Des livres, dixième série

lundi 7 mars 2016 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback

Dixième vague de huit bouquins lus.

  1. Rue des Boutiques Obscurs de Patrick Modiano
    Un prix Goncourt donc. Et surtout un chemin gris et flou dans un Paris rêvé ou évasif, tout comme ces personnages qu'on croit attraper régulièrement mais qui s'échappent subrepticement. livres.onpk.net
  2. Lettres Persanes de Montesquieu
    Je suis retombé sur ce "classique" à la maison : j'en ai profité pour retrouvé des croquis délicieux des français sous Louis XIV et cette forme si particulière du roman épistolaire. livres.onpk.net
  3. Tous mes amis de Marie Ndiaye
    Quelques nouvelles au détour d'une bibliothèque : j'avais retenu ce nom "Ndiaye", cela a suffit pour tenter l'expérience. Une écriture très classique pour - là encore - des personnages qui se dérobent au fil des pages. livres.onpk.net
  4. L'incroyable et triste histoire de la candide Erendira et de sa grand-mère diabolique de Gabriel Garcia Marquez
    La première claque de cette série : je ne connaissais pas du tout les textes de Gabriel Garcia Marquez, j'en ai été tout chamboulé. Des personnages bruts, des scènes qui débordent d'imagination, un rythme tourbillonnant et les pages qui défilent à tout allure. Bref j'ai été époustouflé par cette écriture qui ne ressemble qu'à elle même. Et tellement désolé de l'avoir découvert si tard : foncez si vous êtes encore plus en retard qui moi ! livres.onpk.net
  5. The Dream Team Nightmare - Boost Team Productivity Using Agile Techniques de Portia Tung
    Sous la forme d'un livre dont vous êtes le héros, Portia Tung nous offre un condensé de techniques et de recettes "agiles". C'est plutôt bien fait : la mécanique du jeu se met rapidement en place, il va falloir survivre et je ne vais pas y arriver (je suis mort une fois ;-). Visiblement pour moi aussi il y a des techniques à apprendre dans ce livre. livres.onpk.net
  6. La force de gouverner. Le pouvoir exécutif en France, XIXe-XXIe siècles de Nicolas Roussellier
    J'ai évoqué plus haut la "première claque", c'est qu'il y en a une seconde : cet essai de Nicolas Roussellier est une grande oeuvre d'Histoire pour décortiquer les petits pas réguliers que le pouvoir exécutif français, ceux qui mènent à une concentration ultra centralisé autour de la Présidence / Matignon. Du pouvoir uniquement symbolique des premiers présidents de la République fin XIXe aux innovations forcées des deux guerres mondiales, en passant par les longs débats parlementaires de la grande IIIe République (et les lois de 1881, 1884, 1901 ou 1905), ce maître de conférences s'appuie sur une grande érudition pour partager "ce qui n'était pas obligé d'arriver" : comment la République est devenue présidentielle. livres.onpk.net
  7. Les émotions démocratiques : Comment former le citoyen du XXIe siècle ? de Martha Nussbaum
    Au delà d'une découverte d'autres pédagogues (indiens ou américains : Tagore, Alcott et Dewey), j'ai été finalement déçu par cet ouvrage : bien sûr il appuie là où ça fait mal, le recul des humanités et de la culture artistique et littéraire en général (des arts libéraux à la pratique de l'imagination narrative). Mais se limiter à l'appui des riches fortunes capables d'aider financièrement leur(s) ancienne(s) université(s) me semble un peu léger pour ouvrir les citoyens à la démocratie de demain. livres.onpk.net
  8. Une chambre à soi de Virginia Woolf
    Le travail de l'écriture d'une femme : un long et lent combat que Virginia Woolf déconstruit avec simplicité et fluidité, une implacable démonstration qui malheureusement sonne encore trop juste en ce début du XXIe siècle. livres.onpk.net

De l'importance de se créer un CDI

jeudi 25 février 2016 :: perrick :: Entreprenariat :: aucun commentaire :: aucun trackback

C'est par ce tweet d'Arnaud Bailly que refait surface dans mon esprit ces fameuses Coopératives d'Activités et d'Emploi. Plusieurs amis (développeurs, architecte ou couturière) ont rejoint ce type de structure pour se créer un CDI. Qui en complément d'un statut d'intermittent du spectacle, qui en remplacement d'un statut d'auto-entrepreneur. Tous pour avoir un sésame sans trop de stress administratif.

Plus récemment j'ai vu apparaître ce même mécanisme chez les entrepreneurs, ces futurs petits patrons qui créent des boîtes avec des salariés dedans : au premier échec pour un crédit auto ou avant la première tentative d'un crédit immobilier, on change les statuts de l'entreprise vers la SAS et on s'auto-salarie. Toujours pour obtenir les 3 fiches de paye qui viendront remplacer les 3 bilans consécutifs (positifs si possible) si chères au banquier.

