Remarques en passant sur la combinaison capital, savoir-faire et rébellion

vendredi 11 septembre 2015 :: perrick :: Entreprenariat :: aucun commentaire :: aucun trackback

Après un premier jet sur Les mirages de la Silicon Valley, je profite d'un nouvel essai de Nicolas Colin intitulé Qu’est-ce qu’un écosystème entrepreneurial ? pour tenter d'y voir encore un peu plus clair.

Bien sûr, l'abstraction est séduisante : dénicher une recette pour un écosystème entrepreneurial est un graal pour beaucoup de pays. Ou de "territoires". Et il faut avouer que la combinaison capital, savoir-faire et rébellion est féconde. Elle permet un tas de raccourcis brillants et surtout d'expliquer avec brio les succès de la Silicon Valley, de Londres ou d'Israël.

Premier point intéressant, les investissements publics peuvent avoir leur part dans la constitution du "capital" : le programme Yozma est un exemple réussi de ce que nous appellerions "niche fiscale" en France. Ici ça donne :une souscription au capital d’une Petite ou Moyenne Entreprise et/ou Industrielle permet de réduire de 18 % son IR ou de 50 % son ISF, là-bas c'est : offering attractive tax incentives to foreign venture-capital investments in Israel and promising to double any investment with funds from the government. Sans parler des fonds prodigieux du Département de la Défense qui ont irrigué la Silicon Valley : la puissance publique peut encore espérer jouer des cartes.

Deuxième point saillant : l'importance des villes, de Londres à San Francisco, de Bangalore à Tel Aviv-Jaffa. C'est à mon sens la principale faiblesse de l'argumentation comparative de l'essai. Les Français n'ont pas le monopole de la rébellion politique, il suffit de penser à Charleston ou à Michael Brown; Berlin et sa scène artistico-hacker montre un tout autre visage que les grandes entreprises - qu'elles soient allemandes ou autres; Londres peut se targuer d'avoir créer un désert anglais. Les premiers dragons asiatiques - Séoul, Taiwan, Hong-Kong - ont montré un chemin vers une forme de modernité avec une densification phénoménale de leur territoire et une ouverture totale à la mondialisation (sans passer par la case "industrie lourde à usage intérieur"). Peut-être les vieux centres occidentaux ont-ils tout juste commencé à découvrir la recette ! Dans son livre magistrale - Une grande divergence, Kenneth Pomeranz nous mettait en garde contre ce biais méthodologique - confondre territoire et pays - en étudiant finement la région de Liverpool & Manchester à certaines zones de la Chine impériale et en démontrant que c'est une contrainte énergétique qui permet d'expliquer le grand écart qui arrivera au cours du XIXe siècle. Et puis l'histoire - à partir de la Renaissance en particulier - regorge de poches citadines d'une grande richesse : Venise et le Levant, Gênes et les Amériques, Amsterdam et l'Orient. Après avoir "disparu" dans les changements d'échelle apportés par l'Etat-Nation, chacune des ses villes profite désormais d'une rente touristique pour le plaisir de nos yeux, en attendant peut-être que les ponts abandonnés de Californie nous offrent la même impression.

D'autres internautes ont cités Todd, FrenchTech, ENA dans les commentaires : le débat n'est pas clos et il continuera de rebondir. Peut-être en allant explorer l'Asie - grande absente de l'article et que j'avoue très mal connaître.

Réseau chinois dans les distributeurs

jeudi 20 août 2015 :: perrick :: Connexe(s) :: aucun commentaire :: aucun trackback

J'ai découvert hier un nouveau logo sur un distributeur : Union Pay.

Logo Union Pay

Il trône désormais à côté de Visa et MasterCard sur l'écran du Crédit Agricole. Visiblement ça date un peut (2006 d'après Wikipedia avec des évolutions en 2012). Et ce n'est pas tout, en 2015 le site annonce toujours une bonne année 2013 !

Page d'accueil d'UnionPay en France - 08/2015

J'imagine qu'ils ont d'autres problèmes à l'heure où la bourse chinoise fait le yo-yo.

