Journal d’une quarantaine : vendredi 3 avril 2020

vendredi 3 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

J'ai découvert par hasard que mes emails personnels n'avaient pas été téléchargés depuis le 26 mars : un problème de mot de passe visiblement. Dans la précipitation, je ne m'étais pas inquiété outre mesure de recevoir si peu de sollicitations ces derniers jours. Quelle erreur ! Dans le lot, il y avait 19 messages en provenance de l'école pour les plannings de Madeleine et les activités de Gisèle (heureusement que Peggy est en copie), 18 du club d'aïkido avec le code pour accéder à la visio-conférence de taïso (le pad fait très bien son office), 13 d'une association écologiste qui s'écharpe sur le protocole à suivre pour gérer tout de suite la crise sanitaire et au plus vite la crise climatique, plus ceux de la famille et des amis. Et aussi la confirmation de mon inscription à Covidnet.fr, un projet de recherche né de la volonté d’adapter GrippeNet.fr au contexte actuel d’épidémie de COVID-19.

Chat Mi et Boule de poils

Peggy a proposé aux filles de se déguiser et de se maquiller pour l'apéro du soir. Après l'emballement et la joie, est venu le temps de grosses larmes : dans l'effervescence de la soirée, elles se sont rendu compte que 20h était déjà passé. Et qu'il n'y aurait pas d'applaudissements costumés. Il faudra recommencer.

Une amie infirmière, anciennement en réanimation, était volontaire depuis plus de 15 jours : elle partira soigner la semaine prochaine, depuis le temps qu'elle l'attendait. Visiblement les questions administratives ont finies par être résolues. Heureusement qu'ils sont là ces soignants.

L'initiative pour la réutilisation des masques après désinfection que j'avais évoquée lundi est remontée dans mon lecteur RSS : visiblement son concepteur est en train de passer par le Conseil d'Etat pour accélérer au maximum la procédure. A croire que notre administration gouvernementale n'a pas encore compris que les bonnes idées circulaient aussi sur les réseaux. Et qu'il y avait vraiment urgence : une autre amie, couturière experte, s'est vu proposée de venir coudre des blouses directement à l'hôpital de Tourcoing. Elle a décliné et fera plutôt son lot de 50 masques à la maison.

En France, il y avait 64338 cas confirmés, 6507 décès et 14008 guérisons. Et notre boucher-traiteur de quartier qui tire la langue devant son magasin pendant son marathon quotidien - au boulot dès 6h du matin, ouverture à 9h et fermeture à 13h de la boutique, puis débauche à 17h30 après avoir préparer les commandes pour le lendemain matin - pour maintenir son activité alors que 70% de son chiffre d'affaires (la partie "réception") ont déjà disparu.

Journal d’une quarantaine : jeudi 2 avril 2020

jeudi 2 avril 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

Après avoir géré les urgences des clients existants, le travail revient au petit trop : après un trou de deux semaines, déjà 5 créations de compte depuis lundi. C'est au dessus de mes disponibilités du moment (2h l'après-midi, 2h le soir) et avec deux salariés en arrêt maternité ou paternité, il va falloir se ré-organiser, encore. On y travaille.

Ramassage des poubelles

Ce soir, nous sommes sortis deux fois sur le trottoir : la première pour acclamer les éboueurs et voler quelques sourires au plomb du confinement, la deuxième pour applaudir les soignants et s'encourager entre voisins.

Petit concert après le repas : assis sur le canapé, Peggy et moi avons écouté Madeleine au chant et Gisèle au ukulélé dans leur interprétation de Le bonheur est ailleurs de Hélène Bohy.

En France, il y avait 59929 cas confirmés, 4514 décès et 12548 guérisons. Et une relecture du Workplace Management de Taiichi Ohno où on parle - encore et toujours - de ces masques qu'il faudra bien produire sur place un jour, si possible rapidement.