A l'heure où plus de 500 000 personnes ont déjà signé la pétition contre le projet de réforme du droit du travail présenté par Myriam El Khomri, cela continue de me faire réfléchir sur le décalage entre les aspirations de nos sociétés et ceux de nos grands patrons / grandes entreprises.

Premier passage à PHP 7.0

jeudi 7 janvier 2016 :: perrick :: PHP :: 3 commentaires :: aucun trackback

J'étais revenu du dernier Forum PHP en me disant qu'il faudrait très vite passer à PHP 7... Juste attendre que 7.0.1 sorte. Finalement la version 7.0.2 est publié aujourd'hui même. Cela ne m'empêchera pas d'installer la version par défaut à ce jour avec MacPort (la 7.0.1 donc).

Pour l'instant, ce n'est que sur ma machine de développement ! Et le bilan de la journée est plutôt intéressant. Pour commencer j'ai enfin supprimé tous les appels aux fonctions mysql_*, juste avant la migration (1h30 de boulot en tout, le plus gros travail ayant été de découvrir que mysqli_fetch_array qui renvoie NULL là où mysql_fetch_array renvoie FALSE). Une fois la migration effectuée, le nouveau moteur super plus rapide PHP a trouvé un bug : Fatal error: Switch statements may only contain one default clause.... Plutôt serein comme première étape : tout le reste fonctionne. Les prochaines ? Le passage en PHP 7 du serveur d'intégration continue. Puis celui de production... Et là on pourrait commencer à avoir des benchmarks plus intéressants.

Note : passer à PHP 7.0.1 le 7/01, c'est pas mal non pour le karma n'est-ce pas ;-)

Des livres, neuvième série

lundi 21 décembre 2015 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback

Neuvième vague de huit bouquins lus.

  1. Les trognes : l'arbre paysan aux mille usages, de Dominique Mansion
    Qui n'a pas croisé ces rangés d'arbres dont on a coupé la tête. Avec ce beau livre, j'ai découvert les multiples talents de ces "arbres-paysans" comme les appelle si gentiment l'auteur. Et j'ai surtout plus de réponses à offrir la prochaine fois qu'un américain de passage s'étonnera des mutilated trees croisés en vélo le long des routes du Nord ou des Flandres : j'avoue avoir été perplexe la première fois qu'on m'avait posé la question de leur usage ! livres.onpk.net
  2. La Communauté des soeurs et Les Mentats de Dune
  3. de Kevin J. Anderson et Brian Herbert
    L'horreur absolue de mes vacances : être obligé de lire deux fois 600 pages pour finalement rester sur sa fin. Je n'avais pas vu que le troisième volet de cette mini-série n'était pas encore sortie. Heureusement que c'est prenant, rebondissant et réjouissant tout en étant fidèle à la saga historique : le livre parfait pour des jours (et des soirées) de congés. Un véritable régal qui n'attend désormais qu'un ultime épisode. Si j'en crois les titres des deux premiers volumes et les parties prenantes, cela tournera autour de Navigateurs. Les fans - dont je suis - attendent 2016 ! livres.onpk.net / livres.onpk.net
  4. Jardin contemporain de Chantal Colleu-Dumond
    Après une visite aux jardins de Chaumont sur Loire, il était plus que temps de se plonger dans la création contemporaine des jardins. C'est désormais chose faite ! Reste plus qu'à visiter les différents jardins autour du monde dont ce livre présente des photos : en vrai, ce sera toujours mieux, surtout que l'un d'entre eux n'est pas si loin : le jardin de Séricourt. livres.onpk.net
  5. Le Dieu manchot de José Saramago
    Des phrases longues bien sûr... Mais surtout du burlesque, de l'épique et du ravageur sur l'absurde baroque du Portugal au XVIIIe siècle : une jolie découverte pour moi. livres.onpk.net
  6. Non avere paura dei libri de Christian Mascheroni
    Peggy m'a rapporté ce livre d'un voyage à Milan : quel plaisir de retrouver de l'italien, même si le vocabulaire me fait désormais un peu défaut. L'histoire plutôt autobiographique entre un fils à la vocation d'écrivain et une mère alcoolique est touchante : les livres et la littérature y prennent une place démesurée, autant de bouteilles à la mer pour de prochaines lectures. livres.onpk.net
  7. Thinking in Systems de Donella H. Meadows
    Une introduction précise à la théorie des systèmes : des exemples simples pour commencer et un cadre théorique ensuite pour les "travailler". A l'heure où nos gouvernants s'entêtent à répondre par toujours plus de lois sécuritaires liberticides aux menaces terroristes, il serait peut-être bon que ce genre de livre circule un peu plus. Idem pour prendre la mesure de la sur-exploitation du pétrole : stocks, flux et boucles de rétro-action ont souvent des effets peu intuitifs. livres.onpk.net
  8. L'étrangeté française de Philippe d'Iribarne
    J'avais gardé un bon souvenir d'un autre de ses ouvrages : la "logique de l'honneur". Il avait trouvé un écho intéressant dans les remarques du créateur de Critéo... Malheureusement cet opus m'a laissé sur ma faim : au delà de présentation des différents concepts de liberté dans les mondes anglo-saxon, germain et français, je ne me souviens que de l'inclination française au couple "pure / sale". Un peu court pour en dire plus pour avoir envie de le recommander. livres.onpk.net
  9. Carnet de travail d'un jardinier paysagiste de Hugues Peuvergne
    Que c'est beau de voir un jardinier paysagiste travailler ! Les idées de départ, les croquis, le lent travail du temps et les jardins "après" : tout y est pour de magnifiques voyages spatio-temporels. Surtout quand on emménage dans une nouvelle maison avec un jardin trois fois plus grand que le précédent... livres.onpk.net