Des livres, huitième série

mercredi 22 juillet 2015 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback

Huitième vague de huit bouquins lus.

  1. Silex and the City, de JUL
    Les aventures décoiffantes d'une famille de sauvages pré-historiques : jubilatoire. livres.onpk.net
  2. Discours et conférences, de Jean Jaurès
    Un détour par une source féconde de notre vie politique : ces discours de Jean Jaurès m'ont permis de découvrir d'autres facettes de ce "grand personnage" qui pourtant n'a jamais été ni Président du Conseil, ni Premier Ministre. Je connaissais bien sûr le pacifiste, j'ai découvert le socialiste convaincu : c'est incroyable d'entendre une tel foi dans le sens de l'Histoire, Marx montre aussi que pour la première fois la vie pleine et libre sera réalisée par l'homme, que les travailleurs auront tous ensemble la délicatesse nerveuse de l'ouvrier et la vigueur tranquille du paysan, et que l'humanité se redressera, plus heureuse et plus noble, sur la terre renouvelée. Et le dreyfusard engagé. Et le visionnaire soucieux. livres.onpk.net
  3. Japon, de David Michaux
    De belles images pour évoquer le pays du soleil vivant avec tous ses contrastes, ses traditions, ses rites et son histoire. livres.onpk.net
  4. Le bonheur inquiet, de Lewis Trondheim
    Les exploits minuscules d'un dessinateur en goguette forment une BD légère et délicieuse. Ce matin, j'ai déposé mon dossier administratifs à la mairie pour le renouvellement de ma carte d'identité. J'ai aussi apporté tous les papiers à la préfecture pour refaire mon permis de conduire. J'ai acheté deux BD que je voulais lire depuis un moment. Du pain. Du fromage. Des carnets. Et j'ai récupéré un colis à la Poste. Tout ça en une heure 48 minutes et sous la pluie. Je ne dois pas être très loin du super-héros. livres.onpk.net
  5. Noir est l'arbre des souvenirs, bleu l'air, de Rosetta Loy
    Un très beau roman, tout en ellipse et en flash-back, en descriptions précises et en évocations pudiques. L'histoire d'une famille italienne (les parents, trois frères et soeurs) qui navigue comme elle peut dans les remous de la Seconde Guerre Mondiale entre Venise, la Libye, la campagne ligure et Rome. livres.onpk.net
  6. De Lille Métropole Communauté Urbaine à Métropole Européenne de Lille, Lettre ouverte à Damien Castelain, de Bruno Bonduelle
    Douze propositions sur 42 pages : au bénéfice de l'âge, l'ancien PDG de Bonduelle (les fameuses conserves) se permet de proposer une vision à long terme (25 ans) pour la grande métropole de Lille. Basé sur un constat - Lyon serait passé devant - il ambitionne une métropole à 2 millions d'habitants, une exposition internationale pour 2024, des forêts urbaines ou le déménagement du siège de la Communauté Urbaine. C'est parfois décapant mais toujours argumenté et pédagogique. Rendez-vous à Lille-Lambersart dans 15 ans ?
  7. Fouché. Les silences de la pieuvre d'Emmanuel de Waresquiel
    Je poursuis mes explorations de la Révolution Française avec cette biographie d'un conventionnel "régicide" qui finira par devenir un Ministre de la Police indéboulonnable ou presque. Mes découvertes y ont été nombreuses : la fièvre des idées révolutionnaires, les mécanismes de l'enrichissement personnel, la complexité des réseaux policiers et diplomatiques, la prétention à contrôler l'opinion publique, les manoeuvres tactiques des élections, l'aveuglement impérial pour "sauver la Révolution" et surtout la passion dévorante de l'ambition et du pouvoir (celle qui ne peut se partager qu'en couple). livres.onpk.net
  8. Escape velocity de Geoffrey A. Moore
    Après Crossing the chasm qui m'avait enthousiasmé, j'ai décidé de faire confiance à l'auteur pour un autre livre. Mauvaise pioche : No Parking est encore loin d'avoir franchi les différents caps qui auraient rendu cette nouvelle lecture stimulante. Il n'empêche que les cadres conceptuels sont intéressants : à commencer par la "hierachy of powers" (la base du livre) ou les "two business architectures".
    two business architectures
    livres.onpk.net

