Ouvrir les yeux à Maison & Objet 2022
jeudi 15 septembre 2022 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackbackJ'ai eu l'occasion de visiter pendant quelques jours le grand, très grand, salon Maison & Objet 2022. Il m'aura fallu près d'une demi-journée pour appréhender la démesure de l'évènement : plus de 2000 exposants sur 111 000 m² à travers 7 halls. Les habitués se plaignent évidemment qu'il n'est plus aussi grand qu'avant (on distingue des allées trop larges par endroit et des sections de hall masquées par de longues tentures noires), qu'il n'est plus aussi incontournable (les commandes passent aussi via les intranets de chaque marque). N'empêche que je m'y suis trouvé un jeu : décrypter ce qu'un tel salon raconte comme histoire(s).
La première, c'est que la Corée du Sud était en force : visiblement les différents ministères de Séoul se sont passés le mot pour envoyer à Paris de très belles délégations.
Mais comme toujours, c'est ce qu'on ne voit pas qui est peut-être le plus intéressant. La Chine était totalement absente. Aucun stand ne portait le drapeau rouge aux cinq étoiles.
Bien sûr le coronavirus est passé par là : les équipes commerciales sont bloquées derrière des confinements plus ou moins réguliers et des conditions draconiennes pour revenir au pays (à commencer par une quarantaine stricte à l'arrivée). Bien sûr il reste les chinoiseries importées par des grossistes. Mais il n'est plus rare de trouver des acheteurs qui ne sont plus allés en Chine depuis 3 ans. Pour négocier sur la qualité ou pour fluidifier les échanges, ils se sont contentés de faire des visios et d'envoyer des emails.
“When were you last in China?” By the end of this year, almost the entire global community of China-focused academics/researchers, students, foreign policy specialists, business-people, etc. will not have set foot in the country in at least 3 years…
— Antony Dapiran (@antd) August 31, 2022
Yup. That.
— Peter Zeihan (@PeterZeihan) August 31, 2022
similar story for CEOs. And since the average CEO only serves for five years, any sort of familiarity with or attraction to China is about to become historical.
Et cela pourrait devenir tout à fait critique dans certaines PME : pour peu qu'il n'y ait qu'un seul acheteur pour la Chine et qu'il parte à la retraite dans les 2 ou 3 années qui viennent, la direction aurait à faire face à un véritable casse-tête puisqu'un remplaçant ne pourrait même pas visiter les usines ou les bureaux de fournisseurs importants. Évidemment parmi les candidats de moins de 25 ans, aucun ne sera allé en Chine. Évidemment parmi les interlocuteurs chez les fournisseurs, plus de la moitié aura changé d'employeur.
Pendant ce temps, les autres pays exposent.
Tandis que Honk-Kong et Taïwan se montrent.
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