Livre Blanc de Stratégie Afupienne

mardi 24 novembre 2015 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackback

Lors des Lightning Talks de l'édition 2015 de l'AFUP, j'ai eu l'occasion de présenter un projet de Livre Blanc de Stratégie Afupienne... Bien sûr le contexte très particulier de ce novembre 2015 y est pour quelque chose : âme sensible, merci de tenir compte d'un humour un peu sombre.

Et pour ceux qui veulent réfléchir à comment l'AFUP peut aider la communauté francophone de PHP, il y a une boîte email : francophonie @ afup . org.

Ouf : le Forum PHP aura bien lieu

lundi 16 novembre 2015 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackback

L'équipe d'organisation de l'AFUP vient de l'annoncer : le Forum PHP 2015 est maintenu. Cela me fait chaud au coeur : une grande partie de mes amis parisiens est à l'AFUP, ce sera l'occasion de revoir tout ce petit monde.

Cette année, le double anniversaire promet d'être tout à fait particulier. D'autant plus que nous serons largement plus de 500 (il y a d'ores et déjà 515 inscrits). A toute l'équipe qui travaille d'arrache pied pour cette dernière ligne droite : merci d'avance. Merci aussi à tous les conférenciers qui viendront du monde entier pour nous faire partager leur passion, leur travail et leurs lignes de code. Avec la petite équipe des bénévoles du jour J, on apportera notre pierre à ce projet un peu fou qui tient depuis 20 ans désormais et on vous attend nombreux.

Détour aux établissements Deloffre

jeudi 22 octobre 2015 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

A Lille, entre les travaux à venir à la CCI et ceux déjà entamés de la Poste voisine, il reste encore une boutique sans âge : les établissements Deloffre, spécialiste du porte-mine, du stylo plume et du carnet de voyage. Avec Peggy, nous y avons pris un plaisir sans nom en choisissant l'un et l'autre un stylo plume : un Lamy pour elle, un Kaweco pour moi. Une heure à écouter un passionné nous parler de la qualité de ses produits (allemands ou japonais pour la plupart), des plumes, des encres, des aciers et des conduits dans un tout petit espace de rien du tout avec des boiseries anciennes, un comptoir rétro et un gros matou. Bien sûr on regrettera avec lui la disparition des marques françaises et on partagera à travers lui les visites des usines et entrepôts des fournisseurs. On se félicitera surtout qu'une telle échoppe puisse encore exister. Enfin on croisera les doigts pour les projets immobiliers avoisinants n'y mettent pas un terme prématuré : l'esprit lillois en prendrait un sacré coup.

Git : marche arrière chez No Parking

samedi 10 octobre 2015 :: perrick :: Développement :: 9 commentaires :: aucun trackback

Aucun doute : Git a gagné la bataille des gestionnaires de code source. Même SimpleTest a migré vers GitHub et donc vers Git. Chez No Parking aussi, nous avons lancé la transition de Subversion vers Git avec les débuts de Lozeil.

Et puis nous avons fait marche arrière pour deux raisons.

Tout d'abord le problème des Submodules. Lozeil (comme Opentime d'ailleurs) est composé de 2 logiciels imbriqués : l'application d'une part et le back-office (qui gère le site web, toutes les instances des clients, les processus de facturation, etc.). L'un et l'autre s'articulent sans effort grâce aux svn:externals. La documentation sur les submodules de Git était prometteuse : il arrive souvent lorsque vous travaillez sur un projet que vous deviez utiliser un autre projet comme dépendance. Mais nous avons dû nous rendre à l'évidence : il s'agit là d'un point faible de Git - au moins dans notre cas. En effet nous souhaitons que les deux projets n'en fassent plus qu'un : nous mettons cette double "HEAD" en production régulièrement. La documentation de Git précise les choses : vous voulez être capable de gérer deux projets séparés tout en utilisant l'un dans l'autre. Nous n'étions pas fait pour nous entendre en fait !

