Huit bouquins lus, la trentième-sixième vague

mardi 26 novembre 2024 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. Mystery of Things: Evocations of the Japanese Supernatural de Akeji Sumiyoshi et Patrik Le Nestour
    J'avais déjà évoqué la figure du calligraphe Akeji : j'ai donc poursuivi ma découverte de cet artiste à travers un recueil d'histoires qu'il a partagées avec Patrick Le Nestour. Des histoires du folklore japonais, celles qu'on peut vivre quand on a comme voisine une forêt au nord de Kyoto, empreintes de mystique et peuplées de "Mono No Ke". Ces personnages surnaturels qu'Akeji est allé puiser dans la littérature classique du Japon médiéval et qu'un autre grand-maître japonais - Hayao Miyazaki, bien sûr - a repris puis dévoilé au reste du monde. livres.onpk.net
  2. Politiser le renoncement de Alexandre Monnin
    Dans la lignée des travaux de Elinor Ostrom, j'avais croisé le concept de "communs négatifs" : l'essai d'Alexandre Monnin fut l'occasion de s'y confronter. Face à une ruine anticipée, il propose ainsi de politiser le renoncement : plutôt que de laisser le marché fermer les activités devenues non-viables (pour mieux préserver celles qui ne le sont pas encore), il insiste sur la remise en cause du statu quo. Ainsi les habitants et travailleurs des stations de ski ne peuvent se permettre d'être réduits à de simples rayures sur les lignes "immobilisations" d'un bilan comptable ou financier le jour où. Un chantier théorique et stimulant qui invite à d'autres lectures et autant de controverses : on est encore loin d'un déclencheur universel qui entrainerait un engagement de terrain. Quand bien même nous avons déjà sur les bras quantités de "communs négatifs" à gérer... livres.onpk.net
  3. Notre vagabonde liberté de Gaspard Koenig
    Traverser la France, l'Allemagne et l'Italie à cheval : un voyage ambitieux qu'effectue le philosophe avec sa monture Destinada. Un chassé-croisé entre le périple de Montaigne vers 1580 et les tracasseries administratives ou sanitaires. Sauf que cette fois l'assistance est à distance, elle s'active en back-office via coup de fil ou message électronique : la techno-sphère a bien gonflé. Heureusement on a plaisir à suivre ce qu'une plume peut s'offrir de plus précieux : du temps pour écrire, pour partager son érudition et pour croquer une tranche de vie si contemporaine. livres.onpk.net
  4. Un petit livre rouge sur la source de Stefan Merckelbach
    Probablement mon livre de l'année  petit, clair et percutant sur une question pourtant simple, celle du "leadership". Celui qui a une idée et qui invite d'autres personnes à le rejoindre devient de-factor la "source du projet". Et tant pis pour les collectifs aux prétentions horizontales ou pour les amis qui n'invitent jamais une deuxième fois d'affilé, ils ne pourront pas s'épanouir dans le temps. J'ai pris une belle claque en lisant ces 150 pages en une soirée : à la fois en ré-examinant mes propres projets para-professionnels et surtout en offrant à d'autres ce point de vue tranchant sur leurs initiatives. Un coup de cœur piqué dans le podcast de Benoît Lemaignan sur GDIY. livres.onpk.net
  5. Continuous Discovery Habits de Teresa Torres
    Plutôt que de partir d'un hypothétique Chief Engineer pour guider le développement d'un nouveau produit, Teresa Torres part du trio product manager / designer / software engineer : ce sera leur responsabilité d'explorer les douleurs, besoins et désirs des futurs clients. Elle propose par ailleurs un certain nombre d'outils pour mener à bien cette mission : la cartes des expériences (qu'il est important de commencer seul), les questions en entretien (à répéter religieusement chaque semaine), l'espace des opportunités (en arbre, pour structurer son exploration). Bien sûr viendra le temps des solutions, mais ce sera après avoir dépassé la moitié de l'ouvrage : belle preuve de l'importance relative de bien comprendre son client avant de déployer ses idées, de digérer ses hypothèses, d'en mesurer les impacts. Reste que - comme dans le Lean, toute la difficulté tient à la répétition de la routine. Et si le trio n'a pas la source entre ses mains, il deviendra plus facile d'utiliser les services d'un ou d'une coach. Teresa propose bien sûr ses services ! livres.onpk.net
  6. Humus de Gaspard Koenig
    Kevin et Arthur deviennent amis lors de leurs études à l'Agro. Le premier sera une égérie de la start-up nation (avec une jeune pousse biberonnée à la croissance et aux levés de fonds), le second choisira le retour à la terre. Les deux se heurteront à la dure réalité, celle qui ne fait pas de cadeau. Toute ressemblance avec les rebondissements autour de Ynsect ne saurait être tout à fait fortuite, bien évidemment. Une belle oeuvre de fiction pour explorer et comprendre les méandres du capitalisme contemporain (jusqu'à la caricature revêche du radicalisme militant). livres.onpk.net
  7. Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa
    Que faire quand la vie vous échappe ? Le Prince Salina voit son monde familier se dérober peu à peu : la vitalité change de camp et seul son neveu - rebelle et fougueux - est en mesure de tourner casaque pour en profiter. À lui, le Guépard, il ne reste que les hommages, la science et la contemplation, dans cette décadence passive, molle et précieuse d'une Sicile abandonnée par la modernité. L'intelligence et le rafinement ne servant finalement qu'à accepter l'inévitable poussière. Mais quelle langue - mordante et délicate - pour nous accueillir au cœur de cette époque révolue : envoûtant ! livres.onpk.net
  8. Guns, Germs and Steel de Jared M. Diamond
    Cela faisait longtemps que je voyais ce livre revenir dans des listes de lecture, il était temps de lui accorder une lecture : à la recherche d'une explication sur la domination du monde par les occidentaux, Jared M. Diamond propose une théorie bio-régionale. L'Eurasie avec un axe Est-Ouest couplé à une plus grande bio-diversité (en particulier pour les céréales comestibles et les grands mammifères) était mieux dotée par Dame Nature pour conquérir le Monde. Et si j'en crois Pomeranz, le charbon finissait d'octroyer au tournant du XIXe siècle un avantage certain aux Européens sur leurs lointains voisins continentaux, les Chinois. Reste quand même le même type d'arguments qu'un Todd : les peuples éparpillés aux frontières offrent un trésor pour les chercheurs en diversité ou en oppression. J'étais loin de l'imaginer pour l'Afrique (avec les peuples Bantu et Khoisan), peut-être un peu plus pour le Japon (avec les Jomons et autres Yayois). livres.onpk.net

