Prepare for whiplash

dimanche 22 mars 2020 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback

Une diatribe de Michael Ballé :

We need lean thinking and lean thinkers more than ever. We need people who put customers, here patients and caregivers first. People who understand how supply chains work and have firsthand familiarity with the Forrester effect and how to counter it. We need people who are experienced with flexibility in operations and know how to modify buildings and equipment to make new stuff out of existing operations. And we need people with the coordinating know-how that understand that vast undertakings can’t work with bureaucratic command-and-control systems but need collaboration and teamwork.

Je vous avais déjà parler des logisticiens : parmi eux, on aura besoin en particulier de ceux qui comprennent l'effet « coup de fouet ». Il est encore temps de s'y familiariser.

Journal d’une quarantaine : samedi 21 mars 2020

samedi 21 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback
Tour Duplo, les histoire en plus
Semis en pots de yaourt
Marcottage du framboisier
Racine de lierre, matière à sculpture

La tour de Duplo s'est enrichie d'histoires et de fou-rires entre les filles; les pots de yaourt soignement conservés depuis quelques jours ont trouvé leur utilité pour des graines d'aubergines, de tomates et de concombres; le marcottage du framboisier en début de semaine semble avoir bien pris; j'ai arraché puis les filles ont lavé des racines du vieux lierre qui devraient servir dans un prochain atelier de bricolage artistique. C'est marrant de constater qu'on arrive désormais à se projetter dans cette vie confinée : la vie n'est déjà plus au jour le jour, elle se stabilise et prend un peu d'épaisseur par préparation et anticipation.

J'ai aussi réussi à trouver du temps pour bosser un peu. Et même pris le temps de corriger des tests dans Opentime qui plantaient quand ils étaient lancés un samedi.

Chariots désinfectés - O'tera
Chariots déjà utilisés - O'tera

Mais un passage chez O'Tera me ramène à d'autres préoccupations. En route, j'ai écouté un podcast de la Rai que j'apprécie, Eta Beta : depuis déjà trois semaines l'émission dissèque les nouveaux usages de Net qui émergent de leur épisode coronavirus.

Je me rends compte aussi des points aveugles de mes sources. Ainsi je m'appuie sur Paul Jorion, Nicolas Colin et David Galbraith pour une vue internationale (et souvent économique) de la pandémie, Michael Ballé pour des accents Lean et plus opérationnels ou encore Eve Herrmann pour l'ancrage dans le quotidien avec les filles. Pour l'actualité nationale, ce sera Le Monde, Mediapart ou Mediacités (les titres suffisent souvent en ce moment). Mais pour la vie locale, celle autour de Lille ou Lambersart, il me manque des relais (en dehors de Peggy et de nos amis proches). Si vous avez des idées, je suis preneur...

En France, il y avait 14308 cas confirmés, 562 décès et 12 guérisons. Et un printemps qui est arrivé en catimini, sur la pointe des pieds, pour ne trop déranger un air tellement plus respirable.

Journal d’une quarantaine : vendredi 20 mars 2020

vendredi 20 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

Le personnel soignant est tout à fait conscient que cela ne les protégera pas à 100% mais l’idée est de les protéger un peu plus. C'est avec cette mention que la mairie de Lambersart fait un appel à la fabrication de masque "maison". Encore une fois, Peggy aura fait preuve d'une belle anticipation en imposant les masques de Constance, eux aussi "fait main". C'est toujours mieux que rien. Surtout pour les soignants.

Sinon la routine s'installerait presque : deuxième séquence d'art plastique ce matin. Heureusement que la classe virtuelle s'est très mal passée pour remettre du grand n'importe quoi dans l'air ambiant. On espère bien sûr que ça ira mieux lundi pour l'équipe pédagogique qui peine déjà à trouver des volontaires pour garder les enfants des médecins & infirmièr·e·s.

Dessin en visio-conférence avec des camarades et histoire au long cours - inventée par Peggy - en mode dictée pour Madeleine. Après la sieste, atelier cuisine, jeu de Duplo et expérimentations photographiques pour Gisèle.

Atelier cuisine, crédit photo : Gisèle
Atelier Duplo, crédit photo : Gisèle

Pendant de longs mois l'iPad a erré dans la maison, sans usage régulier (on est plutôt anti-écran dans la famille). Mais ces dernier jours, il a enfin trouvé sa place : pour l'apéro entre amis et les cours de piano, il s'avère fort utile.

