Note périmétrique XVII : prendre le temps de réparer le trottoir
jeudi 22 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: un commentaire :: aucun trackbackDeux ouvriers (des cantonniers ?) ont eu la charge de réparer le trottoir devant le bureau : une fois des gaines posées, il fallait remettre des pavés. Pendant un petit mois, ils ont avancé tranquillement sur leur chantier, sans grosses machines, sans bruit pour le voisinage, sans interruption pour le traffic.
Techniquement cela ne doit pas être très éloigné du fonctionnement des Romains de l'époque impériale.
Et le résultat est bluffant : la transition avec l'ancien pavage se distingue à peine. Seules les feuilles mortes laissent apparaître la zone qui attend le passage des ouvriers. Le temps pourra passer tranquillement : dans 10 mois ou 10 ans, il y aura encore la matière première, le savoir-faire et la main d'oeuvre pour réparer telle ou telle section.
Un peu plus loin, le macadam n'aura pas la même chance. La mairie attend vraisemblablement que toute la rue soit défoncée pour engager des moyens : c'est probablement moins cher de refaire les trottoirs d'un coup, avec des rouleaux compresseurs pour tasser la couche de granulats et de bitume. Cela ne sentira pas bon pendant une jour ou deux et puis on oubliera ces lignes qui rappellent presque l'émail craquelé et marbré de fines lignes noires d'un bol Raku.
Reste à savoir si un artiste aura le temps d'imprimer sa marque entre temps.
Note périmétrique XVI : combien d'occasions perdues avec les dents creuses ?
mercredi 21 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackÀ chaque fois que je fais face à un nouveau chantier, une pointe de déception me touche : encore un cliché qu'il aurait fallu avoir pris un mois plus tôt.. Je me console alors en revenant quelques semaines ou mois plus tard, en espérant trouver une maison supplémentaire, intégrée dans la rue, alignée avec ses voisines, avec peut-être un parti-pris architecturale.
Il y avait un début d'ossature bois, il n'y a finalement que deux parkings couverts. Et deux places supplémentaires protégées par une signalisation "interdiction de stationner" et - de fait - réservées aux propriétaires.
Des occasions supplémentaires perdues pour une ville plus piétonne, plus résiliente et plus agréable.
Note périmétrique XV : planter quelques arbres et laisser l'ombre aux voitures
mardi 20 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackLa précédente équipe municipale de Lambersart avait fait le choix d'un « terre-plein central avec stationnement à l’intérieur ». Maintenant que les travaux se terminent peu à peu, il est temps de prendre la mesure des choix effectués.
Je n'avais pas réalisé qu'il s'agissait en fait d'un parking ombragé pour voitures. Et que les piétons devraient se passer des bienfaits des feuille des arbres, le jour où elles arriveront.
Note périmétrique XIV : le mur et le toit pour un petit coin de paradis
lundi 19 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackPetite balade à la campagne, autour d'un petit bois où l'on a déposé les remblais du canal de la Deûle construit un demi-siècle plus tôt.
Les filles jouent avec des copines à construire une vraie maison, avec un toit et un mur. Elles chercheront même où se mettre en cas de la pluie : heureusement (?) le ciel est resté bleu.
C'est fou comme le point de vue peut changer la perspective...
La maison peut s'envoler ou attendre d'autres rêves.
Note périmétrique XIII : planter du houblon au printemps pour récolter une bière en hiver
dimanche 18 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackJe me suis raccroché au collectif Houbl-on sur le tard mais mon pied de houblon - un parmi les 140 - est bien arrivé le week-end dernier.
Et l'effet création de lien : je viens de commencer ma quête des autres planteurs !
Note périmétrique XII : quand la Deûle s'éteint d'un côté pour mieux s'éclairer de l'autre, par sûr que l'écosystème en profite
samedi 17 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackCourant 2017, la Ville de Lille a mis en place un projet de LUmière Citadine Optimisée pour L'Environnement.
Les lampadaires s'allument quand ils détectent le passage d'un promeneur ou d'un sportif, pour s'éteindre automatiquement 20 secondes plus tard.
Project expérimental financé à 70% par l'Union Européenne, il doit permet de re-créer une trame noire le long de la Deûle et d'y favoriser la bio-diversité (à commencer pour les chauves-souris).