Appel à conférenciers : Forum PHP 2015

jeudi 25 juin 2015 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackback

Le prochain Forum PHP va être spécial : on y fêtera les 20 ans du PHP, et les 15 ans de l'AFUP. Lors du dernier anniversaire en 2010, nous avions crevé tous les plafonds : une semaine avant l'évènement, c'était plein à craquer et les inscriptions avaient été fermées. Nous étions finalement plus de 500 à la Villette. Cette fois-ci c'est au Beffroi de Montrouge que ça se passe et encore une fois ce devrait être tip top.

Les plus prévenants peuvent déjà s'inscrire ou bien proposer une conférence. Une fois n'est pas coutume, je viens de déposer une première idée : Ô mon dieu, qu'avons-nous fait ? L'AFUP 15 ans plus tard. On verra un peu plus tard si ça mord du côté des organisateurs (dont je ne fais plus partie).

En tout cas rendez-vous fin novembre 2015 à Paris !

Les mirages de la Silicon Valley

lundi 8 juin 2015 :: perrick :: Entreprenariat :: un commentaire :: aucun trackback

Tout le monde (ou presque) s'extasie devant les succès réguliers et répétés de la Silicon Valley des tubes à vide jusqu'au social media, avec cette combinaison souvent imitée d'un état militaire dispendieux, des fonds d'investissement bien garnis, des établissements universitaires réputés mondialement et d'un état d'esprit libertarien.

Visiblement Berlin - autre pôle d'innovation - est devenu un anti-modèle : le Nouvel Observateur va jusqu'à titrer Comment Berlin est devenue la capitale des hackers. Ainsi de nombreux hackers et défenseurs de la protection des données sont passés par Berlin (pour y résider, y travailler ou juste s'y ressourcer). Dernier exemple que je découvre aujourd'hui, le chouette projet Terms of Service; Didn't Read. Bien sûr son leader, Hugo Roy, étudiant français à Sciences Po, passe son temps entre Paris et Berlin !

Dans ce contexte, que penser de Lille et Euratechnologies ? Surtout si on veut aller au delà du cocorico qui met le 165 avenue de Bretagne au premier rang des incubateurs de France et le troisième en Europe.

J'ai été frappé par une remarque de Patrick Artus, directeur de la Recherche et des Etudes de Natixis et professeur à l'Ecole Polytechnique, dans un de ses passages à L'Economie en questions : la France serait pleine d'entreprises non-schumpeteriennes. Des sociétés anciennes, voire archaïques, sans prétention à l'export mais qui grâce à leur bas de laine conséquent et à leur petit marché local ou national tiennent longtemps. Suffisamment longtemps pour ne pas être trop dérangés par des concurrents plus jeunes et plus innovantes, mais qui se casseront la figure à cause d'un manque de financement et d'un trou de trésorerie. Le paradoxe français serait là.

D'un autre côté, Noam Wasserman, économiste à Harvard Business School cette fois, a montré dans son article fameux que les entrepreneurs devaient choisir régulièrement entre king et rich : il appelle cela le Dilemme du Créateur. Si les Américains (et les Chinois d'ailleurs) étaient tout à fait prêts à ouvrir leur capital, à réserver des actions gratuites pour leurs équipes de direction et donc penchaient majoritairement du côté rich, les Français sont exactement à l'opposé : ils n'ouvrent pas son capital facilement (ni aux investisseurs, ni aux salariés) et préfèrent largement être king chez eux (je ne fais pas exception d'ailleurs).

Dans les propos de Raouti Chehi, directeur d'Euratechnologies, cela crée un discours saisissant : il se félicite du montant des fonds levés (plusieurs dizaines de millions) tout en utilisant l'exemple de Giroptic qu'il a soutenu pendant 6 ans avant qu'une campagne Kickstarter (du financement participatif donc) dépassant le million de dollars marque un véritable tournant. Cela fait maintenant 7 ans qu'Euratechnologies existe et le leader "mondial" y est toujours attendu comme le Messie, puisque le modèle reste encore cette fameuse Silicon Valley, avec sa course-poursuite aux investisseurs. J'ai pourtant l'impression que nous avons tout ici pour conjuguer patience, robustesse et excellence. Et découvrir les vertus du boot-straping, de l'indépendance et du temps long. Bref cette forme capitalistique qui permet aussi la résilience.