Apéro entre amis

Et puis à 20h, on a rejoint un peu par hasard les applaudissements : des voisins ont fait assez de bruits pour traverser les jardins.

Peggy a aussi commencé des pensées de confinement :

Par l’ironie d’un virus transporté à travers le monde par touristes et diplomates, des êtres sous-payés et bâillonnés se sont métamorphosés en « secteurs essentiels ». Soigner les malades et les vieillard·e·s, nettoyer les locaux et le matériel, s’occuper des enfants, vendre le pain et les médicaments, œuvrer dans les supermarchés, distribuer le courrier, récolter les légumes, assurer les transports, ramasser les poubelles…

En France, il y avait 1459 cas confirmés, 459 décès et 12 guérisons. Et une couturière en panne d'élastique pour masque de fortune.

Journal d’une quarantaine : jeudi 19 mars 2020

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Si le mercredi était consacré à l'art plastique, aujourd'hui jeudi, c'était "retour à l'école". Peggy s'est occupée des cours du CNED avec Madeleine pendant que Gisèle faisait des lignes avec moi : on a fait des hachures - les poils du grand méchant loup, des arabesques - ceux du mouton, des rayures -sur le tigre, des ronds - les plumes du vautour - et autres serpentins - pour finir avec les asticots (les plus attentifs auront repéré une très approximative chaîne alimentaire dans cette séquence). Heureusement qu'il restait du temps pour dessiner une petite famille au complet !

Exercice au tableau avec Gisèle

Cet après-midi, c'était activité en extérieur : on a inventé un jeu de quilles spécifique pour la saison. Le premier joueur commence avec 8 quilles blanches et en place deux au milieu du cerceau (ce sont les virus). Le second prend deux morceaux de bois (ce sont des médicaments) parmi les 5 qu'il a sa à disposition : s'il arrive à dégommer les virus en lançant simultanément ces deux médicaments, alors il marque un point et le tour s'arrête. Mais s'il n'y arrive pas alors le premier joueur place un troisième virus dans le cerceau et le second doit se contenter d'envoyer un unique médicament pour tenter de faire tomber les virus encore debout. Attention si un médicament tombe dans le cerceau, il ne peut pas être récupérer pour un tour ultérieur (et peut même servir à rendre un virus plus compliqué à atteindre). Le tour s'arrête si : 1/ tous les virus dans le cerceau sont couchés (et le joueur n°2 marque un point), 2/ tous les médicaments sont dans le cerceau (et le joueur n°1 marque un point), 3/ il y a encore un virus debout malgré neuf lancés de médicament (et le joueur n°1 marque un point). Ensuite il suffit d'enchaîner 19 tours pour déterminer qui - du joueur n°1 ou du n°2 - aura gagné la partie. Attention bien sûr toute coïncidence avec les évènements du moment serait purement fortuite.

Jeu Covid-19
Jeu Covid-19
Jeu Covid-19

En France, il y avait 10886 cas confirmés, 243 décès et 12 guérisons. Et un instituteur qui faisait son premier cours en visio-conférence sans la visio : l'ordinateur de l'école n'est pas pourvu de web-cam.

Journal d’une quarantaine : mercredi 18 mars 2020

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Catherine, la prof d'arts plastiques de Madeleine, avait envoyé des instructions par email : Madeleine a donc fait de la peinture ce matin. Et comme on avait sorti de grandes feuilles, elle a remis le couvert cet après-midi en testant ce qu'on peut faire avec des mines H, HB, B et B2 sur du papier blanc. L'apprentissage continue. Demain ce sera le premier télé-cours.

Exercice de peinture

Je suis passé à la boucherie et à la boulangerie du quartier : tout le monde ou presque attend dehors, heureusement qu'il fait beau. J'ai découvert au passage les contraintes du porter un masque : c'est plus dur pour commander ses tranches de rosette ! Et quand j'ai annoncé que ce n'était pas la peine de tout mettre sous vide (seulement les blancs de poulet), j'ai eu droit à un grand remerciement rigolard : nous n'avions pas été nombreux dans ce cas. Par contre il faudra commander à la boulangerie : à 11h30, le choix était déjà drastiquement réduit. Peggy avait eu plus de chance en venant dès l'ouverture à 7h du matin.

En France, il y avait 9052 cas confirmés, 148 décès et 12 guérisons. Et la première abeille, dans les fleurs du camélia.

Where Is All the Toilet Paper? Don’t Worry, It Is coming!

