Note périmétrique III : des angles en béton armé

mercredi 7 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

J'ai un petit faible pour les maisons d'angle. Souvent ancrage important d'une rue, elles donnent au passage le la d'un quartier. Surtout quand un commerce, un café ou une crèche s'y installe au rez-de-chaussée. Surtout quand la maison devient immeuble et permet aux alentours de s'autoriser à atteindre la densité urbaine ad-hoc (les fameux 3 à 5 niveaux de Leon Krier).

Immeuble d'angle - Lambersart
Immeuble d'angle - Lambersart
Immeuble d'angle - Lambersart

Mais qunand je vois la durabilité de briques jaunes si typiques de nos années 1930, je me dis qu'on a vraiment raté quelque chose avec ce béton armé.

Immeuble d'angle - Lambersart
Immeuble d'angle - Lambersart
Immeuble d'angle - Lambersart
Immeuble d'angle - Lambersart
Immeuble d'angle - Lambersart
Immeuble d'angle - Lambersart

D'autant plus que dans les environs il y a encore un producteur de briques.

Note périmétrique II : des prunus en moins dans la rue

mardi 6 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

Drôle de réveil ce matin : alors que la rue est souvent très calme, elle vrombissait dès 8h. Les élagueurs sont au travail. Plusieurs prunus qui ont eu du mal à tenir les rafales de l'hiver doivent être coupés, couchés et débités.

Prunus à l'agonie - Lambersart
Prunus à l'agonie - Lambersart
Prunus à l'agonie - Lambersart
Prunus à l'agonie - Lambersart
Prunus à l'agonie - Lambersart
Prunus à l'agonie - Lambersart
Prunus à l'agonie - Lambersart

Nous aurons donc eu tout juste le temps de profiter de ces sakuras une dernière fois : le mélange de pétales roses et de sciure fraîche confirme que la saison du hanami venait de se terminer.

Note périmétrique I : Lambersart comme collection de lotissements

lundi 5 avril 2021 :: perrick :: Quarantaines :: aucun commentaire :: aucun trackback

Lambersart serait une ville de la banlieue lilloise. Je dis serait parce qu'il s'agit plutôt d'une collection de lotissements, un patchwork urbain où chaque quartier a été grignoté successivement sur des terrains agricoles. Préservé de l'industrie qui l'entourait (plutôt située à Lomme ou à Saint-André-lez-Lille), le bourg lambersartois n'a pas encore acquis la patine de l'empilement qui vient avec les âges.

Vous y avez donc le choix entre le lotissement années 1890 - 1920 (avec ses maisons "1930") du Canon d'Or, héritières du tramway.

Maisons loties entre 1890 et 1925 - Lambersart
Maisons loties entre 1890 et 1925 - Lambersart
Maisons loties entre 1890 et 1925 - Lambersart

Ou celui des années 1950 quand la voiture commence à prendre ses aises, avec des maisons encore mitoyennes.

Logements '1950' - Lambersart
Logements '1950' - Lambersart
Logements '1950' - Lambersart
Logements '1950' - Lambersart

Un peu plus tard, la grande bifurcation des années 1960. D'un côté, les grandes tours du Pacot-Vandracq : face à l'urgence du logement et aux grosses machines de la modernité planifiée, la ville a perdu, la voiture s'installe au rez-de-chaussée.

Immeubles - Lambersart
Immeubles - Lambersart
Immeubles - Lambersart

De l'autre, les maisons se détachent avec le même résultat : le garage prend de l'importance, l'alignement sur la rue se perd. Le charme de la ville ne s'y installera pas non plus avant longtemps.

Maisons 'Twins' - Lambersart
Maisons 'Twins' - Lambersart
Maisons 'Twins' - Lambersart

Reste l'aboutissement de la fin du XXe siècle : la rue en raquette de tennis avec ses pavillons individuels sur carré de pelouse.

Pavillons individuels - Lambersart
Pavillons individuels - Lambersart
Pavillons individuels - Lambersart

Ironie de l'histoire, c'est le syndicat d'initiatives de la commune qui s'est installé à l'entrée de ce lotissement, grapillé sur le domaine du château Bonte. Reste à vérifier d'ici un siècle si ces petites maisons de briques auront l'intérêt des touristes.