Secundo les outils d'intégration continue, de déploiement automatique, de ticketing ont été construits pour Opentime et restent liés à Subversion. Passer à Git pour Lozeil impliquait de les ré-écrire, de les étendre ou de les remplacer. Nous avons préférés utiliser nos jetons d'innovation sur d'autres trucs à commencer par de l'algorithme de Fisher.

Subversion reste notre bonne vieille techno pour quelques temps encore.. Et cela n'empêche pas certains devs de profiter de la passerelle Git-SVN ;-)

Remarques en passant sur la combinaison capital, savoir-faire et rébellion

vendredi 11 septembre 2015 :: perrick :: Entreprenariat :: aucun commentaire :: aucun trackback

Après un premier jet sur Les mirages de la Silicon Valley, je profite d'un nouvel essai de Nicolas Colin intitulé Qu’est-ce qu’un écosystème entrepreneurial ? pour tenter d'y voir encore un peu plus clair.

Bien sûr, l'abstraction est séduisante : dénicher une recette pour un écosystème entrepreneurial est un graal pour beaucoup de pays. Ou de "territoires". Et il faut avouer que la combinaison capital, savoir-faire et rébellion est féconde. Elle permet un tas de raccourcis brillants et surtout d'expliquer avec brio les succès de la Silicon Valley, de Londres ou d'Israël.

Premier point intéressant, les investissements publics peuvent avoir leur part dans la constitution du "capital" : le programme Yozma est un exemple réussi de ce que nous appellerions "niche fiscale" en France. Ici ça donne :une souscription au capital d’une Petite ou Moyenne Entreprise et/ou Industrielle permet de réduire de 18 % son IR ou de 50 % son ISF, là-bas c'est : offering attractive tax incentives to foreign venture-capital investments in Israel and promising to double any investment with funds from the government. Sans parler des fonds prodigieux du Département de la Défense qui ont irrigué la Silicon Valley : la puissance publique peut encore espérer jouer des cartes.

Deuxième point saillant : l'importance des villes, de Londres à San Francisco, de Bangalore à Tel Aviv-Jaffa. C'est à mon sens la principale faiblesse de l'argumentation comparative de l'essai. Les Français n'ont pas le monopole de la rébellion politique, il suffit de penser à Charleston ou à Michael Brown; Berlin et sa scène artistico-hacker montre un tout autre visage que les grandes entreprises - qu'elles soient allemandes ou autres; Londres peut se targuer d'avoir créer un désert anglais. Les premiers dragons asiatiques - Séoul, Taiwan, Hong-Kong - ont montré un chemin vers une forme de modernité avec une densification phénoménale de leur territoire et une ouverture totale à la mondialisation (sans passer par la case "industrie lourde à usage intérieur"). Peut-être les vieux centres occidentaux ont-ils tout juste commencé à découvrir la recette ! Dans son livre magistrale - Une grande divergence, Kenneth Pomeranz nous mettait en garde contre ce biais méthodologique - confondre territoire et pays - en étudiant finement la région de Liverpool & Manchester à certaines zones de la Chine impériale et en démontrant que c'est une contrainte énergétique qui permet d'expliquer le grand écart qui arrivera au cours du XIXe siècle. Et puis l'histoire - à partir de la Renaissance en particulier - regorge de poches citadines d'une grande richesse : Venise et le Levant, Gênes et les Amériques, Amsterdam et l'Orient. Après avoir "disparu" dans les changements d'échelle apportés par l'Etat-Nation, chacune des ses villes profite désormais d'une rente touristique pour le plaisir de nos yeux, en attendant peut-être que les ponts abandonnés de Californie nous offrent la même impression.

D'autres internautes ont cités Todd, FrenchTech, ENA dans les commentaires : le débat n'est pas clos et il continuera de rebondir. Peut-être en allant explorer l'Asie - grande absente de l'article et que j'avoue très mal connaître.

Réseau chinois dans les distributeurs

jeudi 20 août 2015 :: perrick :: Connexe(s) :: aucun commentaire :: aucun trackback

J'ai découvert hier un nouveau logo sur un distributeur : Union Pay.

Logo Union Pay

Il trône désormais à côté de Visa et MasterCard sur l'écran du Crédit Agricole. Visiblement ça date un peut (2006 d'après Wikipedia avec des évolutions en 2012). Et ce n'est pas tout, en 2015 le site annonce toujours une bonne année 2013 !