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Quand c'est une crise sanitaire, il faut écouter les médecins (surtout si on est président). Mais pour parler des produits courants, c'est surtout un logisticien qu'il faut lire (avant de se plaindre du Just-In-Time pour ceux-ci). Dans le lot, Christoph Roser fait un point sur la question épineuse du papier toilette.

Toilet paper is one of the cheapest goods by volume that you can find in a supermarket. Hence it makes little sense to produce it abroad, and most regions have one or more local manufacturer nearby that provide the stuff. These manufacturers operate close to their usual output. A paper machine is a rather expensive product, and manufacturers try to run it around the clock anyway. Hence, there is not much option to increase capacity. There may be an idle plant that goes online, or maintenance can (not necessarily should) be reduced. Overall, production is increased very little. And, as we see later, it should not be. If they put in a lot of effort now to increase capacity, they would have to put in a similar effort later to reduce capacity, since the overall demand does not change!

Journal d’une quarantaine : mardi 17 mars 2020

mardi 17 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

J'ai effectué un dernier passage au Red Stone ce matin, le temps de prêter à la stagiaire un ordinateur portable (désinfecté à la lingette), de récupérer le courrier, le chéquier et une ramette de papier pour la maison et d'arroser les plantes. Et le temps d'un petit pincement en tournant la clé dans le barillet. Heureusement l'équipe est au top : nos outils internes sont désormais tous opérationnels (vidéo-conférences, messagerie instantanée) et les échanges y fleurissent.

A la maison ce fut le grand ménage extérieur. Le printemps est arrivé avec les premiers papillons et autres bourdons. On a sorti les transats, les tables et chaises pour faire un atelier « nettoyage ». L'apéro a quand même eu lieu à l'intérieur : entre la terrasse qui attend son deuxième coup de nettoyer haute-pression et le fond de l'air plutôt frais, on a préféré profiter du canapé !

Nous avons aussi reçu des masques : Éphéméride, l'atelier de notre amie Constance a mis en stand-by sa production de créations haute-couture pour mariées et s'est lancée dans l'économie de guerre. Vu le peu de personne qui en porte, je me dis que le symbole est probablement plus fort.

Des masques de haute couture

En France, il y avait 7683 cas confirmés, 148 décès et 12 guérisons. Et un voisin qui a passé sa tondeuse pendant qu'un autre élaguait un arbre mitoyen.

Journal d’une quarantaine : lundi 16 mars 2020

lundi 16 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

La journée aura été consacré à la transformation de la maison en école. Pendant que le CNED encaisse un pic de connexion brutal mais prévisible depuis 72h seulement, on aménage le bureau de Madeleine (notre aînée), on met en place celui de Gisèle (en s'épargnant une crise de jalousie) et Peggy conclut la séquence par la création d'un coin lecture dans la chambre d'amis. Les premières leçons ont commencées.

Le bureau de Gisèle
Le bureau de Madeleine
L'obeya de la famille Penet-Avez

Elle met aussi en pratique ses leçons d'agilité grapillées auprès de ses apprentis philosphes. Je n'ai plus qu'à mettre des petits bâtons (Lean oblige) sur les post-its qu'on réalise. Le ticket jardinage est déjà en bonne place : rendez-vous dans 45 jours pour voir s'il tiendra la corde jusqu'au bout. Cela voudra dire qu'il y aura courant mai un paquet de petites plants à distribuer.

La préparation des premiers semis

J'ai aussi pris le temps d'appeler tous les membres de l'équipe au téléphone : chacun jonglera comme il peut entre vie de famille et télé-travail. Il faut aussi penser à ce qu'on peut apporter aux clients : cela commencera par le non-prélèvement des factures Opentime jusqu'à la fin du confinement. On tente aussi de monter un service de télé-conférence basé sur des technologies Open Source et on réfléchit à étendre l'usage de Matrix (puisqu'on en est déjà très satisfait en interne). Il y a aussi le projet de Monnaie Locale Inter-Entreprises : il risque de devenir mon champ de télé-bataille...

D'ici là, il faudra encore faire des courses de seconde nécessité : des feuilles de papier pour les dessins, des cahiers pour les cours et les dictées (il y a des fans à la maison), de la lessive (bizarrement la machine à laver tourne très régulièrement ces derniers jours) et des tablettes pour le lave-vaisselle (ben oui, on mange deux fois plus souvent quand tout le monde est à la maison).

En France, il y avait 6650 cas confirmés, 148 décès et 12 guérisons. Et des semis de « blanches de Gênes » sous cloche.

