous avec de vieux pyjamas, un nouveau spectacle pour des amis en visio, des fleurs qui continuent de s'étendre dans le jardin de l'école où le carré potager attend désespérement qu'on s'occupe de lui.
Plutôt que de simplement téléphoner en visio avec ses copines, Madeleine explore des possibles avec la tablette. Au lieu de pester sur l'image qui perd parfois en qualité, elle a appris à couper la vidéo périodiquement pour effacer les tâches rouges. Une fois identifiée la caméra - sur le bord à gauche, elle explore ce qui se passe quand elle la recouvre de son doigt, d'un calque ou d'un papier. Avec sa copine, elle a même organisé un échange musicale : chacune avec poste et quelques cds, elles ont alterné leurs découvertes musicales en dansant, et en se promettant d'être plus nombreuses la prochaine fois.
Mais la maladie se rapproche et remplace à l'improviste le ballet des coureurs à pied : en fin de matinée dominicale, Peggy aperçoit une ambulance et un camion de pompiers en bas de la rue. Des soignants masqués, gantés, sur-blousés, lunettés et bottés en sont sortis. Elle n'a pas eu l'occasion d'en savoir plus. Et le conciliabule de 20h entre voisins du haut de la rue n'a pas apporté d'informations complémentaires.
En France, il y avait 152996 cas confirmés, 19718 décès et 37183 guérisons. Et la NHK qui régale tous les fans d'animation japonaise avec une série de 4 documentaires 10 ans avec Hayao Miyazaki, une plongée extraordinaire dans les pas d'un immense artiste.
Journal d’une quarantaine : mercredi 15 et jeudi 16 avril 2020
jeudi 16 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackHier, pour le traditionnel atelier d'arts plastiques du mercredi, j'ai sorti les aquarelles. C'est une technique que je ne maîtrise pas du tout. On a testé des trucs sur du papier sec. Aujourd'hui, les résultats sur papier mouillé sont plus concluants. Il faudra recommencer : je sens que la technique me plaît.
Autre activité à cheval sur deux jours : un cassoulet pour ce midi. Les lingots avaient trainé trop longtemps dans le placard avant d'être mis à tremper : ils devaient attendre un confinement pour qu'on puisse prendre tout ce temps en cuisine. Une fois la viande sortie du vide, il ne restait qu'à déléguer le boulot au mijotage. Et tant pis pour les filles qui n'ont pas appréciés tant que ça. Peut-être aussi qu'une heure de plus sur le gaz aurait aidé.
Les filles explorent de nouvelles figures en trottinettes. Peggy ajoute un nouvel billet chez Simone pour répondre à Maris, 12 ans : Comment peut-on imaginer le rien ? J'arrive à trouver 1h30 pour finaliser un andon dans Opentime (merci Sandrine Olivencia pour l'aiguillon), en attendant de pouvoir tester une cellule (idée glanée cette fois lors du Book Club de Michael Ballé et Anne-Lise Seltzer).
En France, il y avait 147088 cas confirmés, 17941 décès et 33327 guérisons. Et Thierry Crouzet qui ouvre une porte de sortie à ce confinement que semble confirmer des chercheurs italiens.
Journal d’une quarantaine : lundi 13 et mardi 14 avril 2020
mardi 14 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackGisèle avait exigé son propre ordinateur et continue de l'utiliser régulièrement. Elle tapote des lettres et des images sur son beau clavier en carton. Pour Madeleine, c'est plus compliqué de lui faire comprendre que les ordinateurs sont d'abord les instruments de travail des parents !
Hier soir, Peggy avait prévenu : à partir de 20h02, tout le monde aurait le droit de rire. Sauf qu'en annonçant une reprise de l'école à partir du 11 mai, notre président a déclenché une belle colère sur le canapé. Un de nos amis est instituteur, dans sa dernière année avant la retraite. Comment imaginer qu'il puisse repartir travailler dans de bonnes conditions avec une classe d'une trentaine de 3-4 ans ? En tout cas la décision est prise ici : nous recommencerons à déposer les enfants à l'école quand nous jugerons la situation satisfaisante, pas avant. Probablement en septembre.
Le renouvellement des ateliers continue. Même Gribouille a eu droit au sien. Après avoir découvert des vidéos bluffantes de parcours pour chat, les filles ont posé des pièces de bois dans le couloir : notre chatte a fait l'aller-retour sans rien bousculer.
Et pour les filles, aujourd'hui ce fut cercles & ronds avec des bouchons, des verres et un rouleau de scotch (pour Gisèle) et un compas (pour Madeleine). Au final, nous avons eu droit à un joli couché de soleil et un hibou.