Page d'accueil d'UnionPay en France - 08/2015

J'imagine qu'ils ont d'autres problèmes à l'heure où la bourse chinoise fait le yo-yo.

Des livres, huitième série

mercredi 22 juillet 2015 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback

Huitième vague de huit bouquins lus.

  1. Silex and the City, de JUL
    Les aventures décoiffantes d'une famille de sauvages pré-historiques : jubilatoire. livres.onpk.net
  2. Discours et conférences, de Jean Jaurès
    Un détour par une source féconde de notre vie politique : ces discours de Jean Jaurès m'ont permis de découvrir d'autres facettes de ce "grand personnage" qui pourtant n'a jamais été ni Président du Conseil, ni Premier Ministre. Je connaissais bien sûr le pacifiste, j'ai découvert le socialiste convaincu : c'est incroyable d'entendre une tel foi dans le sens de l'Histoire, Marx montre aussi que pour la première fois la vie pleine et libre sera réalisée par l'homme, que les travailleurs auront tous ensemble la délicatesse nerveuse de l'ouvrier et la vigueur tranquille du paysan, et que l'humanité se redressera, plus heureuse et plus noble, sur la terre renouvelée. Et le dreyfusard engagé. Et le visionnaire soucieux. livres.onpk.net
  3. Japon, de David Michaux
    De belles images pour évoquer le pays du soleil vivant avec tous ses contrastes, ses traditions, ses rites et son histoire. livres.onpk.net
  4. Le bonheur inquiet, de Lewis Trondheim
    Les exploits minuscules d'un dessinateur en goguette forment une BD légère et délicieuse. Ce matin, j'ai déposé mon dossier administratifs à la mairie pour le renouvellement de ma carte d'identité. J'ai aussi apporté tous les papiers à la préfecture pour refaire mon permis de conduire. J'ai acheté deux BD que je voulais lire depuis un moment. Du pain. Du fromage. Des carnets. Et j'ai récupéré un colis à la Poste. Tout ça en une heure 48 minutes et sous la pluie. Je ne dois pas être très loin du super-héros. livres.onpk.net
  5. Noir est l'arbre des souvenirs, bleu l'air, de Rosetta Loy
    Un très beau roman, tout en ellipse et en flash-back, en descriptions précises et en évocations pudiques. L'histoire d'une famille italienne (les parents, trois frères et soeurs) qui navigue comme elle peut dans les remous de la Seconde Guerre Mondiale entre Venise, la Libye, la campagne ligure et Rome. livres.onpk.net
  6. De Lille Métropole Communauté Urbaine à Métropole Européenne de Lille, Lettre ouverte à Damien Castelain, de Bruno Bonduelle
    Douze propositions sur 42 pages : au bénéfice de l'âge, l'ancien PDG de Bonduelle (les fameuses conserves) se permet de proposer une vision à long terme (25 ans) pour la grande métropole de Lille. Basé sur un constat - Lyon serait passé devant - il ambitionne une métropole à 2 millions d'habitants, une exposition internationale pour 2024, des forêts urbaines ou le déménagement du siège de la Communauté Urbaine. C'est parfois décapant mais toujours argumenté et pédagogique. Rendez-vous à Lille-Lambersart dans 15 ans ?
  7. Fouché. Les silences de la pieuvre d'Emmanuel de Waresquiel
    Je poursuis mes explorations de la Révolution Française avec cette biographie d'un conventionnel "régicide" qui finira par devenir un Ministre de la Police indéboulonnable ou presque. Mes découvertes y ont été nombreuses : la fièvre des idées révolutionnaires, les mécanismes de l'enrichissement personnel, la complexité des réseaux policiers et diplomatiques, la prétention à contrôler l'opinion publique, les manoeuvres tactiques des élections, l'aveuglement impérial pour "sauver la Révolution" et surtout la passion dévorante de l'ambition et du pouvoir (celle qui ne peut se partager qu'en couple). livres.onpk.net
  8. Escape velocity de Geoffrey A. Moore
    Après Crossing the chasm qui m'avait enthousiasmé, j'ai décidé de faire confiance à l'auteur pour un autre livre. Mauvaise pioche : No Parking est encore loin d'avoir franchi les différents caps qui auraient rendu cette nouvelle lecture stimulante. Il n'empêche que les cadres conceptuels sont intéressants : à commencer par la "hierachy of powers" (la base du livre) ou les "two business architectures".
    two business architectures
    livres.onpk.net

Appel à conférenciers : Forum PHP 2015

jeudi 25 juin 2015 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackback

Le prochain Forum PHP va être spécial : on y fêtera les 20 ans du PHP, et les 15 ans de l'AFUP. Lors du dernier anniversaire en 2010, nous avions crevé tous les plafonds : une semaine avant l'évènement, c'était plein à craquer et les inscriptions avaient été fermées. Nous étions finalement plus de 500 à la Villette. Cette fois-ci c'est au Beffroi de Montrouge que ça se passe et encore une fois ce devrait être tip top.