Deux ans plus tard - en 2019 - c'est au tour de l'écluse du Grand Carré, toujours sur la Deûle, de subir une phase de modernisation : après 40 années, il était visiblement temps de revoir certains ouvrages d'art. Il faut passer en grand gabarit, puis en 24h/24. L'accès au quai est bloqué d'abord pour la durée des travaux puis définitivement. Et on installe de l'éclairage intense, toutes les nuits, toute la nuit, le long de cette "trame noire".
Pas certain que les chauves-souris ne se moquent pas de nous et de notre vaste programme d’animations nautiques pour l'occasion... Comme si nos ingénieurs ne savaient pas détecter l'approche d'un bâtiment de 80 mètres de long pour 11,50 de large. D'autant plus que ces grosses péniches naviguent de nuit avec de très puissants projecteurs à leur proue.
Note périmétrique XI : mutation urbaine à Lambersart, même Lidl pousse jusqu'au trottoir
vendredi 16 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackIl y quelques mois, le magasin Lidl de Lambersart était en retrait de la rue : les piétons devaient traverser un morceau de parking pour rentrer dans le magasin. No parking, no business disait l'adage.
Quel ne fut pas ma surprise de découvrir de découvrir récemment que la reconstruction du supermarché était en route et qu'il allait proposer une façade directement sur le trottoir.
Comme si le parking n'avait plus besoin de s'afficher en premier, que la voiture chutait de son piédestal et que les piétons redevenaient des clients prioritaires. Petit indice que Lambersart prenait - enfin ? - le chemin de la ville : cet espace où il faut constuire jusqu'au bord de chaque parcelle.
Il ne reste plus qu'à ajouter ces fameux piétons sur la vue artistique.
Note périmétrique X : graver une façade, déjà fait en 1866, encore faisable en 2021 ?
jeudi 15 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackLes travaux d'Ann Sussman nous invitent à mesure l'impact de la Première Guerre Mondiale sur la santé mentale des architectes qui nous ont amenés la "modernité" avec son cortège de béton brut et de verre abrupt.
One reason modern architecture looked so different than past constructions was because its key 20th century founders literally didn’t see the world in a “typical” fashion. They couldn’t. Their brains had been either physically altered by the trauma of war or, like Le Corbusier, they had a genetic brain disorder. And while their recommendations for “good design”—a new world, a clean slate—certainly reflected their talent, ambition, and drive, their remedies also reflected their brains’ specific disorders.
Et si de méga-imprimantes 3D permettent de construire des maisons à la demande, le plus souvent la promesse est de faire vite, efficace et lisse. Pas forcément beau. Alors qu'il exite pourtant un autre type de machines-outils capable de faire des trous et des creux : le centre d'usinage CNC de pierre, qu'on trouve en mode table ou en version portable.
Alors on peut recommencer à rêver aux décorations et ornements qui reposent le regard et l'invitent à voyager tranquillement sur une façade, en quête d'une porte ou d'une fenêtre, gages d'une conversation ou d'un échange.
Les ouvriers de 1866 étaient déjà capables de telle prouesses.
Et que dire de la délicatesse d'avoir reproduit le même motif en bas-relief au dessus de la porte d'entrée. Merci M. Émile Vandenbergh et ses équipes.
Note périmétrique IX : des façades pour faire front avec la rue
mercredi 14 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackS'il est aussi tentant de construire par derrière, c'est aussi que par devant il est souvent délicat de se marier avec les habitations mitoyennes.
Entre pastiche ironique et audace dédaigneuse, il n'est pas facile de se faire une place sur la grande flèche des temps architecturaux, même quand ils sont strictement vernaculaires.
Heureusement quand même que ces contrastes existent : ils seront la matière première pour que la génération suivante puisse faire le ménage dans ce qu'elle voudra garder et transmettre à son tour.
Note périmétrique VIII : construire par derrière pour aménager son chez-soi
mardi 13 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'avais été frappé à l'époque par le concept des demi-maisons au Chili. Suite à un grave tremblement de terre, l'agence Elemental, piloté par Alejandro Aravena, a proposé de construire des demi-maisons : pour le prix de 40m2, les propriétaires se retrouvaient avec une structure capable de contenir à terme 80m2 habitable, après des travaux qu'ils pouvaient faire ou faire faire, en fonction de leurs finances et de leurs envies.
Dix années plus tard, Google n'a pas encore commencé à cartographier le quartier : je reste bloqué derrière les palissades du chantier.