Pavillons individuels - Lambersart
Pavillons individuels - Lambersart

Huit bouquins lus, la vingt-neuvième vague

vendredi 26 mars 2021 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. L’étrange défaite par Marc Bloch
    On n’a pas accordé assez d’attention, dans le public, à la loi qui, peu avant la guerre, dota la hiérarchie militaire de deux nouveaux échelons. Cette phrase résonne bien étrangement autour de la création de l’échelon des Agences Régionales de Santé avant et du non-renouvellement des élites politico-administratives pendant. Je suis ainsi sidéré de voir qu’aucune figure n’ait émergée de l’épisode coronesque en France, même pas dans le monde médicale où des guéguerres de couloirs entre mandarins donnent le dégoût. On me pointera que c’est à la télé que cette émergence se fait, et comme je n’y regarde que les matchs de rugby des 6 nations, je suis peut-être passé à côté d’eux : je ne demande qu’à être surpris… Dans la France de 1939 (…) appuyé sur la finance et la presse, le régime des « notables » n’était pas si « fini » que cela. Peut-être surtout que 12 mois de pandémie ne sont pas encore assez pour faire advenir un monde d’après. livres.onpk.net
  2. The Road by the River par Djohariah Toor
    Au bout d’une chaîne de trois femmes qui se sont passées le livre sur 20 ans, j’ai fini cet ouvrage de développement personnel par une femme et pour des femmes. Si son exploration régulière des rêves me laisse au bord d’une route inconnue (je ne me souviens que très rarement de mes propres songes), je perçois l’importance de ces quêtes intérieures au féminin, entre burn-out fatidique et sursaut existentiel. livres.onpk.net
  3. Human Scale Revisited de Kirkpatrick Sale
    À l’heure où les problèmes les plus pesants se situent au niveau mondial (des migrations au changement climatique, de la pandémie de 2020-2021 à l’effondrement de la biodiversité), Kirkpatrick Sale écrit un plaidoyer très convaincant sur l’importance de l’échelle locale pour l’éducation de nos enfants, la surface de nos villes, la hauteur de nos habitations ou la taille de nos communautés. La « meilleure » énergie, celle du soleil et du futur, n’est-elle pas foncièrement écologique (sans pollution), démocratique (pas de discrimination entre voisins), décentralisée (au moins pour sa transformation initiale), gratuite (les photons débarquant sans se soucier du porte-monnaie) et donc idéale pour un monde localiste. Reste que Geoffrey West montre aussi la force d’attraction des villes pour engendrer de nouvelles idées, de nouvelles richesse, même au prix d’une accélération du rythme de la marche ou d’un bond de la criminalité. Pas certain qu’une telle transition puisse se faire en douceur. Et même alors, ce ne sera pas la fin des villes pour autant : centre d’un empire effondré, Rome reste la capitale et la ville la plus importante (au moins par sa population) de la péninsule italienne. livres.onpk.net
  4. Organizing Genius: The Secrets of Creative Collaboration de Warren Bennis et Patricia Ward Biederman
    Titillé par l’infolettre de Matt Clifford (un autre de ces VC dont le business est aussi d’écrire des trucs intéressants), j’avais commandé ce livre sans imaginer qu’il y aurait autant de pratiques Lean dans ces études de cas, tous américains. On y retrouve ainsi le charisme de leaders techniques (le Chief Engineer), l’importance de la collaboration entre membres de l’équipe et la quête de l’amélioration continue (du kaizen pour tout le monde), la responsabilité de la direction pour enlever les obstacles - en particulier administratifs - sur le chemin de l’équipe (la chaîne d’aide dans un contexte où les problèmes passent d’abord), etc. Cette énergie et cette passion qui émergent des grands exemples du bouquin (entre le studio Disney et le projet Manhattan), j’ai eu le sentiment de les partager à Festar (un festival d’expression artistique) au tournant des années 2000. Et quand bien même nous n’avons pas révolutionné le monde, les souvenirs partagés avec les personnes si différentes qui ont gravité autour du projet me dévoilent à quel point participer à une « great team » peut être un privilège dans une vie. livres.onpk.net
  5. Social Physics: How Social Networks Can Make Us Smarter de Alex Pentland
    Cette belle collection d’expérimentations sociales prend un tour tout à fait particulier en cette ère de pandémie. Le livre montre en particulier l’importance de la pression sociale dans les pratiques individuelles : « quand des gens interagissent par petits groupes, la capacité de punir ou de récompenser ses pairs est très efficace pour promouvoir un comportement coopératif et confiant. » Ainsi pour modifier les habitudes d’une personne, il est beaucoup plus efficace d’encourage son réseau et ses amis à en changer, plutôt que d’inviter uniquement cette personne à suivre de nouvelles habitudes. De la même manière, créer des pauses synchrones dans une équipe augmente les interactions en son sein et augment sa productivité ! Reste à retrouver synchronicité et proximité par temps de distanciation sociale et de télé-conférence continue. livres.onpk.net
  6. Le problème à trois corps de Cixin Liu
    Rien de tel qu’un excellent roman de SF pour se sortir des problématiques économiques ou sanitaires. Alors que la planète semble s’auto-détruire (entre révolution culturelle et ravage écologique), le pouvoir chinois lance des recherches pour tenter d’identifier des civilisations extra-terrestres. Quarante années plus tard, il faudra en gérer les conséquences… À commencer par mes nuits qui ont eu quelque peu tendance à rétrécir pendant cette lecture captivante. livres.onpk.net
  7. Super Fonceuse de Bérengère Delaporte et Jean Leroy
    Le livre préférée de la petite fonceuse à la maison. Une histoire de super-héroine qui a tout ce qu’il faut dans la tête pour se défaire des extra-terrestres (à commencer par les trisolariens de Cixin Liu). Avec de très belles illustrations qui sent bon le « fait main ». livres.onpk.net
  8. Training Within Industry: The Foundation of Lean de Donald Dinero
    D’un problème de polisseurs de verre en 1940 est sorti une bible de la formation en entreprise : le TWI (ou « Training Within Industry ») et ses quatre programmes dont il ne fallait pas changer une virgule dès 1943. Oublié dès la fin de la guerre, il aura fallu un long détour par le Japon en reconstruction des années 1950 pour qu’il revienne sur le continent américain avec Toyota plus de trois décennies plus tard. Reste que cette base du comment se comporter en entreprise - surtout quand on est un manager - mérite qu’on s’y attarde de nouveau : un peu de méthode scientifique ne fait jamais de mal. livres.onpk.net