Mes quinze raisons pour aller au Lean Tour 2024 à Lille

mercredi 20 novembre 2024 :: perrick :: Lean :: aucun commentaire :: aucun trackback

Il y a un an, je publiais mes 15 raisons pour aller au Lean Tour 2023 à Lille. Je profite donc de la nouvelle édition - 2024 - pour mettre à jour ce florilège.

  1. parce que je l’organise
    Et que ça me donne une belle pêche.
  2. parce que je peux suggérer à des amis de venir
    Toujours cette occasion de maintenir le lien, une occasion à transformer.
  3. parce que s’ils ne viennent pas, j’obtiens quand même des nouvelles fraîches
    Je me rends compte que je ne l'ai pas encore fait cette année : peu de nouvelles fraîches, il va falloir y remédier..
  4. parce que je découvre de chouettes conférenciers
    Peu de nouveaux conférenciers à découvrir pour moi, par contre je suis bien heureux de faire (re)découvrir des têtes : à chaque fois leur parcours est impressionant.
  5. parce que je pense pouvoir mieux comprendre Toyota et son TPS
    Je ne me lasse pas d'avoir la chance de côtoyer des anciens de Valenciennes qui irriguent notre tissu local, directement ou indirectement. Même si c'est toujours aussi difficile d'y pénétrer.
  6. parce que je me félicite de découvrir une collaboratrice sous un autre jour
    Pas de No Parking dans les intervenants cette année.
  7. parce que je pique des idées à d’autres dirigeants
    Matthieu Pépin, Coach Agile au sein de Decathlon Digital, a choisi de suivre Accelerate et sa veine DevOps pour arriver au Lean et Cyril Garambois, VP Performance Industrielle chez Bernard Controls, préfère pour le Jidoka pour embarquer ses équipes : des nouveaux points à confronter avec mes certitudes.
  8. parce que j’y rencontre aussi de nouvelles personnes au sein des visiteurs
    J'ai déjà reçu un numéro de téléphone qu'il faut que j'appelle !
  9. parce que je souhaite continuer d’apprendre
    Je serai donc présent avec mon cahier.
  10. parce que j’ai besoin de sortir un peu la tête de l’eau
    Dans une veine Lean, je tente de m'astreindre à une visite de client par semaine : ça aide aussi pour sortir la tête de l'eau.
  11. parce que le Lean exige du sérieux
    Je vois passer des exemple de kaizen au sein du groupe de l'ILF : le sérieux transpire de tous ces exemples d'amélioration du quotidien.
  12. parce que le Made in France mérite des managers de qualité
    C'est peut-être la posture la plus difficile à faire évoluer : pour la direction et les opérateurs, les gains sont évidents. On n'a pas fini d'expliquer ce qui change pour le management intermédiaire.
  13. parce que je crois que les rencontres physiques apportent un « je ne sais quoi » en plus
    La robustesse passe par les liens : c'est la leçon de Olivier Hamant.
  14. parce que les repas en trop sont offerts aux étudiants
    Ils ont aussi besoin d'un coup de pouce.
  15. parce que la première gorgée de bière après la clôture est la meilleure
    Surtout que je me suis arrangé pour ne pas avoir à aller chercher les enfants cette année.
  16. parce qu'on va explorer un nouveau lieu
    C'est l'ENSAM de Lille qui nous accueille. Courant mai, j'ai eu l'occasion de participer à un hackathon avec leurs étudiants et j'ai eu le sentiment qu'avec de tels ingénieurs en formation (encore capable d'apprécier une usine et ses machines) la France était dans de bonnes mains. Si le Lean peut y apporter sa touche, ce sera toujours ça de grapiller sur le financiarisme ambiant.
  17. parce que l'apprentissage passe aussi par la répétion
    Le Lean a tellement de dimensions et la bande passante de mon cerveau est très étroite : il me faut bien plusieurs répétitions pour m'approprier une nouvelle facette.

Je vais au Lean Tour. Et vous ?

PS : et j'avoue aussi qu'un petit exercice de Hansei ne fait pas de mal...