Journal d’une quarantaine : mercredi 1er avril 2020

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D'après Chagall et La Fontaine, techniques mixtes, Madeleine Penet-Avez

Les habitudes d'avant ont la vie dure : le mercredi matin après, c'est encore "arts plastiques". La semaine dernière Madeleine avait commencé un Chagall, elle l'a fini. Ensuite on a embrayé sur des explorations diverses et variés avec scotch, peinture, aquarelle, paille, encre, fleur séchée, bouchon de liège, etc. Mais toujours sans peinture blanche.

Techniques variées en arts plastiques
Techniques variées en arts plastiques

Pas de sorti aujourd'hui, on s'est limité au jardin. En l'arpentant en long et en long et encore en long, j'ai passé une série de coups de fil avec tous les membres de l'équipe : pour les salariés, c'est devenu un habitude mais pour les deux stagiaire qui ont commencé cette semaine, c'est totalement expérimental. Prendre des nouvelles, en donner, se féliciter des passages en production ou des signatures de contrat (oui, on en a pendant le confinement), répondre aux attentes des clients, explorer des alternatives. Un peu plus tard, comme il faisait beau et doux, les filles ont joué dans leur tente pendant que je préparais un nouveau demi-hexagone potager. Elles ont aussi eu le courage d'utiliser la visseuse. Peggy devrait y planter de la phacélie : d'ici un mois, on espère y mettre une partie des semis qui reposent sous mini-serre.

Aménagement au jardin
Aménagement au jardin
Aménagement au jardin

Petite surprise ce soir : il y avait des bougies sur une tarte aux pommes. Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux anniversaire [...] poisson d'avril, joyeux anniversaire. On a soufflé les bougies dans une atmosphère détendue, ça fait du bien.

En France, il y avait 57749 cas confirmés, 4043 décès et 11053 guérisons. Et des maîtresses de l'école des filles qui ont eu le Covid 19 (sans hospitalisation).

Journal d’une quarantaine : mardi 31 mars 2020

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Ce matin, atelier "pâte à sel". La maîtresse avait demandé des soleils pour prendre en main ronds et traits, on a aplati des petites boules pour les premiers et fait rouler d'autres petites boules pour les seconds. Mais ce sont bien les emporte-pièces qui ont eu le plus de succès. Pour recommencer un autre jour, il faudra aller faire des courses : notre réserve de sel fin est déjà presque épuisée.

Atelier pâte à sel

Ce soir, avec Peggy, nous sommes allés au restaurant. Un restaurant un peu spécial : il faut payer pour rentrer (un papier de 5 euros), puis préparer le repas, servir les assiettes, remplir les verres d'eau, débarrasser la table. Mais il y avait quand même un petit spectacle après les applaudissements de 20h.

Soirée au restaurant
Soirée au restaurant

En France, il y avait 52819 cas confirmés, 3532 décès et 9508 guérisons. Et une philosophe qui tente d'enregistrer une deuxième vidéo.

Journal d’une quarantaine : lundi 30 mars 2020

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Avec Gisèle, nous sommes allés vérifier que l'école était bien toujours fermée. Dans la cour de récréation, ce sont les pâquerettes qui en profitent pour reprendre leurs droits. Tous comme les pigeons qui marquent leur territoire sur les voitures immobiles.

Droit des pâquerettes
Droit des pigeons

Peggy a organisé son premier atelier "yoga". Je galère.

Atelier yoga
Atelier yoga
Atelier yoga

OVH a eu une panne sérieuse vers 16h : plusieurs de nos serveurs ont perdu leur connexion. Et des clients appellent. Heureusement que le problème a été relativement vite résolu de leur côté : sans personne au bureau, la situation aurait vite pu devenir critique si la panne avait exigée un déplacement de notre part. Je comprends mieux pourquoi David Dufresne met le résultat de son Speedtest Internet dans son carnet : la connexion ne fait pas encore parti des domaines garantis par un service publique. À la maison : ping = 9 ms, download = 133.05 Mbps, upload = 95.06 Mbps.