Les plus prévenants peuvent déjà s'inscrire ou bien proposer une conférence. Une fois n'est pas coutume, je viens de déposer une première idée : Ô mon dieu, qu'avons-nous fait ? L'AFUP 15 ans plus tard. On verra un peu plus tard si ça mord du côté des organisateurs (dont je ne fais plus partie).

En tout cas rendez-vous fin novembre 2015 à Paris !

Les mirages de la Silicon Valley

lundi 8 juin 2015 :: perrick :: Entreprenariat :: un commentaire :: aucun trackback

Tout le monde (ou presque) s'extasie devant les succès réguliers et répétés de la Silicon Valley des tubes à vide jusqu'au social media, avec cette combinaison souvent imitée d'un état militaire dispendieux, des fonds d'investissement bien garnis, des établissements universitaires réputés mondialement et d'un état d'esprit libertarien.

Visiblement Berlin - autre pôle d'innovation - est devenu un anti-modèle : le Nouvel Observateur va jusqu'à titrer Comment Berlin est devenue la capitale des hackers. Ainsi de nombreux hackers et défenseurs de la protection des données sont passés par Berlin (pour y résider, y travailler ou juste s'y ressourcer). Dernier exemple que je découvre aujourd'hui, le chouette projet Terms of Service; Didn't Read. Bien sûr son leader, Hugo Roy, étudiant français à Sciences Po, passe son temps entre Paris et Berlin !

Dans ce contexte, que penser de Lille et Euratechnologies ? Surtout si on veut aller au delà du cocorico qui met le 165 avenue de Bretagne au premier rang des incubateurs de France et le troisième en Europe.

J'ai été frappé par une remarque de Patrick Artus, directeur de la Recherche et des Etudes de Natixis et professeur à l'Ecole Polytechnique, dans un de ses passages à L'Economie en questions : la France serait pleine d'entreprises non-schumpeteriennes. Des sociétés anciennes, voire archaïques, sans prétention à l'export mais qui grâce à leur bas de laine conséquent et à leur petit marché local ou national tiennent longtemps. Suffisamment longtemps pour ne pas être trop dérangés par des concurrents plus jeunes et plus innovantes, mais qui se casseront la figure à cause d'un manque de financement et d'un trou de trésorerie. Le paradoxe français serait là.

D'un autre côté, Noam Wasserman, économiste à Harvard Business School cette fois, a montré dans son article fameux que les entrepreneurs devaient choisir régulièrement entre king et rich : il appelle cela le Dilemme du Créateur. Si les Américains (et les Chinois d'ailleurs) étaient tout à fait prêts à ouvrir leur capital, à réserver des actions gratuites pour leurs équipes de direction et donc penchaient majoritairement du côté rich, les Français sont exactement à l'opposé : ils n'ouvrent pas son capital facilement (ni aux investisseurs, ni aux salariés) et préfèrent largement être king chez eux (je ne fais pas exception d'ailleurs).

Dans les propos de Raouti Chehi, directeur d'Euratechnologies, cela crée un discours saisissant : il se félicite du montant des fonds levés (plusieurs dizaines de millions) tout en utilisant l'exemple de Giroptic qu'il a soutenu pendant 6 ans avant qu'une campagne Kickstarter (du financement participatif donc) dépassant le million de dollars marque un véritable tournant. Cela fait maintenant 7 ans qu'Euratechnologies existe et le leader "mondial" y est toujours attendu comme le Messie, puisque le modèle reste encore cette fameuse Silicon Valley, avec sa course-poursuite aux investisseurs. J'ai pourtant l'impression que nous avons tout ici pour conjuguer patience, robustesse et excellence. Et découvrir les vertus du boot-straping, de l'indépendance et du temps long. Bref cette forme capitalistique qui permet aussi la résilience.

On pourra alors peut-être explorer les deux succès locaux OVH et Ankama : je n'ai pas toutes les clés, mais il y a au moins un business modèle (très) rentable et des fondateurs toujours aux manettes. Et pas beaucoup de fonds d'investissement. C'est même par la dette que la croissance organique est financée : cela veut dire par des banques ! J'ai l'impression qu'on est loin, très loin du modèle californien... Et le tout à Roubaix, encore et toujours !

Post-scriptum : ces notes sont posées en vrac et mériteraient probablement une étude plus détaillée. Je profite juste d'un tweet d'Arnaud Bailly pour les publier en l'état.