What to do with spare TV ad inventory

vendredi 19 février 2021 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback

Curieuse expérience de pensée que propose Matt Webb :

So perhaps I could buy a TV ad targeted just at me, and generate the content on the fly. Like, maybe it could be a list of upcoming birthdays of family and friends. That would be useful to encounter ambiently in the evening, like the calendar on the fridge but in my front room.

La longue traîne a encore de beaux jours devant elle...

Smart Cities and Finance

mercredi 3 février 2021 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback

La prose de Johnny Sanphillippo sur son blog Granola Shotgun m'avait manqué ces derniers temps. Ses comptes-rendus de la vie à San Francisco sont toujours d'une délicatesse et d'une empathie qui défient les excès et l'hubris de la Tech qu'il doit y tolérer. En y retournant à l'occasion, j'ai découvert qu'il avait simplement changé d'hébergeur et au passage d'URL pour son flux RSS. Je me suis donc offert une soirée de rattrapage pour lire une douzaine de nouveaux textes. Et j'en ai profité pour extraire une subversive citation dans son billet Smart Cities and Finance :

During the Q & A I asked why her otherwise prosperous town needed federal assistance and corporate sponsorship to keep the street lights on. A century ago all towns managed this sort of basic maintenance from local revenue even though they were far poorer. Isn’t that an indication that there’s a larger underlying problem that needs to be addressed first? She had no answer. That’s not the kind of question people are supposed to ask at a tech convention…

The death of Economic Policy

vendredi 29 janvier 2021 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback
I suspect there are two reasons for the loss of interest in economic policy. One is that centrists and the right just don’t have a clue. [...] Secondly, there are fewer interests that are served by economic growth.

La remarque de Chris Dillow sur son blog Stumbling and Mumbling est même étayée. De là à croire que le primat de l'économie sur la vie politique touche à sa fin... À moins que ce soit plus simplement la marque du règne des rentiers et des féodaux !