On pourra alors peut-être explorer les deux succès locaux OVH et Ankama : je n'ai pas toutes les clés, mais il y a au moins un business modèle (très) rentable et des fondateurs toujours aux manettes. Et pas beaucoup de fonds d'investissement. C'est même par la dette que la croissance organique est financée : cela veut dire par des banques ! J'ai l'impression qu'on est loin, très loin du modèle californien... Et le tout à Roubaix, encore et toujours !

Post-scriptum : ces notes sont posées en vrac et mériteraient probablement une étude plus détaillée. Je profite juste d'un tweet d'Arnaud Bailly pour les publier en l'état.

Un projet qui sort de l'ombre : livres.onpk.net

mardi 5 mai 2015 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackback

Vous pourrez dire merci à Mère Teresa et à Arnaud : il est désormais possible de ne pas cliquer sur Amazon pour avoir plus d'informations sur un bouquin que j'ai lu. Une page d'intermédiation se cache derrière livres.onpk.net. Il s'agissait d'un vieux projet, souvent avorté et longtemps reporté pour lequel je voulais expérimenter un nouveau langage.

J'ai ainsi goûté à Erlang et à Go lors du dernier Agile Open en Alsace avec cette idée. Erlang, un langage qui avait (aurait encore ?) tout (ou presque) pour faire un carton : un mode scripting grâce à Yaws et ses balises <erl>, une robustesse à couper le souffle, des belles références d'utilisation concrète, etc. Mais sa communauté cherche visiblement un peu trop à faire les choses "bien" et court derrière the Erlang Way. Go fut aussi un début de challenge intéressant : un langage compilé avec une documentation précise et complète, un serveur intégré performant. Je me suis arrêté quand il fallait coordonner le tout avec Apache (et son module Proxy).

Je suis donc retourné vers ma zone de confort - PHP bien sûr. Et j'ai quand même ajouté un zest de nouveautés : Redis. L'occasion de réfléchir différemment au mode de stockage des livres et de leurs relations avec différents fiches de lecture (articles de blog en fait) à coup de HMGET et de HMSET, de SRANDMEMBER ou de SMEMBERS. Juste ce qu'il fallait d'exotisme pour ça puisse sortir enfin.

Bien sûr il reste du taf : continuer la migration de mes anciens posts dans la rubrique Livres et pourquoi un jour mettre ça quelque part pour que d'autres puissent l'utiliser à leur tour.

Des livres, septième série

vendredi 10 avril 2015 :: perrick :: Livres :: 2 commentaires :: aucun trackback

Septième vague de huit bouquins lus.