Un projet qui sort de l'ombre : livres.onpk.net

mardi 5 mai 2015 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackback

Vous pourrez dire merci à Mère Teresa et à Arnaud : il est désormais possible de ne pas cliquer sur Amazon pour avoir plus d'informations sur un bouquin que j'ai lu. Une page d'intermédiation se cache derrière livres.onpk.net. Il s'agissait d'un vieux projet, souvent avorté et longtemps reporté pour lequel je voulais expérimenter un nouveau langage.

J'ai ainsi goûté à Erlang et à Go lors du dernier Agile Open en Alsace avec cette idée. Erlang, un langage qui avait (aurait encore ?) tout (ou presque) pour faire un carton : un mode scripting grâce à Yaws et ses balises <erl>, une robustesse à couper le souffle, des belles références d'utilisation concrète, etc. Mais sa communauté cherche visiblement un peu trop à faire les choses "bien" et court derrière the Erlang Way. Go fut aussi un début de challenge intéressant : un langage compilé avec une documentation précise et complète, un serveur intégré performant. Je me suis arrêté quand il fallait coordonner le tout avec Apache (et son module Proxy).

Je suis donc retourné vers ma zone de confort - PHP bien sûr. Et j'ai quand même ajouté un zest de nouveautés : Redis. L'occasion de réfléchir différemment au mode de stockage des livres et de leurs relations avec différents fiches de lecture (articles de blog en fait) à coup de HMGET et de HMSET, de SRANDMEMBER ou de SMEMBERS. Juste ce qu'il fallait d'exotisme pour ça puisse sortir enfin.

Bien sûr il reste du taf : continuer la migration de mes anciens posts dans la rubrique Livres et pourquoi un jour mettre ça quelque part pour que d'autres puissent l'utiliser à leur tour.

Des livres, septième série

vendredi 10 avril 2015 :: perrick :: Livres :: 2 commentaires :: aucun trackback

Septième vague de huit bouquins lus.