Côté jardin, j'ai planté une deuxième rangée de radis. La première datait des tous premiers jours du confinement : les radis ne sont pas encore prêts mais si on veut pouvoir en cueillir en continue, il faut recommencer périodiquement.
En France, il y avait 144411 cas confirmés, 15748 décès et 29098 guérisons. Et une philosophe qui explore la littérature pour enfants sur un nouveau compte Instagram Un Rêve à Soi.
Journal d’une quarantaine : samedi 11 et dimanche 12 avril 2020
dimanche 12 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackHier j'ai réussi à rater des falafels en sachet. Sur le paquet, il est prescrit d'ajouter de l'eau : j'ai longtemps hésité entre de l'eau froide et de l'eau chaude, entre un verre ou deux. Et puis j'ai commencé par mettre de la froide. Pris de remords, je me suis dis que de la tiède aurait été un meilleur compromis. Le temps d'ajouter de la chaude, qu'il y en avait deux fois plus que nécessaire : nous avons donc mangé des galettes de falafels. Peggy a été assez gentille pour me dire qu'elle les préférait comme ça.
La Reine des Neiges 2 n'a rien pu faire contre la sonnerie de 20h : nous étions en pleine fuite d'Anna quand l'appel des applaudissements a retenti. Aussitôt Madeleine et Gisèle se sont précipitées dehors pour participer à notre principale vie sociale. Leur énergie est contagieuse, peu à peu de nouveaux voisins sortent sur leur perron.
Ce matin, j'ai aussi réussi à rater des gauffres de Liège, la variété moelleuse, avec du sucre à l'intérieur. La pâte n'avait pas gonflé. Les filles ont été sincères : une bouchée fut suffisante pour préférer la brioche.
La chasse aux oeufs fut un succès plus franc. Les radis et les salades avaient rarement eu autant de visites si tôt après la rosée.
Pendant la sieste, j'ai supprimé une notice qui appraissait ponctuellement dans les logs d'Opentime. Le commit m'a ensuite renvoyé 8 échecs (pour 42116 succès) dans la suite de tests automatisés, ceux du dimanche qu'on ne voit jamais la semaine. J'ai eu droit à une petite dose d'endorphine (ou était-ce de la dopamine) une fois retrouvée la barre verte.
Ce soir, on aménage un peu la maison : le confinement s'est installé et on se prépare doucement à ne plus pouvoir déposer les filles à l'école avant septembre. Thierry Crouzet avec ses scénarios de sortie de confinement me semble bien optimiste. D'autant plus qu'un déconfinement sans école ne me servirait qu'à aller courir plus souvent : il faudra encore nous occuper des filles tous les jours.
En France, il y avait 133667 cas confirmés, 14412 décès et 27469 guérisons. Et Peggy qui me fait découvrir les albums de Chilly Gonzales : un air d'optimisme s'invite dans le salon.
Journal d’une quarantaine : jeudi 9 et vendredi 10 avril 2020
vendredi 10 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'aurais tenu le rythme quotidien 4 semaines, entre le 13 mars et le 8 avril pour être précis. À jongler tous les soirs entre vie familiale, boulot et dodo. J'ai décidé hier de lâcher un peu de pression : la routine s'est installée, la fatigue s'est accumulée, le déconfinement n'est pas pour tout de suite, les billets seront plus espacés.
Juste avant le repas ce midi, Peggy et moi avons eu droit à un concert organisé dans la salle à manger : le concept était simple, les plus d'instruments possibles à deux et en même temps. Et puis ce soir un autre, avec un public largement plus grand - celui des voisins assez téméraires pour sortir à 20h tout en maintenant les distances sociales de rigueur. Ces moments volés au confinement font un bien fou.
Madeleine continue d'exiger des exercices de solfège avant de dormir : depuis qu'elle a compris qu'elle progressait vite en s'exerçant avec un chronomètre, elle en redemande. Nous sommes les premiers surpris. Mais je lis sur son visage qu'elle est encore plus étonnée de découvrir que les très très bons lecteurs de musique arrivent à jouer une partition dans leur tête, pas les notes, la musique de chaque instrument.
Peggy a réussi à trouver des oeufs au chocolat pour dimanche : visiblement un petit coup de bol, c'étaient les derniers de la supérette. Nous sommes sauvés. Et lors du mon passage hebdomadaire chez O'Tera, je n'ai pas réussi à éviter une file d'attente à l'extérieur : 13h50 un vendredi n'est donc pas non plus la panacée. Je me demande s'ils afficheront un jour le nombre de clients par tranche horaire comme sait le faire La Poste avec ses horaires d'affluence.