Journal d’une quarantaine : dimanche 15 mars 2020

dimanche 15 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

Donc je suis allé voter ce matin pour départager 6 candidat·e·s. Tôt le matin pour minimiser les surfaces souillées et éviter l'attente. Mon bureau disposant d'un toilette à l'entrée, le passage a été express : entre les deux lavages de main, j'ai passé moins de 90 secondes dans le bureau. Le temps d'y diposer le bulletin, de constater que les assesseurs n'avaient ni gant (contrairement aux caissières de supermarché), ni masque (contrairement aux asiatiques) et de m'assurer que des scrutateurs de différents bords étaient bien présents. Le temps aussi de partager avec les rares votants du matin l'absurdité de la situation. Le résultat est tombé ce soir : pas de vainqueur au premier tour mais Nicolas Bouche largement en tête avec plus de 35% des voix. L'ère Daubresse touche à sa fin aussi bien à Lille que dans son fief.

Les candidats lambersartois
Les annonces avant le vote

Le reste de la matinée a été consacré au jardin : désherber les carrés potager, faire les semis de pleine terre (carottes, radis et salades) et planter le groseiller et le myrtillier, les filles et moi n'avons pas chômé. On a aussi constaté qu'un arbre ça prend son temps...

Mars au jardin
Mars au jardin
Mars au jardin

Demain on commence la semaine : la promenade dominicale au Bois de Boulogne de l'après-midi a fait du bien. De l'air pour les poumons, de l'activité avec son lot d'endorphine et ce soleil printanier qui a mis du monde dehors. On a croisé des copines de l'école et des parents : on partage les petites et grandes angoisses (les grands-parents qui étaient là ce week-end et qu'on verra le moins possible, le cabinet qu'on ferme jusqu'à nouvel ordre, les revenus qui vont chuter mais on verra bien, les vacances en Bretagne qu'on était sur le point de réserver mais qu'on prendra une autre fois). Pas encore de décès parmi les proches et toujours cette quinzaine de jours d'incubation qui crée un effet de latence pesant.

« On se voit demain à la télécole ? »

En France, il y avait 4511 cas confirmés, 91 décès et 12 guérisons. Et des graines qui attendront quelques jours avant de sortir de terre.

Journal d’une quarantaine : samedi 14 mars 2020

samedi 14 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

Quand je lève mon nez en ville, il me vient parfois l'envie de prendre une photo : un nouvel immeuble qui pousse, un panneau incongru, un arbre maltraité. Vous les avez peut-être croisés dans mes promenades urbaines. Mais jeudi matin, à peine la photo prise que mon téléphone s'éteint brusquement alors que le niveau de batterie atteignait largement les 65%. Sentant la pandemie se développer, j'ai profité de ma pause du midi pour aller m'approvisionner chez Apple : pas question d'avoir ce type de stress en période de coronavirus. Faut croire que j'ai bien fait : Apple à annoncé aujourd'hui la fermeture de tous ses magasins (il faut bien que leur trésorerie leur serve à quelque chose).

Avec les filles ce matin, on a fait un tour au parc : on y a prélevé des jeunes pousses d'arbre dans le bac à sable. En rentrant à la maison, elles les ont transplantés dans des petits pots en verre avec un peu de terre. Au moins eux pourront grandir tranquillement ! On pourra les observer...

Jeunes pousses d'arbre
Jeunes pousses d'arbre
Jeunes pousses d'arbre

Quelques courses supplémentaires cet après-midi. Un passage à la jardinerie du coin pour prendre des graines de salade, de courgette, de carotte. Et de radis. Si on les plante demain, on devrait pouvoir les goûter avant la fin de la quarantaine : ce sont les légumes qui poussent le plus vite, en trois semaines. Un autre au supermarché pour découvrir trois rayons plus vides qu'à l'ordinaire (les pâtes, les mouchoirs et les couches pour fuites urinaires légères). Les personnes âgées ont bien compris le message.

Moins de pâtes au supermarché
Moins de mouchoirs au supermarché
Moins de couches pour fuites urinaires légères au supermarché

Je digère moins le non-report des municipales : c'est le premier cas de discorde à la maison. Peggy restera à la maison. J'irai voter, avec la ferme conviction que le deuxième tour sera annulé. Il faut croire que 76% des français n'avaient pas compris le 5 mars ce qu'une exponentielle veut dire. Que le 12 mars, le Président de la République non plus. Et que le 14, le Premier Ministre toujours pas.