  1. Sieyès, la clé de la Révolution française, de Jean-Denis Bredin
    Après l'éclairage de la Révolution française via les expériences américaines et européennes, cette riche biographie donne un angle original à cette période troublée. Celui d'un homme qui déclenchera à la fois la fin de la royauté et le début de l'empire. L'Abbé Sieyès fera une carrière politique hachée par les changements de régime incessants, par les aller-retour entre un Paris tumultueux et une campagne apaisante, par une santé frêle et un véritable orgueil, par une vision lucide du Tiers-État en 1789 et une soif de reconnaissance enfin cajolée puis délicieusement achetée par un Bonaparte dévorant d'ambition dès 1799. livres.onpk.net
  2. Bataille acidulée contre sa leucémie, d'Hélène de Francqueville
    Hélène est une amie d'enfance que je croise épisodiquement et j'ai eu le bonheur de croiser son fils quelques temps après la fin de son témoignage. Reste que l'histoire de cette bataille avec une leucémie aiguë est très touchante : tant de force et de courage pour accompagner un enfant dans des moments aussi difficiles et ces touches de légèreté, de fraternité, de convivialité aussi. Une belle preuve d'espoir. livres.onpk.net
  3. Les usurpateurs, de Susan George
    On s'occupe de tout, tel est l'injonction rassurante des entreprises trans-nationales avec les gouvernants. Susan George, chercheuse - militante bien connue d'Attac et de Nouvelle Donne, lève le voile sur cette rengaine néo-libérale qui voudrait profiter du TTIP / TAFTA pour plus de laisser-faire et de laisser-passer. A force d'exemples précis et de mises en lumière datées, la cohérence prédatrice de ces entreprises trans-nationales et de leurs lobbies apparaît au grand jour. Et si les seuls qui peuvent effectivement signer sont les politiques, ce sont véritablement les citoyens qui doivent être des plus vigilants : toujours plus faciles à lire qu'à faire. Les sceptiques paresseux regarderont peut-être Enquête sur les lobbies de la pêche industrielle de l'association Bloom, pour un cas d'école à l'échelon européen. livres.onpk.net
  4. L'entreprise, point aveugle du savoir, sous la direction de Blanche Segrestin, Baudoin Roger et Stéphane Vernac
    Visiblement pas grand monde ne sait ce qu'est une "entreprise". Elle ne résume pas à la "société", encore moins à ses "actionnaires". Les auteurs de cet ouvrage collectif en profitent pour livrer des analyses très diverses afin de mieux appréhender cette forme sociale particulière. Dans ce foisonnement, j'ai découvert deux structures tout à fait originales. Tout d'abord l'entreprise Carl Zeiss, elle est créé initialement en 1846 et se réorganise de manière tout à fait original autour de la fondation Carl-Zeiss-Stiftung en 1891 : cette structuration - encore originale - ne l'aura pas empêché d'atteindre 25 000 salariés et 4,3 milliards de CA. Ensuite le cas de l'ITRS, cette structure hybride, financée par plus de 900 industriels, a pour vocation de cartographier l'inconnu dans le domaine des semi-conducteurs : elle produit chaque année un ensemble de documents de prospective et d'évaluation des technologies de rupture. Puis ce travail est mise à la disposition des tous les acteurs - sans considérations commerciales - pour qu'ils puissent coordonner leur effort de R&D. livres.onpk.net
  5. Le mystère français, de Hervé Le Bras et Emmanuel Todd
    Cet essai anthropologique est tout à fait lumineux : à partir de cartes récentes, il explique - entre autres - les tensions politiques récentes grâce les tréfonds historiques de notre nation (déchristianisation précoce, famille nucléaire, habitat dispersé). A cet égard, la notion de "catholicisme zombie" y particulièrement féconde. Et la récente victoire étriquée du PS dans le Doubs marque une nouvelle étape dans la mutation du FN (d'un parti "anti-immigration" à un parti "peur du déclassement"). livres.onpk.net
  6. La montée en puissance de la Chine et la logique de la stratégie, de Edward N. Luttwak
    Dommage que la traduction nuise aux propos : la recherche documentaire de ce livre est fouillée, l'analyse précise et les rappels historiques intéressants. Ainsi le mythe de la stratégie huan est dépoussiéré à l'aune des rivalités italiennes de la Renaissance. Par ailleurs le "droit" à la puissance - que les chinois s'auto-attribue - trouve un écho particulier avec l'Allemagne des années 1890. Reste que l'avenir nous dira si cette grande puissance réussira à contrecarrer ses élans impérialistes pour continuer sur une voix apaisée; puisque dans le cas contraire il lui restera le chemin de la force dominante (dans le meilleur des cas, en inspirant crainte et respect, ce qu'aura réussi les Etats-Unis depuis 1917 par exemple) ou de la force belliqueuse (dans le pire, en liguant contre elle tous ses voisins, ce qu'aura réussi l'Allemagne en 1914 ou la France un siècle plus tôt). livres.onpk.net
  7. A l'ombre des jeunes filles en fleur, de Marcel Proust
    Le gros pavé de cette vague : responsable à lui tout seul d'un mois de lecture avec cette prose si caractéristique, faite de tours, de détours et de retours. J'y ai aussi découvert un tas d'anglicisme que je n'imaginais pas chez un écrivain si français (et donc utilisant nénufar, fidèle à l'étymologie arabe) : elle était de ces femmes à qui c'est un si grand plaisir de serrer la main qu'on est reconnaissant à la civilisation d'avoir fait du shake-hand un acte permis entre jeunes gens et jeunes filles qui s'abordent. J'ai aussi découvert une utilisation du mot «énorme» que je pensais largement plus récente : préférer Racine à Victor, c'est quand même quelque chose d'énorme. livres.onpk.net
  8. L'illusion économique, de Emmanuel Todd
    Un livre économique qui reste valable pas loin de 20 ans plus tard : tel est le tour de force réussi par l'anthropologue. La clé d'explication qu'il met en lumière - les différents types familiaux - permet de déchiffrer les différences de capitalisme : la version anglo-saxonne, d'une part, avec l'attention portée sur le court terme et privilégiant la consommation sur la production, et d'autre part le capitalisme intégré, présentant les traits inverses et dominant en Allemagne, au Japon ou en Corée. Si cette thèse féconde reste centrale, l'ouvrage regorge de pépites. Après la constatation de la baisse du nombre de scientifiques produits par les universités outre-atlantiques, il écrit que le nouveau système technique défini par la numérisation informatique pourrait ouvrir une voie nouvelle de développement, non pas brillante, comme le suggèrent les fous de l'Internet et du téléphone portable, mais au contraire adaptée à la médiocrité intellectuelle de l'époque, à la stagnation du niveau culturel. Un peu plus loin, les lecteurs réguliers du GEAB y trouveront aussi du réconfort : La croissance des Etats-Unis, c'est l'émergence d'un nouveau type de puissance : une Amérique qui n'a plus la capacité de tirer le monde vers l'avant mais qui peut interdire à la planète d'oublier son existence. Et les déçus de la Troïka, en Grèce et ailleurs, puiseront de l'eau pour leur moulin : le retour progressif à l'aveuglement des années 30, avec cette ré-émergence des politiques de diminution de la dépense publique qui aggravent le retard structurel de la consommation, est un phénomène stupéfiant pour qui s'intéresse à l'histoire des idées. livres.onpk.net