Depuis quelques semaines, je suis stupéfait de la vivacité de la communauté Lean française et internationale. Tandis que la presse se jette sur la faute du zéro stock ou sur les horreurs du Just-in-Time, cette communauté publie régulièrement des contenus d'une grande qualité. Ainsi le retour d'expérience de Nicolas Guillemet (PDG de PCM HABILCLASS) : lui et ses 19 salariés fournissent aux hôpitaux du matériel pour équiper les nouvelles salles Covid19 tout en formant ses salariés avec YouTube (les formateurs ne viennent plus, ils sont confinés) et en sourçant de la matière première localement (ses fournisseurs habituels - italiens - sont fermés eux aussi). Ou encore l'explication détaillée de ce Au-Temps-Juste par Michael Ballé : La pensée "Just-in-Time" vous amène à localiser les composants critiques dans un rayon de 200 kilomètres, pas à l'autre bout du monde. Visiblement Martine Aubry a compris les enjeux : elle souhaite faire produire localement des masques pour tous les habitants de sa ville.
En France, il y avait 125930 cas confirmés, 13215 décès et 25195 guérisons. Et les premières transactions qui sont saisies dans le prototype de notre projet de monnaie locale inter-entreprises pour la métropole lilloise.
Journal d’une quarantaine : mercredi 8 avril 2020
mercredi 8 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackC'est mercredi, nous avons ressorti la peinture. Pâques approche, les filles ont peints des oeufs sur leur feuille blanche. Une question taraude leur esprit : est-ce qu'il y aura une chasse ce week-end ? avec des vrais oeufs au chocolat ?? Avec le confiment, elles ont bien compris que tout n'était pas aussi certain que ça.
Dans le vestiaire, il y avait un sac de vieux habits promis à une borne du relais. Mais ça, c'était avant. Car Madeleine est dans une phase "couture" : après avoir goûter au tricot, au pompon ou au bracelet brésilien, il était temps de faire quelque chose pour de vrai. Alors aujourd'hui, Peggy a pioché dans le sac un vieux legging troué. Et sous sa direction, Madeleine a coupé, plié, cousu... un bandeau.
Malgré tous nos ateliers de ces dernières semaines, il y a quand même un truc dont je ne suis pas si fier : le quota d'écran a explosé pour tout le monde. Aujourd'hui encore j'ai passé 1h23 devant Safari rien que sur mon téléphone à lire blogs et journaux et j'ai laissé trois épisodes de C'est par sorcier s'enchaîner devant les filles. Et tout ça sans compter Zoom, Teams, Hangouts et autres Jitsi. La cure de dé-intoxication sera rude.
En France, il y avait 113959 cas confirmés, 10884 décès et 21452 guérisons. Et une jeune fille qui jouait au tennis dans la rue avec son père puisque les voitures ont laissé aux enfants un espace de jeu immense, leurs rues.
Journal d’une quarantaine : mardi 7 avril 2020
mardi 7 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackPeggy a eu la bonne idée de proposer un pique-nique pour ce midi : une salade de riz, des chips, une nappe et les casquettes, on se prête à rêver de vacances. Celles de cet été puisque celles de Pâques n'avaient même pas été réservées.
Pour la deuxième fois en deux jours, mes larmes ont coulées : cette fois-ci en écoutant la chanson Merci à toi ô Soignant, détectée par David Dufresne. Le (premier) pic français semble derrière nous mais des amis proches viennent de nous prévenir qu'ils sont atteints, on croise les doigts et on pense fort à eux. Toujours ce deuxième coup de bambou.
Nous avons sorti la boîte de papiers japonais, les ciseaux, la colle et les perforatrices. J'en ai profité pour sortir mon annuaire de dessin : que c'est agréable de retrouver un moment de sérénité en dessinant dans ses fines feuilles.
En France, il y avait 110048 cas confirmés, 10343 décès et 19516 guérisons. Et des vendeuses à la boulangerie qui se posent toujours la question de savoir s'il faudrait quelque chose pour se protéger (un masque ? une visière ? une morceau de plexiglas ?) avant de répondre par la négative.
Journal d’une quarantaine : lundi 6 avril 2020
:: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackEn rangeant sa maison, ma mère a retrouvé des fils à broder et des bracelets brésiliens. Ceux-là même que nous n'avions jamais terminé avec mon frère et mes soeurs. Ils ont fait un aller simple jusque chez nous via la Poste. Madeleine n'a pas trop aimé mon choix de l'époque : visiblement un bracelet "bleu & blanc" est moins stylé pour une fillette en 2020 que pour un petit garçon à la fin des années 1980.