Les garanties de service public de la MEL

En France, il y avait 40704 cas confirmés, 2609 décès et 7226 guérisons. Et la possibilité de ré-utiliser ces masques dont on manque si cruellement.

Journal d’une quarantaine : dimanche 29 mars 2020

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Ce matin, tout la famille était convié à 10h30 pour un atelier "dessin" piloté par Madeleine. Passé le flottement dû au changement d'heure, on s'est attelé avec sérieux au thème imposé : la forêt.

Atelier dessin - la forêt
Atelier dessin - la forêt
Atelier dessin - la forêt

A Lambersart, j'avais repéré des trous dans les rayons pâtes. En Californie, c'est plutôt le riz qui est parti en premier. Et j'entends que c'est au tour de la farine de faire les frais de cette pandémie. Peut-être qu'ailleurs aussi on fait plus de gâteaux pour occuper les enfants... En tout cas Gisèle s'est régalé de l'œuvre de Peggy.

Gâteau au chocolat

En parlant de ses œuvres, la première vidéo de ses Pensées de confinement a été repérée par un journaliste de La Voix du Nord : l'entretien (effectué hier) a été publié aujoud'hui.

A table, Madeleine et moi nous nous sommes amusés avec des exercices de mathématiques : la France a besoin de 40 millions de masques par semaine, on en produit 8 millions. Combien de masques doit-on importer chaque semaine ? Combien de temps peut-on tenir avec 100 millions de masques ? Avec un milliard ? Si on en produit 1 million en plus chaque semaine par rapport à la semaine précédente, quand devient-il possible d'arrêter les importations ? Et si on double toutes les trois semaine ?

En France, il y avait 40704 cas confirmés, 2609 décès et 7226 guérisons. Et un horaire à trouver pour laisser la mélomane faire son piano à la maison.

Journal d’une quarantaine : samedi 28 mars 2020

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Nouveau passage chez O'Tera : un quart des consommateurs avait un masque, plus de moitié côté salariés. Et certains portaient même ces masques-visières en plexiglass. Ce sont ceux-là même que Dagoma, une start-up de Roubaix produit à la chaîne et qu'on voit aussi fleurir un peu partout en France. Tout ça parce qu'on a pas de quoi fabriquer les masques plus simples que portent les Asiatiques en continue depuis plusieurs années.

Par curiosité je suis allé fait un tour sur le site de l'Afnor pour creuser un peu la documentation sur cette norme NF EN 149 - 2009.

Message de l'Afnor pour télécharger la norme sur les masques

On a donc une pénurie de fou et l'Afnor n'est pas encore capable de mettre au téléchargement direct le PDF gratuit avec les informations techniques précises. Alors même qu'elle précise avoir beaucoup de sollicitation pour télécharger ce document : il faut laisser son adresse email . J'ai du mal à croire qu'obtenir des adresses email pour prévenir de la mise à disposition d’une nouvelle version du document et - le cas échéant - envoyer des informations commerciales soit tout à fait nécessaire en cette saison.

En France, il y avait 38105 cas confirmés, 2317 décès et 5724 guérisons. Et une norme avec son annexe qui est arrivée dans ma boîte email au format PDF.

Journal d’une quarantaine : vendredi 27 mars 2020

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Après avoir suivi la très instructive conférence de Christophe Riboulet sur sa gestion de crise au sein de Proditect (quelle chance d'avoir comme référence au démarrage de la crise le gouvernement de Singapour, celui-là même qui s'était préparé activement à ce cygne non-noir depuis 2010), j'ai suivi le book club du jeudi soir. Moi qui voulait en monter un en présentiel sur Lille, j'ai pu découvrir sa version en visioconférence : mon principale regret est l'absence de tolérance du format pour les appartés et les débordements, ça commence à l'heure et ça finit à l'heure. Les discussions en off passent à la trappe.

Ce matin je suis passé au bureau pour récupérer des affaires, le courrier et arroser les plantes. Et vérifier qu'il n'y avait rien d'anormal. Tous les raccourcis pour les vélos à travers le bois de Boulogne sont fermés. Je suis passé par la route.