Mais cela ne m'empêche pas de faire le parallèle avec les aménagements de maison de mon quartier. Si les façades sont souvent belles (à commencer par le style "art déco" typique des grandes heures de l'industrialisation entre fin XIXe et début XXe), les propriétaires ont un moyen bien balisé pour faire des aménagements : par derrière.
Puisque les Bâtiements de France sont plutôt tatillons pour les façacades (la Citabelle de Vauban est toute proche), on investit de l'autre côté. Et vu du jardin, il n'y souvent pas grand chose à envier aux débordements hétéroclites des favellas, les arbres en plus, les fils électriques en moins. Chacune des boîtes enchevétrées pourra être démontée et recombinée par les propriétaires suivants pour gagner une pièce à vivre ou un peu de lumière.
Note périmétrique VII : commerce cherche étages pour ville en repli démographique
lundi 12 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackLe constat est crispant : Lambersart perd des habitants et cela finira par avoir des conséquences sur les finances publiques. D'autant plus que la mairie a décidé de ne pas lôtir ses dernières terres agricoles. Il ne reste donc qu'à remplir les trous et à construire un peu plus haut.
Et parmi les abérrations léguées par le passé tout voiture des années 1970, il y a ces pseudo-centres de quartier qui ne comptent qu'un rez-de-chaussée : les commerçants ne peuvent pas habiter au-dessus de leur enseigne, ni diversifier même leurs revenus en louant des appartements à des étudiants, ni même bénéficier de voisins vigilants en dehors des heures d'ouverture.
Peut-être fallait-il compter sur une modernité électro-véhiculée pour y arriver ? Peut-être que cyclo-densifier peut patienter encore...
Note périmétrique VI : construire avec des briques scalantes
dimanche 11 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackConstruire avec des briques, en plus d'être pérenne, permet de travailler en équipe : c'est devenu assez rare dans les métiers du bâtiment.
Aussi bien pour des petites maisons que pour des grands immeubles.
En effet les briques sont scalantes à la fois dans la dimension matériel (avec des petits parallélépipèdes rectangles qu'on peut assembler facilement) que dans la dimension humaine (10 maçons permettent d'aller bien plus vite qu'un ouvrier seul) : un véritable système capable de gérer linéairement tout type de charge. Vivement que notre quête de l'emploi redevienne importante : on pourrait y trouver des gisements autrement plus résilients qu'avec le béton armé. Et au passage des façades moins lisses et tellement plus agréables pour le regard.
Note périmétrique V : pour quelques arbres en plus
samedi 10 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackOn ne fait pas que couper des arbres à Lambersart. Souvent lors de l'hiver suivant, ils sont remplacés. Mais parfois aussi la mairie en plante de nouveaux. Et pour le cas d'un morceau de l'avenue du Maréchal Foch, c'est même à la place de ces si chères places de parking sur la voirie.
La municipalité suivante a créé une "mini-forêt" dans un espace vert déjà existant. Je me pose parfois la question de l'effort politique de l'un par rapport à l'autre...
Heureusement qu'on fait les deux me direz-vous; reste qu'il faudrait en planter tellement plus.
Note périmétrique IV : à Lomme, les commerces du futur
vendredi 9 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackLa boucherie chevaline semble venir d'un autre monde, un monde en suspens, en attente d'une disparition complète. Et pourtant il ne faut pas faire un grand effort d'imagination pour imager leur renaissance : un peu moins de pétrole, un peu plus de traction animale.
Signe des temps, un commerce en vrac s'est installé à côté : une juxtaposition probablement propice au plaisir de la ville, dans sa diversité et ses grands écarts.
Dans le prolongement, de vieux vitraux attendent patiemment qu'un passionné trouve quelque chose à y installer.
Tantdis que le contraste entre les enseignes de la poissonerie marque - de l'autre côté - une transition qui a déjà eu lieu.
Note périmétrique III : des angles en béton armé
mercredi 7 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'ai un petit faible pour les maisons d'angle. Souvent ancrage important d'une rue, elles donnent au passage le la d'un quartier. Surtout quand un commerce, un café ou une crèche s'y installe au rez-de-chaussée. Surtout quand la maison devient immeuble et permet aux alentours de s'autoriser à atteindre la densité urbaine ad-hoc (les fameux 3 à 5 niveaux de Leon Krier).
Mais qunand je vois la durabilité de briques jaunes si typiques de nos années 1930, je me dis qu'on a vraiment raté quelque chose avec ce béton armé.
D'autant plus que dans les environs il y a encore un producteur de briques.