Première après-midi avec un peu de pluie : on a sorti des jeux de société, un Scrabble et des cartes d'un Memory. On a légèrement adapté les règles pour que Gisèle y trouve du plaisir. Heureusement que le soleil a pointé le bon de son nez pour qu'elle puisse faire quelques aller-retours en draisienne dans le jardin. Heureusement qu'ils sont longs ces jardins des maisons 1930. Heureusement.
En France, il y avait 98010 cas confirmés, 8911 décès et 17250 guérisons. Et un vieux garçon qui ré-écoute les fabulettes d'Anne Sylvestre en écrivant son billet quotidien.
Journal d’une quarantaine : dimanche 5 avril 2020
dimanche 5 avril 2020 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackbackUn dimanche au soleil, des fraises à la crème fouettée dans le jardin. Il fait très beau. Trop assurément.
En tout cas, cela n'empêche pas les insectes de se découvrir : Madeleine a repéré la bête sur le carreau. Enfin une occasion de tester l'app iNaturalist. Le résultat fut assez bluffant : la reconnaissance informatique nous a fourni toute la classification jusqu'à la tribu, il s'agit donc d'un Pentatomini. Puis Roland Lupoli s'est chargé de déterminer l'espèce moins de 2 minutes plus tard : Rhaphigaster nebulosa - ou punaise grise. Je l'imagine confiné lui aussi, en train d'offrir sa fontaine de science entomologique depuis son canapé aux petits explorateurs et exploratrices de jardin ou de balcon.
En France, il y avait 90868 cas confirmés, 7575 décès et 15597 guérisons. Et les tests qui vont enfin s'industrialiser en France.
Journal d’une quarantaine : samedi 4 avril 2020
samedi 4 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackMême confinés, nous sentons la pression qui diminue le week-end. Ce samedi s'annonce beau : les filles sortent dans la jardin sans manteau. On en profite aussi pour rattraper un peu le retard pris sur le ménage.
Madeleine se souvenait vaguement d'un Petit Ours Brun qui faisait un téléphone avec des pots de yaourt. Après avoir expérimenter toute seule avec du papier roulé et scotché aux pots de yaourt, elle est revenu à la charge. Comment est-ce que ça pourrait marcher ? C'est quoi une onde ? Où y a-til du fil de cuisine ? Pourquoi ne puis-je pas utiliser un cutter pour faire le trou dans les pots de yaourt ?
Elle était ravie du résultat !
J'ai aussi fait mon tour hebdomadaire chez O'Tera. Il y avait une file d'attente à l'extérieur : il faudra que je trouve un moment moins populaire que le samedi à 13h45. A l'intérieur, tout le personnel est désormais équipé d'une visière en plexiglas au minimum, la plupart ajoutent un masque en dessous. En arrivant aux caisses, j'ai remarqué qu'un vendeur visiblement peu expérimenté recevait des instructions sur certaines procédures de la part d'un autre jeune homme qui avait fait ses courses en même temps que moi. Sans visière, ni masque. Forcément. Les précautions s'arrêtent-elles quand sonne la fin du turbin ? De retour à la maison, il fallait quand même prendre 40 minutes supplémentaires pour laver les fruits & légumes pièce à pièce.
Une amie externe - en 6e année - a été affectée en réanimation pour son stage. Le concours de l'ECN sera particulièrement cruel cette année.
En France, il y avait 89953 cas confirmés, 7560 décès et 15438 guérisons. Et des cailloux en moins dans le jardin.
Journal d’une quarantaine : vendredi 3 avril 2020
vendredi 3 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'ai découvert par hasard que mes emails personnels n'avaient pas été téléchargés depuis le 26 mars : un problème de mot de passe visiblement. Dans la précipitation, je ne m'étais pas inquiété outre mesure de recevoir si peu de sollicitations ces derniers jours. Quelle erreur ! Dans le lot, il y avait 19 messages en provenance de l'école pour les plannings de Madeleine et les activités de Gisèle (heureusement que Peggy est en copie), 18 du club d'aïkido avec le code pour accéder à la visio-conférence de taïso (le pad fait très bien son office), 13 d'une association écologiste qui s'écharpe sur le protocole à suivre pour gérer tout de suite la crise sanitaire et au plus vite la crise climatique, plus ceux de la famille et des amis. Et aussi la confirmation de mon inscription à Covidnet.fr, un projet de recherche né de la volonté d’adapter GrippeNet.fr au contexte actuel d’épidémie de COVID-19.