  1. Sieyès, la clé de la Révolution française, de Jean-Denis Bredin
    Après l'éclairage de la Révolution française via les expériences américaines et européennes, cette riche biographie donne un angle original à cette période troublée. Celui d'un homme qui déclenchera à la fois la fin de la royauté et le début de l'empire. L'Abbé Sieyès fera une carrière politique hachée par les changements de régime incessants, par les aller-retour entre un Paris tumultueux et une campagne apaisante, par une santé frêle et un véritable orgueil, par une vision lucide du Tiers-État en 1789 et une soif de reconnaissance enfin cajolée puis délicieusement achetée par un Bonaparte dévorant d'ambition dès 1799. livres.onpk.net
  2. Bataille acidulée contre sa leucémie, d'Hélène de Francqueville
    Hélène est une amie d'enfance que je croise épisodiquement et j'ai eu le bonheur de croiser son fils quelques temps après la fin de son témoignage. Reste que l'histoire de cette bataille avec une leucémie aiguë est très touchante : tant de force et de courage pour accompagner un enfant dans des moments aussi difficiles et ces touches de légèreté, de fraternité, de convivialité aussi. Une belle preuve d'espoir. livres.onpk.net
  3. Les usurpateurs, de Susan George
    On s'occupe de tout, tel est l'injonction rassurante des entreprises trans-nationales avec les gouvernants. Susan George, chercheuse - militante bien connue d'Attac et de Nouvelle Donne, lève le voile sur cette rengaine néo-libérale qui voudrait profiter du TTIP / TAFTA pour plus de laisser-faire et de laisser-passer. A force d'exemples précis et de mises en lumière datées, la cohérence prédatrice de ces entreprises trans-nationales et de leurs lobbies apparaît au grand jour. Et si les seuls qui peuvent effectivement signer sont les politiques, ce sont véritablement les citoyens qui doivent être des plus vigilants : toujours plus faciles à lire qu'à faire. Les sceptiques paresseux regarderont peut-être Enquête sur les lobbies de la pêche industrielle de l'association Bloom, pour un cas d'école à l'échelon européen. livres.onpk.net
  4. L'entreprise, point aveugle du savoir, sous la direction de Blanche Segrestin, Baudoin Roger et Stéphane Vernac
    Visiblement pas grand monde ne sait ce qu'est une "entreprise". Elle ne résume pas à la "société", encore moins à ses "actionnaires". Les auteurs de cet ouvrage collectif en profitent pour livrer des analyses très diverses afin de mieux appréhender cette forme sociale particulière. Dans ce foisonnement, j'ai découvert deux structures tout à fait originales. Tout d'abord l'entreprise Carl Zeiss, elle est créé initialement en 1846 et se réorganise de manière tout à fait original autour de la fondation Carl-Zeiss-Stiftung en 1891 : cette structuration - encore originale - ne l'aura pas empêché d'atteindre 25 000 salariés et 4,3 milliards de CA. Ensuite le cas de l'ITRS, cette structure hybride, financée par plus de 900 industriels, a pour vocation de cartographier l'inconnu dans le domaine des semi-conducteurs : elle produit chaque année un ensemble de documents de prospective et d'évaluation des technologies de rupture. Puis ce travail est mise à la disposition des tous les acteurs - sans considérations commerciales - pour qu'ils puissent coordonner leur effort de R&D. livres.onpk.net
  5. Le mystère français, de Hervé Le Bras et Emmanuel Todd
    Cet essai anthropologique est tout à fait lumineux : à partir de cartes récentes, il explique - entre autres - les tensions politiques récentes grâce les tréfonds historiques de notre nation (déchristianisation précoce, famille nucléaire, habitat dispersé). A cet égard, la notion de "catholicisme zombie" y particulièrement féconde. Et la récente victoire étriquée du PS dans le Doubs marque une nouvelle étape dans la mutation du FN (d'un parti "anti-immigration" à un parti "peur du déclassement"). livres.onpk.net
  6. La montée en puissance de la Chine et la logique de la stratégie, de Edward N. Luttwak
    Dommage que la traduction nuise aux propos : la recherche documentaire de ce livre est fouillée, l'analyse précise et les rappels historiques intéressants. Ainsi le mythe de la stratégie huan est dépoussiéré à l'aune des rivalités italiennes de la Renaissance. Par ailleurs le "droit" à la puissance - que les chinois s'auto-attribue - trouve un écho particulier avec l'Allemagne des années 1890. Reste que l'avenir nous dira si cette grande puissance réussira à contrecarrer ses élans impérialistes pour continuer sur une voix apaisée; puisque dans le cas contraire il lui restera le chemin de la force dominante (dans le meilleur des cas, en inspirant crainte et respect, ce qu'aura réussi les Etats-Unis depuis 1917 par exemple) ou de la force belliqueuse (dans le pire, en liguant contre elle tous ses voisins, ce qu'aura réussi l'Allemagne en 1914 ou la France un siècle plus tôt). livres.onpk.net
  7. A l'ombre des jeunes filles en fleur, de Marcel Proust
    Le gros pavé de cette vague : responsable à lui tout seul d'un mois de lecture avec cette prose si caractéristique, faite de tours, de détours et de retours. J'y ai aussi découvert un tas d'anglicisme que je n'imaginais pas chez un écrivain si français (et donc utilisant nénufar, fidèle à l'étymologie arabe) : elle était de ces femmes à qui c'est un si grand plaisir de serrer la main qu'on est reconnaissant à la civilisation d'avoir fait du shake-hand un acte permis entre jeunes gens et jeunes filles qui s'abordent. J'ai aussi découvert une utilisation du mot «énorme» que je pensais largement plus récente : préférer Racine à Victor, c'est quand même quelque chose d'énorme. livres.onpk.net
  8. L'illusion économique, de Emmanuel Todd
    Un livre économique qui reste valable pas loin de 20 ans plus tard : tel est le tour de force réussi par l'anthropologue. La clé d'explication qu'il met en lumière - les différents types familiaux - permet de déchiffrer les différences de capitalisme : la version anglo-saxonne, d'une part, avec l'attention portée sur le court terme et privilégiant la consommation sur la production, et d'autre part le capitalisme intégré, présentant les traits inverses et dominant en Allemagne, au Japon ou en Corée. Si cette thèse féconde reste centrale, l'ouvrage regorge de pépites. Après la constatation de la baisse du nombre de scientifiques produits par les universités outre-atlantiques, il écrit que le nouveau système technique défini par la numérisation informatique pourrait ouvrir une voie nouvelle de développement, non pas brillante, comme le suggèrent les fous de l'Internet et du téléphone portable, mais au contraire adaptée à la médiocrité intellectuelle de l'époque, à la stagnation du niveau culturel. Un peu plus loin, les lecteurs réguliers du GEAB y trouveront aussi du réconfort : La croissance des Etats-Unis, c'est l'émergence d'un nouveau type de puissance : une Amérique qui n'a plus la capacité de tirer le monde vers l'avant mais qui peut interdire à la planète d'oublier son existence. Et les déçus de la Troïka, en Grèce et ailleurs, puiseront de l'eau pour leur moulin : le retour progressif à l'aveuglement des années 30, avec cette ré-émergence des politiques de diminution de la dépense publique qui aggravent le retard structurel de la consommation, est un phénomène stupéfiant pour qui s'intéresse à l'histoire des idées. livres.onpk.net