Huit bouquins lus, la vingt-huitième vague

mardi 29 décembre 2020 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. Through the Flower : mon combat d’artiste femme par Judy Chicago
    Judy Chicago aura participé dans les années 1970 à l’effort commun de nombreuses femmes pour changer le monde. Son combat personnelle aura été de proposer un art au féminin, par et pour des femmes. Lors de notre séjour à New-York, Peggy avait insisté pour aller voir son œuvre la plus connue : « The Dinner Party », une installation épique qui continue de marquer le mouvement féministe plus de 40 années plus tard.
    livres.onpk.net
  2. Hannah Arendt par Sylvie Courtine-Denamy
    À la fois biographie intellectuelle et thématique, les 400 pages proposent un portrait en mosaïque de la plus grande penseuse du XXe siècle. Alors qu’elle refuse le qualificatif de « philosophe », elle pensera toutes les grandes questions de son temps. Et elle nous fournira des fulgurances précieuses pour aller chercher le vivant par delà les expériences traumatisantes d’une Europe ravagée. Et pendant que les États-Unis s’enfoncent dans les méandres de l’étrangeté et de la bizarrerie, ses réflexions sur son pays d’adoption laisse songeur. Incapables de résoudre la question raciale, ils sont contraint de voir émerger le danger de la violence : une violence qui « n’est pas révolutionnaire car elle n’est pas un moyen en vue d’une fin : personne ne songe même à prendre le pouvoir ». Avec la crainte - déjà - du retour de balancier : « une réaction blanche qui affecterait jusqu’au gouvernement et qui signerait la fin de la République américaine ». 2016 nous avait apporté des indices, 2020 pourrait être l’année de la confirmation. livres.onpk.net
  3. Guérir son enfant intérieur de Moussa Nabati
    Ce n’est pas souvent que je lis un livre complet pour 10 lignes. Ce fut pourtant le cas cette fois : il fallait que je lise la dizaine de cas sur plus de 200 pages pour déceler une ou deux clés. Le reste dormira encore un peu dans les méandres de ma mémoire profonde. livres.onpk.net
  4. An Introduction to General System Thinking de Gerald M. Weinberg
    Les livres de Gerald M. Weinbert ont eu une certaine influence sur mon début de carrière (Becoming a technical leader en particulier). En croisant son nom dans une liste d’ouvrages sur les systèmes , je l’ai pris les yeux fermés. Et si la liste d’axiomes, de lois et de principes est assez large pour offrir plus qu’un aperçu de cette « pensée systémique », le ton - très académique - et les exemples - peu ancrés dans la vie - classe le livre dans la catégorie « austère ». Et ce sont finalement les questions à la fin de chaque chapitre qui feront travailler la matière grise : des thématiques aussi larges que la libération des femmes, l’archéologie, la philosophie ou la contemplation des nuages (avec un lire de Marc Bloch dans la poche) seront toutes prétextes à des questions impertinentes. livres.onpk.net
  5. La dynamique du capitalisme de Fernand Braudel
    Encouragé par la plume de Nicolas Colin, je me suis plongé dans ce petit livre d’histoire. Dans cet assemblage de trois conférences, Fernand Braudel nous invite à faire le distinguo entre d’une part l’économie de marché et d’autre part la capitalisme. Une distinction qu’on trouve dès la Renaissance italienne. D’un côté il y a des « échanges transparents », réguliers et prédictibles, qui permettent de transporter du blé ou de l’huile, du vin ou du bois entre des villes plus ou moins éloignées mais toujours reliés par un ensemble de règles et d’habitudes partagées. Et de l’autre, l’échange fuyant le contrôle et privilégiant l’arbitraire et/ou l’arbitrage : une forme de « contre-marché », un private-market qui prospère sur les asymétries (de capital, d’information), qui dépend de privilèges (offerts et garantis par le Prince) et qui se recycle au gré des opportunités (profitant de sa forme liquide). Les shadow-banks et autres fonds de private equity deviennent alors l’actualisation moderne de l’effort du capital à s’extraire de la visibilité des grandes bourses et des règles prudentielles imposées par la puissance publique. livres.onpk.net
  6. Le Modèle italien de Fernand Braudel
    « Ville contre État, disons lièvre contre tortue. » L’Italie, contrée des villes-états (Florence, Gênes, Venise, Milan, Sienne, etc.) aura donc son heure de gloire avant que ses grands voisins ne la surpassent avec leurs puissantes administrations unifiées. Passée si proche d’une révolution industrielle dès le XVe siècle, elle rayonnera par les arts, la finance, le commerce, la science jusqu’au XVIIe. Et coincée dans la Méditerrannée, elle laissera l’Atlantique et ses grands espaces à d’autres. Il nous reste cette marque culturelle indélébile que Fernand Braudel nous restitue à merveille : « tout le ciel de l’Europe en a été éclairé. » livres.onpk.net
  7. Lean en France - Réussir autrement, l'entreprise au XXIe siècle de Catherine Chabiron
    La formule du Lean est simple : « kanban + kaizen » (ou alors « just-in-time + respect for people »). Et pourtant les pratiques et surtout les points de vue sont tellement larges. C’est cette diversité qu’explore Catherine Chabiron à travers ses visites de terrain, à chaque fois en quête d’une nouvelle facette du Lean à découvrir. Il y en a pour tous les goûts : de l’entrepreneur au Lean officer, dans le BTP, les services ou le numérique. Et à chaque fois, c’est l’envie de progresser qui transparaît : par la satisfaction des clients bien sûr, mais aussi par le respect des équipes. Une radioscopie foisonnante dans l’industrie française, au tout du moins celle qui tient encore debout. livres.onpk.net
  8. The Square and the Tower de Niall Ferguson
    Niall Ferguson, historien écossais désormais basé à Stanford, propose une exploration de l’articulation entre réseaux et hiérarchies par des exemples soigneusement choisis pour couvrir une très large période qui s’étend de la fin du Moyen-Âge à nos jours. Loin des canons de la Big History (qui proposerait des grands coups de pinceaux pour rendre compte de la fresque humaine), ses petites touches mettent surtout en relief et en parallèle deux découvertes majeures : l’invention de l’imprimerie et celle de l’internet. En espérant que la seconde ne débouche pas trop vite sur la violence qui aura découlé de la première, entre la Réforme et les campagnes napoléoniennes. Après tout, on peut aussi imaginer que ses conseils aux puissants aient de l’impact… livres.onpk.net

