Quand Lyon devient mon Gemba

samedi 31 mars 2018 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

Mardi et mercredi dernier, c'était le Lean Summit à Lyon (les 27 et 28 mars 2018 donc). Le temps de prendre une piqûre de rappel, d'écouter les pionniers passer la main, de croiser de vieilles connaissances, d'en rencontrer de nouvelles et d'être enthousiasmé par certaines initiatives hospitalières ou industrielles. Et aussi de faire un petit tour dans un terrain urbain nouveau pour moi, Lyon : une visite Gemba si on veut utiliser la terminologie Lean.

En sortant de la Cité Internationale, le bain "japonais" continue avec les petites fleurs roses d'un prunus. Pas si loin de leurs cerisiers.

Prunus, parc de la Tête d'Or, Lyon, 2018

Prunus, parc de la Tête d'Or, Lyon, 2018

Je ne suis pas le seul à trouver ça poétique : les appareils photos sont de sortie, malgré le temps couvert. Un peu plus loin, je découvre quelques particularités du parc de la Tête d'Or : de très belles serres, de très larges routes goudronnées et des trottoirs terreux - sans macadam - que les piétons laissent bien volontiers aux coureurs à pied.

Serres botantiques, parc de la Tête d'Or, Lyon, 2018

Chemins, parc de la Tête d'Or, Lyon, 2018

Chemins, parc de la Tête d'Or, Lyon, 2018

La relation au bitume des lyonnais est tout autant paradoxale dans la ville. D'un côté, des 3 ou 4 voies à sens unique (cours Vitton par exemple) : le genre d'artère qui invite des traversées en voiture à plein régime et qui aurait fait bondir Jane Jacobs.

Cours Vitton, Lyon, 2018

Cours Vitton, Lyon, 2018

Grand axe, Lyon, 2018

Et de l'autre, des travaux pour faire la place belle aux bus, cyclistes et autres transports en douceur.

Rue apaisée, Lyon, 2018

Rue apaisée, Lyon, 2018

Je sens que la transition ne va pas être simple ! Surtout avec des grossistes qui tiennent encore les quartiers du bord de Rhône en plein coeur de la ville.

Grossiste, rue Molière, Lyon, 2018

Big data et opération de déstabilisation : le monde académique en est au cœur

lundi 19 mars 2018 :: perrick :: Connexe(s) :: aucun commentaire :: aucun trackback

En décembre 2017, Jeff Nesbit - un ancien directeur des affaires publiques et légales de la National Science Foundation - décryptait les vecteurs des financements qui avait permis des travaux de recherche sur l'exploration algorithmique de tous les contenus du web puis l'éclosion de Google : des entités plutôt reliés à la "communauté du renseignement" (CIA et NSA donc) via leur Massive Digital Data Systems (MDDS) project.

Ce week-end, The Guardian mettait au jour l'immense collecte de données effectuée via des profils Facebook qui, de fil en aiguille, permettra aux techniques de déstabilisation politique des succès éclatants avec le Brexit puis Trump. Là encore le point focal se trouve dans les murs feutrés d'une université, celle de Cambridge en l'occurence, où le chercheur Aleksandr Kogan utilisait - entre autres - des bourses russes pour effectuer ses recherches puis commercialisa à une société privée ces données, une commercialisation interdite à la fois par les règles de Facebook et par la législation du Royaume-Uni.

Cambridge Analytica: how the key players are linked - The Guardian

Qu'un des maillons faibles de nos sociétés démocratiques se trouve dans le monde académique avait déjà été pointé par Jane Jacobs dans son opus Dark Age Ahead : the combination of the appearance of professional respect for science rigor coupled with professional contempt for scientifically rigorous behaviour is toxic. Une remarque sur la décadence de l'Université qu'avait aussi noté Nicolas Kayser-Bril et que traque Olivier Ertzscheid au quotidien. Avec facteur H, financements au lance-pierre par "projet", fusion & autonomie, baisses de dotations, classement de Shangai et autres joyeusetés, bien malin qui trouvera la porte de sortie par le haut...