En France, il y avait 4480 cas confirmés, 91 décès et 12 guérisons. Et des feuilles qui attendent de devenir arbre dans des pots de yaourt.

Journal d’une quarantaine : vendredi 13 mars 2020

vendredi 13 mars 2020 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

À la maison, on l’avait anticipée depuis plusieurs semaines - depuis le retour des vacances de février en fait. On l’avait trompée en faisant un gros plein au supermarché puis un deuxième. En se préparant doucement au bureau. En lisant et croisant nos sources sur internet. En allant étrenner mon hakama (arrivé juste à temps depuis le Japon) mercredi soir au club d’aïkido. Mais depuis hier soir, c’est officiel : l’école ferme et la quarantaine se met en place.

Visiblement l’Education Nationale - et non l’armée - servira de colonne vertébrale à l’effort contre le Covid-19. La bibliothèque s’est déjà calé sur la directive, tous les activités suivront en cascade. En bloquant les enfants à la maison, les parents se retrouvent avec une double mission « rester en bonne santé » et « garder le moral ». Et déjà un ami professeur des écoles se retrouve réquisitionné pour s’occuper des enfants des soignants. On attend désormais le programme des travaux de la classe virtuelle pour assurer la continuité pédagogique.

Chez No Parking, le rythme aussi sera chamboulé : chacun a le droit de faire comme ça l’arrange. Pour celui et celle qui attendent un bébé dans les prochains jours et les prochaines semaines, les priorités vont s’imposer naturellement, les congés maternité et paternité font leur job. Mais je ne peux pas m’empêcher d’imaginer le dilemme des grands-parents : aller à la maternité ? attendre le retour à la maison ? attendre le retour à la normale ? Pour ceux qui ont des enfants - donc moi y compris - la notion des heures au boulot va exploser : en dehors créneau de la sieste de l’après-midi qui devrait être libre, je m’attends à jongler en permanence pour faire le boulot du jour et permettre à Peggy de faire le sien. Et pour les autres, c’est le lieu de travail qui sera à la carte : non habilité à recevoir du public, notre bureau - le Red Stone - sera ouvert mais plutôt vide pour la durée de la quarantaine.

La question ne sera donc pas tant celle du télé-travail (on manipule tous du texte sur des ordinateurs, aussi bien côté marketing que développement, c’est largement faisable) mais celle du travail en asynchrone radical et mouvant.

En prévision de cette quarantaine Matthieu avait installé à un nouveau serveur Synapse de messagerie instantanée basé sur le protocole Matrix tout récemment : il devrait servir de noeud conversationnel pour compléter notre outil maison, Opentime (avec tickets, planning, suivi administratif, etc.). Autre changement majeur, le point en équipe à 12h50 s’efface : j’ai annoncé à chacun que je ferai en sorte de l’appeler une fois par jour. Avec la ligne du standard qui a basculé sur mon portable, je sens que je vais passer du temps au téléphone !

Et je me rassure en disant que le choix d’avoir permis à tout le monde de faire 32h par semaine nous offre un matelas de sécurité supplémentaire : il y a du « mou » pour travailler plus si le besoin devait s’en faire sentir dans un mois ou deux.

En France, il y avait 2882 cas confirmés, 61 décès et 12 guérisons. Et des myosotis dans le jardin.

Patreon Capital: An Alternative to Podcast Financing

mercredi 19 février 2020 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback
We can now add one more notch to the interesting-ness of their financial life: the Multitude crew are now among the earliest patrons of Patreon Capital, a new alternative financing service by the membership platform. The service provides cash advances to creators in exchange for a slightly greater sum of their future income generated on Patreon. It’s a relatively speedy financing option, one that could come in handy if you need a quick burst of funds to finance a new project requiring higher-than-usual upstart capital.

Les revenus d'un financement participatif sur Patreon peuvent donc servir de garantie pour obtenir une avance en capital, le remboursement s'effectuant sur les revenus futurs. On n'est pas très loin du modèle de Continuous Securities Offering porté par Fair Mint. Sauf que cette fois, le risque est porté entièrement (ou presque) par le créateur... En attendant de voir fleurir ceux qui feront la même chose autour du Revenu Universel.