Du raisin pour des oiseaux

mardi 22 décembre 2020 :: perrick :: Ecologie :: un commentaire :: aucun trackback

Lors du premier confinement - et depuis d'ailleurs -, j'ai eu l'occasion d'apercevoir pas mal d'oiseaux dans le jardin : des pies, des moineaux, des rouges-gorges, des mésanges charbonnière, des merles et même un geai des chênes avec son corps brun rosé sur le dessus et brun plus clair sur le dessous, sa queue noire, son croupion et son bas-ventre blanc, ses rémiges primaires des ailes bleu vif et noires.

les derniers grains de raisin de 2020 - jardin de Lambersart

Alors quand s'est posée la question de ce que je pouvais faire avec les grappes de raisin restées sur la vigne courant novembre, je me suis laissé le temps de la réflexion. Et puis les grains ont disparu les uns après les autres. Comme si ils étaient utiles aux passereaux et autres corvidés qui s'arrêtent dans l'herbe, sur les branches ou dans la haie. Sait-on jamais : c'est, quoi qu'il en soit, une forme de remerciements.

Et pour le plaisir de voir des animaux vertébrés, caractérisés par la bipédie, la disposition des ailes et un bec sans dents, manger votre production, je ne résiste pas à partager le plaisir communicatif d'un couple de jardiniers belges, Josine et Gilbert Cardon : alors mettez un deuxième cerisier, un pour les oiseaux et un pour vous.

All the parenting manuals I’d read were jokey and superficial. Then I turned to Rachel Cusk and Deborah Levy

lundi 30 novembre 2020 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback

Un professeur d'université découvre - suite à son divorce - la voix profonde des femmes, une voix intime avec laquelle il explore une nouvelle relation avec ses propres enfants et avec la littérature.

It was not just that these motherhood memoirs spoke about parenting in a way that was closer to my own experiences, it was that they provided me with a language. Unlike the stories I had found in memoirs of fatherhood, which were isolated and disconnected, the women who wrote about motherhood were much more tuned in to other people’s experiences, past and present. Almost all the women on the list would weave their own personal narrative with stories of other women, whether Marguerite Duras, Simone de Beauvoir or Adrienne Rich. And they were not exclusively white and heterosexual. In Mother Is a Verb, the history professor Sarah Knott set her story alongside those of women of the past. Maggie Nelson, in The Argonauts, blends poetry, politics and philosophy to tell her story of pregnancy as the partner of a transgender man. Cho turns to Korean folklore to bring to life her experience of psychosis and her time on a ward, disconnected from her own child. Anna Prushinskaya, in A Woman Is a Woman Until She Is a Mother, turns to art. Cusk and Deborah Levy turn to literature.