WP-CLI, enfin une bonne réponse pour WordPress

mardi 7 avril 2015 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackback

Visiblement WordPress a gagné. Je me suis donc résigné à en installer pour des sites plus ou moins perso. Deux mois plus tard, j'ai déjà 3 versions de retard : le core WordPress bien sûr mais aussi pour certains plugins et thèmes. Il était temps d'arrêter de procrastiner tranquillement. En découvrant Drush au boulot, je me suis dit que c'était LA bonne solution : un outil en ligne de commande pour faire les mises à jour (et plus si affinités). Le concept n'est pas nouveau (on l'utilise pour Opentime depuis belle lurette) et il est efficace...

Visiblement la communauté WordPress a son propre outil : WP CLI. Quinze minutes plus tard, je dois bien avouer que je suis bluffé : mon installation est à jour ! Et les plugins ! Et les thèmes ! Bravo à Andreas Creten et Daniel Bachhuber.

Pk.fr : le rêve s'arrête aujourd'hui

lundi 9 mars 2015 :: perrick :: Perso :: aucun commentaire :: aucun trackback

J'espérais très fort m'offrir un joyeux cadeau d'anniversaire aujourd'hui : un nom de domaine en .fr avec juste mon sigle "Pk". La période de "landrush" était en effet annoncé pour le 9 mars, pile poile pour mon anniversaire ! Je suis même allé jusqu'à faire une pré-commande chez Gandi.

Mais la chance n'était pas avec moi pour le coup : une marketplace de noms de domaine de Clermont-Ferrand est passée avant moi. Et je doute qu'elle avait besoin d'un deuxième nom aussi court pour son business ;-) La bonne nouvelle, c'est quand même que je n'aurais pas à changer le domaine pour ce blog !