Municipales à Paris : «Il faut déconstruire la ville segmentée»

vendredi 7 février 2020 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

Professeur des Universités, Carlos Moreno est spécialiste du contrôle intelligent des systèmes complexes et donc initiateur du concept de la ville du quart d’heure. On le retrouve en entretien dans Libération :

Dans les années 90, on s’est dit qu’on allait résoudre le problème de l’éclatement spatial des villes grâce à la technique : aller plus vite, plus loin, avec des métros plus rapides par exemple. Puis des gens comme moi se sont intéressés aux conséquences de cet aménagement de la ville sur la vie dans la ville. Six choses font qu’un urbain est heureux : habiter dignement, travailler dans des conditions correctes, s’approvisionner, le bien-être, l’éducation et les loisirs. Pour améliorer la qualité de vie, il faut réduire le périmètre d’accès à ces six fonctions. J’ai choisi celui du quart d’heure pour marquer les esprits.

Mais c'est forcément dans The Guardian que j'ai retrouvé la trace de son inspiration première : Jane Jacobs (que j'admire tant).

To the dismay of the car lobby, already angered by the closure of the highways either side of the River Seine that runs through the centre of Paris, Hidalgo has promised to continue pedestrianising swathes of the capital, plus a €350m (£300m) plan to create “a bike lane in every street” by 2024, and a plan to do away with 60,000 parking spaces for private cars. Main roads through Paris will be inaccessible to motor vehicles, “children streets” will be created next to schools for term time, and the schools turned over to local residents during weekends and holidays. Moreno says he was inspired by the American-Canadian author and activist Jane Jacobs, author of the 1961 classic The Death and Life of Great American Cities.

Will Big Business Finally Reckon with the Climate Crisis?

mercredi 5 février 2020 :: perrick :: Ecologie :: aucun commentaire :: aucun trackback

Pendant que les candidats de Lambersart se jaugent à qui plantera le plus d'arbres sur la commune, les bouleversements climatiques sont devenus Man’s First Good Forecast (dixit Spencer Glendon).

Many mortgages on homes and properties along the Florida coast now require owners to have flood insurance. Insurance contracts are renewed every year. If, at a certain point, insurance companies will no longer cover properties in a given area, owing to their climate exposure, then owners may risk defaulting on their mortgages. "If you say there are parts of the country where thirty-year mortgages don't make sense, even just because of uncertainty, bad things will happen in that place," Glendon told me. "These places will be financially underwater long before they are physically underwater."

Un article de Carolyn Kormann qui montre le chemin que doit encore parcourir ceux qui prennent les risques et les refilent à d'autres, c'est à dire ces financiers qui préfèrent surfer sur la hausse des bourses américaines avant de passer leur retraite au golf...

Le Continuous Securities Offering : une nouvelle réponse au dilemme rich / king des entrepreneurs

mercredi 22 janvier 2020 :: perrick :: Entreprenariat :: aucun commentaire :: aucun trackback

Au menu des grandes fondamentales de l’entrepreneur, on retrouve le choix souvent inévitable entre pouvoir et richesse. En privilégiant le contrôle (le côté king), il se prive de la recette classique pour accélérer son développement : la levée de fonds. Par définition, celle-ci implique d’échanger du capital contre des parts, et in-fine des droits de vote, avec en ligne de mire des effets multiplicateurs importants sur la valorisation (le côté rich).

Ce modèle est intimement lié à l’univers américain (et probablement à son modèle familial nucléaire) : la question du poids en dollars de chacun n’est pas tabou et la quête de richesse peut jouer à plein. Problème en Europe - et tout particulièrement en France - le choix du roi est beaucoup plus fort. Peut-être s’agit-il d’un relent de césarisme ou de catholicisme zombie ? Toujours est-il que cela avait été un véritable choc pour mes profs d’entreprenariat à Stanford quand ils ont découvert que sur notre groupe de 25 entrepreneurs français, un seul avait prévu d’ouvrir son capital à ses équipes. Bien sûr on pourra se plaindre que cela ne favorise pas le développement des gazelles en route vers le statut de licorne, ou se réjouir de voir des sociétés plus stables et plus pérennes !

Reste qu’il fallait bien des français, en l’occurence Thibauld Favre et Joris Delanoue, pour imaginer et mettre sur pied un nouveau mécanisme de financement sans perte de capital pour les fondateurs et fondatrices. Avec leur CSO - Continuous Securities Offering - ce sont les revenus futurs qui servent directement de garantie à l’investissement : une part de ceux-ci est « bloquée » pour les investisseurs. S’y ajoute une dose de « blockchain » pour garantir liquidité et simplicité dans un produit financier qui se veut accessible à toutes les parties prenantes : financiers mais aussi clients, salariés et partenaires. Une expérimentation intéressante à suivre en tout cas.

CSO Handbook