De la virtualité du système politique aux USA

vendredi 16 octobre 2020 :: perrick :: Connexe(s) :: aucun commentaire :: aucun trackback

Rarement l’écoute d’un podcast, en l'occurence un épisode des « Venture Stories » History Has Begun with Bruno Maçães, n’avait autant secoué mes quelques neurones de plouc en province : et si la virtualité du système politique états-uniens n’était pas un bogue, mais une fonctionnalité. C’est la thèse pour le moins originale de Bruno Maçães, un homme politique portugais aussi à l’aise sur les routes de la Soie que dans la Silicon Valley. Je le connaissais un peu pour ses essais sur la Chine et il revient avec un livre - que je n’ai pas encore lu - sur l’Amérique du XXIe siècle : History Has Begun. Pour (mal) résumer une phrase sa pensée, la virtualité permet d’aller plus loin dans les expériences de chacun. On peut jouer à se faire peur avec un dictateur fasciste comme Trump ou profiter de Twitter pour plonger dans une pseudo-révolution « woke », mais sans les coups et ni les blessures. Au passage, cette virtualité permet aussi de s’affranchir du libéralisme (avec son cortège de contraintes universalisantes) pour construire ses histoires et les partager à son petit monde, sans être rattraper par une réalité bien trop terre à terre.

History Has Begun - Bruno Maçães

Bien sûr en quittant le monde des faits partagés, les communautés américaines s’approchent dangereusement de l’attracteur « hors-sol » si cher à Bruno Latour. Un deuxième contre-point à cette théorie politique (que Bruno Maçães accepte donc comme falsifiable, puisqu’il est surtout chercheur en sciences politiques) se loge dans le travail d’enquête que Paul Jorion effectue depuis son Morbihan d’adoption sur son pays de coeur. Avec un long passage en Californie, une expérience de psychanalyste et un bagage d’anthropologue, il propose une analyse circonstanciée de la « météorite Trump » : entre kompromat russe, haute trahison et sédition sudiste, il détecte un véritable proto-fascisme dans ce personnage de télé-réalité à l’ego hypertrophié et au charisme certain.

Haute Trahison - Paul Jorion

Entre ces visions et constructions intellectuelles aussi opposées qu’argumentées, les élections du 3 novembre 2020 devraient permettre d’y voir un peu plus clair : la réalité pourrait finir par rattraper l’une ou l’autre. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut s’attendre à un dénouement en théorie politique à si brève échéance…

Le BUT de l'entreprise n'est pas de gagner de l'argent - l'argent est le RÉSULTAT

mardi 15 septembre 2020 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback

A enfoncer des portes ouvertes, on découvre parfois des terrains vierges à reconquérir. La réappropriation de l'entreprise se fera aussi avec des concepts : c'est des mains des financiers qu'il faut la reprendre...

Le BUT de l'entreprise n'est pas de gagner de l'argent - l'argent est le RÉSULTAT. Le BUT de l'entreprise est de faciliter ou d'enrichir la vie des CLIENTS en donnant du SENS aux employés en les engageant dans leur travail et les impliquant dans leurs équipes et la confiance dans un projet commun.

Michael Ballé démonte au passage un raccourci mortifère : si on manage par augmenter les revenus et réduire les dépenses on étrangle les flux et au final, on perd de l'argent.

PS : la beauté de la tirade se mesure aux commentaires sur LinkedIn.