Herbier de fleurs à Lambersart

Avec les filles, on a un peu avancé dans l'herbier : après avoir cueilli quelques fleurs et les avoir mises à sécher sous presse, il était temps de les coller dans le livret reçu en cadeau et surtout de les reconnaître. Même avec un site plutôt bien fait comme quelle-est-cette-fleur.com, nous ne sommes pas aller très loin.

On a aussi bêché une petite zone en plus dans le jardin. Il faudra ensuite préparer de nouveaux carrés potager avant que les semis ne lèvent. Tout cela sous l'impulsion de Peggy. D'ailleurs elle a aussi lancé sa modeste première vidéo d’une série consacrée à des extraits de philosophes.

En France, il y avait 33402 cas confirmés, 1997 décès et 5707 guérisons. Et un autre sportif qui fait du vélo d'appartement dans son garage, la porte du-dit garage grande ouverte pour profiter du beau temps et des quelques passants.

Book Club Lean : quelques notes en vrac

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Hier soir, j'ai eu l'occasion d'assister au premier Book Club de l'Institut Lean France. Les échanges entre Michael Ballé et Anne-Lise Seltzer à propos du livre Le Lean au service du client de Dan Jones et Jim Womack furent l'occasion pour moi de découvrir la réception qu'a eu l'ouvrage à sa parution (il y a 15 ans déjà) et le côté révolutionnaire de son focus sur la non-valeur côté client (ou utilisateur). Lors de ma première lecture, j'en avais retenu en particulier quelques idées percutantes sur les conditions d’une relocalisation industrielle (et avec le coronavirus, on en aura besoin).

Pour compléter leurs propos, quelques articles pour prendre d'autres tangentes...

  1. Waiting Lines Are a Threat to All of Us de Nicolas Colin, sur l'impact terrible que peuvent avoir les files d'attente en contexte de crise sanitaire.
  2. Second developer flew 82 tonnes of medical supplies to China de Kate McClymont, sur ces chinois expatriés qui ont affrété leurs avions privés pour expédier en Chine des tonnes de matériel médical depuis l'Australie, à la fin du mois de février 2020.
  3. Les magasins O'Tera dans la région lilloise qui proposent une parcours client "0 file d'attente" : un concept hybride entre un marché traditionnel (des produits par des producteurs locaux), Ikea (un parcours balisé pour passer devant tous les produits) et Amazon Go (pas de caissière, pas de vendeur, des scannettes, des automates d'encaissement et terminaux de paiements CB).

PS : 30/03/2020, ajout de la vidéo du Book Club

Journal d’une quarantaine : jeudi 26 mars 2020

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Vous vous souvenez des salades des premiers jours ? Sous la mini-serre, elles ont décidé de sortir leur bout du nez. Les radis patientent un peu plus longtemps.

Très jeunes pousses de salade
Madeleine aux jumelles

Madeleine a enfin réussi à apercevoir un oiseau avec les jumelles. Bien sûr, citadins que nous sommes, Peggy et moi nous sentons totalement dépassés quand il s'agit de l'identifier, alors même qu'il chante souvent et bien.

Au détour de notre déplacement bref, dans la limite d'une heure quotidienne et dans un rayon maximal d'un kilomètre autour du domicile, lié à l'activité physique individuelle, j'ai découvert une boîte à livres. Est-ce qu'il faut désormais se déplacer avec des gants pour bénéficier de cette générosité ambiante ?

Boîte à livres

Deux stages vont commencer dans les tous prochains jours chez No Parking : l'un en marketing et l'autre en développement. On a commencé par un séance de chasse au trésor : un premier email sur l'adresse personnel avec un code d'accès pour atteindre la nouvelle adresse, professionnelle. C. a déjà réussi à franchir l'étape suivante : découvrir une notification d'un ticket à clôturer sur l'intranet via sa boîte de réception. Et ce n'est que le début : il faudra revoir un paquet d'innovation quant à l'intégration d'un·e débutant·e pour les faire monter en compétence et leur permettre de s'épanouir dans ces nouvelles conditions.