Peggy a proposé aux filles de se déguiser et de se maquiller pour l'apéro du soir. Après l'emballement et la joie, est venu le temps de grosses larmes : dans l'effervescence de la soirée, elles se sont rendu compte que 20h était déjà passé. Et qu'il n'y aurait pas d'applaudissements costumés. Il faudra recommencer.
Une amie infirmière, anciennement en réanimation, était volontaire depuis plus de 15 jours : elle partira soigner la semaine prochaine, depuis le temps qu'elle l'attendait. Visiblement les questions administratives ont finies par être résolues. Heureusement qu'ils sont là ces soignants.
L'initiative pour la réutilisation des masques après désinfection que j'avais évoquée lundi est remontée dans mon lecteur RSS : visiblement son concepteur est en train de passer par le Conseil d'Etat pour accélérer au maximum la procédure. A croire que notre administration gouvernementale n'a pas encore compris que les bonnes idées circulaient aussi sur les réseaux. Et qu'il y avait vraiment urgence : une autre amie, couturière experte, s'est vu proposée de venir coudre des blouses directement à l'hôpital de Tourcoing. Elle a décliné et fera plutôt son lot de 50 masques à la maison.
En France, il y avait 64338 cas confirmés, 6507 décès et 14008 guérisons. Et notre boucher-traiteur de quartier qui tire la langue devant son magasin pendant son marathon quotidien - au boulot dès 6h du matin, ouverture à 9h et fermeture à 13h de la boutique, puis débauche à 17h30 après avoir préparer les commandes pour le lendemain matin - pour maintenir son activité alors que 70% de son chiffre d'affaires (la partie "réception") ont déjà disparu.
Journal d’une quarantaine : jeudi 2 avril 2020
jeudi 2 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackAprès avoir géré les urgences des clients existants, le travail revient au petit trop : après un trou de deux semaines, déjà 5 créations de compte depuis lundi. C'est au dessus de mes disponibilités du moment (2h l'après-midi, 2h le soir) et avec deux salariés en arrêt maternité ou paternité, il va falloir se ré-organiser, encore. On y travaille.
Ce soir, nous sommes sortis deux fois sur le trottoir : la première pour acclamer les éboueurs et voler quelques sourires au plomb du confinement, la deuxième pour applaudir les soignants et s'encourager entre voisins.
Petit concert après le repas : assis sur le canapé, Peggy et moi avons écouté Madeleine au chant et Gisèle au ukulélé dans leur interprétation de Le bonheur est ailleurs de Hélène Bohy.
En France, il y avait 59929 cas confirmés, 4514 décès et 12548 guérisons. Et une relecture du Workplace Management de Taiichi Ohno où on parle - encore et toujours - de ces masques qu'il faudra bien produire sur place un jour, si possible rapidement.
Journal d’une quarantaine : mercredi 1er avril 2020
mercredi 1 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackLes habitudes d'avant ont la vie dure : le mercredi matin après, c'est encore "arts plastiques". La semaine dernière Madeleine avait commencé un Chagall, elle l'a fini. Ensuite on a embrayé sur des explorations diverses et variés avec scotch, peinture, aquarelle, paille, encre, fleur séchée, bouchon de liège, etc. Mais toujours sans peinture blanche.
Pas de sorti aujourd'hui, on s'est limité au jardin. En l'arpentant en long et en long et encore en long, j'ai passé une série de coups de fil avec tous les membres de l'équipe : pour les salariés, c'est devenu un habitude mais pour les deux stagiaire qui ont commencé cette semaine, c'est totalement expérimental. Prendre des nouvelles, en donner, se féliciter des passages en production ou des signatures de contrat (oui, on en a pendant le confinement), répondre aux attentes des clients, explorer des alternatives. Un peu plus tard, comme il faisait beau et doux, les filles ont joué dans leur tente pendant que je préparais un nouveau demi-hexagone potager. Elles ont aussi eu le courage d'utiliser la visseuse. Peggy devrait y planter de la phacélie : d'ici un mois, on espère y mettre une partie des semis qui reposent sous mini-serre.
Petite surprise ce soir : il y avait des bougies sur une tarte aux pommes. Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire [...] poisson d'avril, joyeux anniversaire. On a soufflé les bougies dans une atmosphère détendue, ça fait du bien.
En France, il y avait 57749 cas confirmés, 4043 décès et 11053 guérisons. Et des maîtresses de l'école des filles qui ont eu le Covid 19 (sans hospitalisation).