Huit bouquins lus, la vingt-septième vague

dimanche 30 août 2020 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. Les ardents par Nadine Ribault
    Dans une campagne du Nord de la France sévit une bien étrange maladie : le mal des Ardents. Au milieu des bruyères, il y a aussi un château, des intrigues et des passions. Un univers d’amour courtois et de confinement sanitaire où s’entremêlent une châtelaine au cœur sec, un fils aguerri aux combats, une épouse recluse, des amis déchirés et un berger coquin dans une prose fine et précieuse. livres.onpk.net
  2. Et s’il était possible d’être un parent équilibré par Anne-Sophie Thiry
    Même avec deux petites filles extra, il n’est pas toujours si simple de désamorcer les crises, de répondre calmement et d’accompagner avec une douceur constante et une empathie intense. Ce livre propose des outils concrets pour tenter d’y arriver. J’y ai aussi pioché quelques trucs : se baisser au niveau de l’enfant (en se mettant à genoux par exemple) quand on doit expliquer quelque chose d’important, les féliciter pour chaque cap d’apprentissage (les premiers pas, les premières siestes sèches, etc.) et aussi pour les petites joies du quotidien, reformuler les débordements de colère pour désamorcer le trop-plein d’émotion en cas de crise (le vocabulaire n’étant pas toujours acquis), etc. Les neufs chapitres très didactiques avec résumés réguliers, pistes de lecture et questions d’introspection permettent d’explorer ces questions cruciales (et aux réponses pas toujours aisées, j’en ai bien conscience). livres.onpk.net
  3. The architecture of Community par Léon Krier
    Si Le Corbusier est largement admiré pour la puissance de sa vision architecturale, personne ne regrette que son projet pour Paris (la fameux plan Voisin de 1925) n’ai jamais vu le jour. Et surtout pas Léon Krier : cet architecte et théoricien luxembourgeois a décidé de célébrer l’architecture classique le jour où il a découvert la Cité radieuse de Marseille pour en être aussitôt dégoûtée. Dans cet opus, il livre une critique féroce de la « modernité » en architecture et en urbanisme. Les petites illustrations qui parsèment le livre font systématiquement mouche : la recherche du beau, de la maturité, de la juste proportion devrait être la quête de l’architecte et de son alter-ego urbaniste. On la trouve dans les quartiers du quart d’heure à Paris (sans voiture), la densité de Boucle d’Or (entre 3 et 5 étages, comme pour la tour Eiffel), la mixité bureaux - habitation - loisir (celle qui émerge à Euratechnologies ou à Poundbury). Reste qu’entre les trouvailles d’un Wrath of Gnon pour mettre en avant la magie de la tradition vernaculaire et les volontés d’un POTUS d’imposer un classicisme bling-bling, ce sont bien les Chinois qui construisent en masse pour ce XXIe siècle. livres.onpk.net
  4. Le temps de la haine de Rosa Montero
    J’ai retrouvé la répliquante Bruna Husky dans une enquête terroriste cette fois. La population madrilène bouillonne, chauffée à blanc par un multi-milliardaire au solutionnisme primaire, les habitants de Cosmos dans leur sphère en orbite se préparent aussi. Entre exécutions sommaires et pollution inégalitaire, il reste l’amour, l’amitié et la solidarité d’une famille choisie. Alors qu’il ne lui reste qu’un peu plus de trois années et trois mois à vivre. livres.onpk.net
  5. The Rise and Fall of the Great Powers de Paul Kennedy
    Et à la fin il en restait cinq : la Chine, le Japon, la CEE, l’Union Soviétique et les États-Unis. Auparavant il y avait eu cinq siècles de batailles, de guerres et de combats pour la pré-éminence mondiale. Avant le début, il y avait eu les Empires Ming, Perse, Ottoman, Moscovite, Moghol. Et cette double poignée de petits états européens toujours prompts à se chamailler les uns les autres. Entre ces deux bornes, Paul Kennedy décrit avec précision les forces, économiques surtout, qui expliquent comment chaque nation parvient à son zénith avant d’être rattrapée par une autre, ce passage au « sommet » n’étant toujours qu’une éphémère suspension. La fin, c’est 1987 : l’UE et la Russie n’existent pas encore. Depuis le parapluie US s’est étendu avant que Trump ne siffle la fin de la partie. Et ce que Paul Kennedy notait pour le Japon semble devenir une maxime pour notre XXIe siècle : parfois l’expertise commerciale et la richesse financière ne suffisent plus dans le monde anarchique des politiques internationales de puissance. livres.onpk.net
  6. Disunited Nations de Peter Zeihan
    Il faut être américain pour écrire avec autant de désinvolture un livre de géostratégie : Peter Zeihan l’est assurément. Il peut donc terminer ses paragraphes par des envolés à l’emporte-pièce : « it’s worse than it looks » ou « in a word : outdated ». Reste que l’intérêt d’un pinceau aussi « rough » pour brosser le portrait de onze pays (du Japon aux États-Unis en passant par l’Iran ou l’Argentine) tient dans le point de départ : à l’heure où Washington est en reflux, la géographie et la démographie vont retrouver une importance prépondérante. Et si on le suit, la France pourrait en tirer son parti : entre le Royaume-Uni quittant l’Union Européenne pour s’amarrer aux cousins outre-Atlantique et l’Allemagne à la démographie plombée, elle peut compter sur du nucléaire pour compléter la qualité de ses terres agricoles et la relative bonne tenue de son taux de natalité. Chouette : on devrait pouvoir manger de la viande plus longtemps, continuer à se chauffer par temps gris et calme tout en s’offrant une escapade militaro-minière en Afrique périodiquement. Reste au futur à bien se comporter… livres.onpk.net
  7. Learning to scale de Régis Médina
    En s’appuyant directement sur la maison Toyota - dont le toit est composé de la satisfaction client, de la qualité, du coût et du lead-time, les murs du Just-In-Time et du jidoka et les fondations de la stabilité et du respect (pour les équipes puissent travailler et apprendre) - Régis Médina propose un résumé très orthodoxe de la stratégie Lean. Plutôt orienté pour les sociétés du numérique, cet ouvrage présente l’ensemble des outils qui ont été découvert ou repris au sein des usines Toyota depuis 1937. Avec un mélange de courtes présentations théoriques et d’invitations à la pratique, il permet de se familiariser avec les questions que posera un Senseï. Car celui « qui est né avant » n’apparaît pas dans ce livre, il viendra sur le Gemba de ceux qui iront un peu plus loin et accepteront d’être confronté à leurs idées fausses. livres.onpk.net
  8. Du labeur à l’ouvrage de Laëtitia Vitaud
    J’avais beaucoup d’attente sur ce livre : pour une fois que ma penseuse préférée était citée dans les inspirations d’un livre en français, j’allais peut-être décelé de nouvelles pistes à creuser. Mais finalement non, Jane Jacobs n’apparaît même pas dans la biographie. Reste donc une exploration fine du travail « de proximité » : entre résistance structurelle à la taylorisation et invisibilisation par les pouvoirs en place, ce secteur représente la prochaine frontière de notre pacte sociale. La crise du Covid-19 a bien mis en évidence l’importance de ces travailleurs de la première ligne : ils n’ont pas cessé de travailler pendant le confinement, ils tombent rapidement malades avec la deuxième vague - celle des retours de vacances. Leurs institutions sont encore à venir, reste à voir d’où elles émergeront. Bien sûr le Ségur de la santé n’aura pas été à la hauteur. Et après la tentative avortée du « care » à-la-Martine Aubry, la balle semble désormais du côté des Vert-e-s, si tant est qu’ils puissent saisir cette balle au bond. Heureusement en tout cas que certains combats arrivent à percer la bulle médiatique. livres.onpk.net