En France, il y avait 29155 cas confirmés, 1696 décès et 4948 guérisons. Et un premier livre fini depuis le début du confinement : Le temps de la haine de Rosa Montero. Il faut dire qu'entre le boulot à distance et l'école à la maison, je lis beaucoup moins en ce moment.

Journal d’une quarantaine : mercredi 25 mars 2020

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Gisèle a décidé de recharger son portable. Je me demande bien comment elle a pu penser que ça pouvait être important ;-)

Téléphone en mode recharge
Téléphone en mode recharge

Plus sérieux, le cours d'arts plastiques : avec Madeleine, on a exploré comment reproduire et agrandir une oeuvre grâce à la technique du quadrillage. Comme il n'y a plus de blanc, on a adapté les consignes en utilisant une pastel à l'huile pour le fond et en réservant la gouache pour les formes. La séance suivante sera consacrée aux détails.

Atelier Chagall
Atelier Chagall
Atelier Chagall

Pour la sortie autour de la maison, on s'est relayé : Peggy avec Madeleine, puis Gisèle avec moi. Sans s'être concerter, nous nous sommes rendus compte que nous avions fait presque le même chemin : aller jusqu'à l'école et revenir.

En vélo vers l'école, fermée bien sûr

La mauvaise nouvelle, c'est qu'une voisine de 84 ans a été emmenée par une ambulance. Elle ne sortait plus depuis le confinement, une autre voisine lui déposant ses courses devant la porte. Il semblerait que ce soit un problème au coeur : on en saura plus demain. Mais ce n'est pas une bonne nouvelle en ce moment.

En France, il y avait 25591 cas confirmés, 1333 décès et 3907 guérisons. Et un sportif en sueur qui se défoule avec ses gants sur un punching-ball sorti de son garage sur le trottoir.

Journal d’une quarantaine : mardi 24 mars 2020

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La routine s'est installée : les filles avaient déjà fait des semis, elles ont recommencé; Madeleine avait déjà fait une séance de télécole, elle a recommencé; on avait déjà fait une séance de vidéo-taïso en famille, on a recommencé. Et avec notre malle à trésor pour bricolage - placée judicieusement sur le chemin qui mène à la poubelle recyclable, on se prépare à d'autres recommencements.

Madeleine en télécole
Caisse de petit bricolage

La première du jour, c'était de faire des courses au supermarché ce matin : avec gants et masque, j'ai réussi à compléter des trous dans le frigo et dans la réserve à petit matériel. C'est fou comment une paire de gants de vaisselle peut vite devenir essentiel quand il fait beau, froid et sec et que les mains se couvrent de gerçures. Les vendeuses sont désormais derrière une plaque de plexiglas tandis que les responsables s'échangent le téléphone de main à main.

Le contraste est saisissant avec le retour d'expérience de Proditec (dans le cadre d'une visio-conférence organisée par l'Institut Lean France) où tous ceux qui doivent travailler au siège (bureaux et atelier) le font dans une pièce, seul, avec comme consigne de tout nettoyer et désinfecter avant et après leur passage.

Je me suis aussi souvenu que je parlais italien aujourd'hui. Plutôt que d'évoquer les situations américaine et britannique qui ont envahies mes sources, je suis allé piocher quelques nouvelles de la bataille transalpine : tout d'abord les contaminations ralentissent enfin (troisième jour consécutif de baisse) malgré la mortalité toujours en hausse. J'ai aussi découvert qu'il y avait en circulation un test pour diagnostiquer le Covid-19 en moins de 5 minutes. Un peu d'espoir donc.

En France, il y avait 22304 cas confirmés, 1100 décès et 3281 guérisons. Et Peggy qui prépare une première vidéo pour Instagram.