Opera et Vivaldi sont dans un bateau

vendredi 30 janvier 2015 :: perrick :: Navigateurs :: aucun commentaire :: aucun trackback

Les lecteurs attentifs et réguliers de ce blog connaissent mon attachement profond au navigateur Opera. J'avais évoqué mon passage avorté vers Opera 15 en août 2013. Courant 2014, j'ai franchi le pas : Opera 22 et sa fonctionnalité d'auto-mise à jour m'a finalement satisfait. J'avais l'impression qu'effectivement mon navigateur préféré s'améliorait régulièrement. J'ai appris à apprécier les accès rapides et j'ai même eu un soupir de soulagement profond quand les signets sont revenus.

Et puis hier, patatras. J'ai découvert un nouveau projet Vivaldi : https://vivaldi.com. Le résultat du travail régulier d'une équipe d'anciens d'Opera. Une équipe de 25 personnes avec comme mission : reprendre le flambeau des "power-users" perdus d'Opera. Bien sûr le fruit de leur travail n'est qu'une Tech Preview. Mais une version directement pour Mac, Windows et Linux. Une version crée avec JavaScript and React au niveau de l'interface. Une version prometteuse donc...

Bien sûr tout n'est pas parfait (à part le rendu puisque qu'il y a Chromium derrière). Mais il ne manque pas grand chose pour que Vivaldi devienne mon navigateur par défaut (l'amélioration des accès rapide par exemple). Affaire à suivre en tout cas...

Le PHP Tour s'exportera au Luxembourg en 2015

lundi 26 janvier 2015 :: perrick :: PHP :: aucun commentaire :: aucun trackback

A l'heure où les banquiers doivent se poser la question de quitter le Luxembourg (affaire Luxleaks et Cie) et de s'intaller en Grèce (vu que la dette est LA priorité du nouveau gouvernement là-bas, j'imagine Alexis Tsipras annoncer que la finance est son ami incontournable), les développeurs PHP ont une occasion unique d'aller visiter du pays. Pour la première fois, le PHP Tour quitte le sol français et fera un détour en mai 2015 chez nos amis luxembourgeois.

D'ici les 12 et 13 mai 2015, il vous reste quelques temps pour proposer une conférence (ou deux) : le thème retenu pour cette année est PHP et le Cloud. L'appel à conférenciers est ouvert jusque fin février. En espérant que l'évènement soit à la hauteur du lieu, parce que le Centre Culturel de Rencontre Abbaye de Neumünster a l'air magnifique... Et qui sait, peut-être aurons-nous l'occasion de goûter au Judd mat Gaardebounen.

Migration MySQL et MariaDB

mercredi 10 décembre 2014 :: perrick :: MySQL :: aucun commentaire :: aucun trackback

Au boulot, nous avons migré plusieurs serveurs récemment : de MySQL 5.5, certains machines sont passées à MySQL 5.6 et d'autres à MariaDB. Et bizarrement ce sont les serveurs avec MariaDB qui ont posé le moins de problème.

En effet MySQL 5.6 utilise par défaut son mode strict : un certain nombre de requêtes qui passait avant ne passe plus désormais. Le paramètre que nous avons utilisé dans my.cnf, c'est sql_mode = "NO_ENGINE_SUBSTITUTION" (merci à Server Falut cette fois). Il nous a permis de laisser la production tranquille, le temps de changer la configuration de MySQL sur le serveur d'intégration continue et de corriger les requêtes dans tous les tests.

Bref, MariaDB rocks. Et les tests unitaires sur un serveur d'intégration continue bien configuré encore plus !

Conférence "comment les hackers explorent le monde"

dimanche 23 novembre 2014 :: perrick :: Hacks :: aucun commentaire :: aucun trackback

J'ai eu l'occasion de faire un petit discours lors du forum public De l'indignation à l'action : une volonté humaniste à Lille. Le voici sans mes digressions ;-)