TikTok and the Sorting Hat

mardi 4 août 2020 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback
The answer, I believe, has significant implications for the future of cross-border tech competition, as well as for understanding how product developers achieve product-market-fit. The rise of TikTok updated my thinking. It turns out that in some categories, a machine learning algorithm significantly responsive and accurate can pierce the veil of cultural ignorance. Today, sometimes culture can be abstracted.

Eugene Wei met à jour ses schémas mentaux et réussit au passage à me convaincre de l’importance de TikTok : visiblement des tonnes de pub et un très bon algorithme peuvent faire des prouesses.

Je ne savais pas qu'il pouvait y avoir tant de rouge à la plage

mardi 28 juillet 2020 :: perrick :: Perso :: aucun commentaire :: aucun trackback

Est-ce une des conséquences de la campagne de la campagne Nous voulons des Coquelicots ? Est-ce plus simplement un effet secondaire du confinement du printemps ? Toujours est-il que j'ai vu des coquelicots faire émerger leurs quatre pétales papyracés sur des dunes de Lechiagat.

Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat

Comme le rouge n'est pas la couleur que j'associe le plus avec le sable. Je l'ai scruté sur le reste d'une promenade estivale. Voici quelques échantillons collectés le long du sentier des douaniers.

Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat

Bien sûr les humains aussi ont leur mot à dire dans cette ribambelle colorée.

Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat
Du rouge sur la plage de Lechiagat

De bonnes vacances à toutes et à tous...