Journal d’une quarantaine : lundi 23 mars 2020

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Paul Jorion a proposé de publier sur son blog un billet de Peggy qu'il avait bien aimé : commentaires désobligeants et ignares en ont profité pour montrer leur bout du nez. C'est pas glorieux. Et ça fait mal. Ainsi je ne peux m'empêcher de sourire - jaune - en découvrant un SVP, informez-vous quand on ne connait pas la référence ou quand je lis que Le coronavirus n’a rien de capitaliste sur un site qui croise au quotidien trackers boursiers et courbes épidémilogiques. J'en profite quand même pour vous inviter à aller sur l'original, eux n'ont rien compris.

Atelier paillettes
Atelier paillettes

La volonté générale exigeait depuis 24h un atelier "paillettes" : il fallait donc y passer, même à reculons. Il s'agit d'une activité qui demande patience et minutie : l'aspect pédagogique existe. Et après avoir nettoyé, aspiré, lavé la cuisine de ses minuscules poussières colorées et brillantes, j'ai préféré mettre la boîte hors de vue des filles. On ne m'y reprendra pas de si tôt.

Niveau pédagogie, les applaudissements à 20h sont un sacré repère temportel. Gisèle et Madeleine ont bien anticipé qu'il y avait entre le plat et le dessert une occasion de sortir sur le péron et qu'il suffisait de demander l'heure très régulièrement y pour avoir droit.

Applaudissements de 20h

Nous avons inauguré aujourd'hui un autre rendez-vous : le Taïso avec des membres de la section Aïkido du JAK. Grâce à Jean-Marie et à la technologie, chacun installe web-cam et tapis pour 45 minutes d'exercices encadrés. En attendant de pouvoir remettre un hakama et de monter sur un tatami, ça fait un bien fou.

Taïso de 17h
Taïso de 17h

En France, il y avait 19856 cas confirmés, 860 décès et 2200 guérisons. Et la première tarte aux fraises de l'année.

Journal d’une quarantaine : dimanche 22 mars 2020

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Gisèle lave la cuisine
Les filles font de la peinture de grands

C'est dimanche : pas de "cours". Sauf qu'avec les enfants à la maison, je découvre en le pratiquant ce que faire avec veut dire. La cuisine méritait un peu d'attention, Gisèle a sauté sur l'occasion pour dire je fais toute seule alors elle a pris en main la serpillière, le raclot et le seau. Ils n'étaient pas à sa taille : Maria Montessori aurait peut-être sauté au plafond. Peut-être pas. On a aussi sorti de la peinture de mon atelier - un pot de sous-couche blanche - et des pinceaux d'adulte pour préparer les racines d'hier.

Pendant qu'un bataillon, pardon un régiment, non en fait une brigade de couturières (et couturiers) produit des masques en tissu, Peggy prépare la relève. Pour l'instant nous en sommes au stade de l'écharpe en laine mais je pense bien qu'un doudou y ait trouvé son compte.

Tricot au salon
Tricot au salon

Après avoir fait tourné Les Tindersticks en boucle dans mes écouteurs pendant les sept derniers jours (à raison de 4h par jour), j'ai l'impression d'avoir enfin un peu de temps pour trouver la bande-son de cette deuxième semaine. Et ne vous inquiétez pas pour la bande passante : youtube-dl existe et marche aussi sur Arte.

En France, il y avait 14459 cas confirmés, 562 décès et 12 guérisons. Et Peggy qui annonce déterminée : je vais suivre le Conseil d'Etat désormais.

Prepare for whiplash

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Une diatribe de Michael Ballé :

We need lean thinking and lean thinkers more than ever. We need people who put customers, here patients and caregivers first. People who understand how supply chains work and have firsthand familiarity with the Forrester effect and how to counter it. We need people who are experienced with flexibility in operations and know how to modify buildings and equipment to make new stuff out of existing operations. And we need people with the coordinating know-how that understand that vast undertakings can’t work with bureaucratic command-and-control systems but need collaboration and teamwork.

Je vous avais déjà parler des logisticiens : parmi eux, on aura besoin en particulier de ceux qui comprennent l'effet « coup de fouet ». Il est encore temps de s'y familiariser.