Que se passe-t-il quand je tape « document confidentiel – ne pas diffuser » puis le nom d'une société ou d'un ministère ? Dans quel interstice d'internet suis-je entré ? S'agit-il d'une faille exploitée par un internaute malveillant ou bien d'un oubli fâcheux par un stagiaire tête en l'air. La justice française a tranché en condamnant en appel Bluetouff, un blogueur, simplement pour avoir su utiliser Google. Heureusement les journalistes qui ont eu l'outrecuidance d'utiliser le zoom de leur appareil photo pour lire des documents plus ou moins « secret défense » agités devant eux n'ont pas eu un tel traitement. Je fais bien sûr référence aux feuillets à propos du placement sur écoute de M. Nicolas Sarkozy brandis par notre Garde des Sceaux Mme Christine Taubira. Avant de ricaner sur son incompétence, ayez une pensée pour M. Hugh Powell, Deputy National Security Adviser, qui a apporté un mémo à son Premier Ministre au 10 Downing Street au début de la crise en Ukraine. Le mémo, lu par d'autres journalistes de la même manière, annonçait que son gouvernement ne soutiendrait pas les sanctions économiques contre la Russie et qu'il ne fermerait pas non plus l'accès à la City de Londres aux intérêts de ses oligarques.

Read next

Lille Dynamic : hôtel d'entreprises

vendredi 3 octobre 2014 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

Il y a 5 ans, No Parking s'installait à Euratechnologies. L'offre disponible sur le marché était plutôt limité : en dehors des classiques 3/6/9 du privé, il n'y avait que La Haute Borne et ses 150 m2 minimum. J'ai découvert aujourd'hui une nouvelle offre côté hôtel d'entreprises : Lille Dynamic. Porté par des acteurs institutionnels (Département du Nord, Lille Métropole, etc.) et des privés (Kic), il s'agit d'un bâtiment pas loin d'un métro (CHR B Calmette) et du pôle Eurasanté (et aussi en zone franche). La particularité : des petits espaces, à partir de 30m2.

Il faut croire que le "public" a enfin compris l'intérêt des espaces de type co-working : on y retrouve une "plage du village" et une souplesse pour les baux. Bref un concept intéressant et innovant en complément d'Euratechnologies. Seul bémol pour l'instant, si la livraison des bâtiments est prévu pour novembre 2014, le site web n'existe pas encore. Les seuls liens disponibles sont donc ceux du bailleur : Batixia en octobre 2013.

Envoyer Eclipse vers la Luna

jeudi 18 septembre 2014 :: perrick :: Projets Open Source :: aucun commentaire :: aucun trackback

Depuis quelques temps (semaines ? mois ?), j'avais des soucis avec mon vénérable Eclipse (une version Indigo de 2011). Je me suis donc lancé ce matin dans une réinstallation complète. Deux heures plus tard, je suis enfin content du résultat.

Tout avait très bien commencé : un download "propre" d'Eclipse PDT. Puis première impasse : il faut mettre à jour la version du JDK. Visiblement la 6 n'est pas assez récente. Il faut la 7 ! Heureusement je trouve jdk-7u67-macosx-x64. Et puis le truc de "ouf" : la procédure d'installation de Subversive propose un Drag and drop into a running Eclipse workspace to install Subversive. Et en plus ça marche ! Tout s'installait proprement.

Ce fut malheureusement la fin des évidences : les deux points gênants allaient arriver. Le premier - mineur - c'est que Subversive nécessite un connecteur SVN : Phase 2 - Installation of Subversive SVN Connectors. Je n'ai pas encore compris la raison de cette installation séparée mais au moins c'est documenté et ça marche. Le deuxième - majeur - m'aura tenu pas loin d'1h30 : comment faire fonctionner l'auto-complétion ? C'est la seule fonctionnalité qui m'attache à Eclipse PDT, tout le reste existe aussi bien ailleurs. J'ai essayé un tas de trucs qu'on peut lire ici ou . Jusqu'au moment où je suis tombé sur Re: Upgraded to Kepler: content assist no more available qui propose LA solution : Remove files under workspace/.metadata/.plugins/org.eclipse.dltk.core.index.sql.h2. Kepler repository has newer version of h2 database. It is incompatible to older one. Je ne poserai pas la question du pourquoi le cache n'est pas supprimé à la volée lors de la procédure de mise à jour d'un projet Eclipse : mon problème est désormais résolu. Et si j'en crois le rythme de mes mises à jour, ça devrait tenir 2 ou 3 ans ;-)