Huit bouquins lus, la trentième-sixième vague

mardi 26 novembre 2024 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. Mystery of Things: Evocations of the Japanese Supernatural de Akeji Sumiyoshi et Patrik Le Nestour
    J'avais déjà évoqué la figure du calligraphe Akeji : j'ai donc poursuivi ma découverte de cet artiste à travers un recueil d'histoires qu'il a partagées avec Patrick Le Nestour. Des histoires du folklore japonais, celles qu'on peut vivre quand on a comme voisine une forêt au nord de Kyoto, empreintes de mystique et peuplées de "Mono No Ke". Ces personnages surnaturels qu'Akeji est allé puiser dans la littérature classique du Japon médiéval et qu'un autre grand-maître japonais - Hayao Miyazaki, bien sûr - a repris puis dévoilé au reste du monde. livres.onpk.net
  2. Politiser le renoncement de Alexandre Monnin
    Dans la lignée des travaux de Elinor Ostrom, j'avais croisé le concept de "communs négatifs" : l'essai d'Alexandre Monnin fut l'occasion de s'y confronter. Face à une ruine anticipée, il propose ainsi de politiser le renoncement : plutôt que de laisser le marché fermer les activités devenues non-viables (pour mieux préserver celles qui ne le sont pas encore), il insiste sur la remise en cause du statu quo. Ainsi les habitants et travailleurs des stations de ski ne peuvent se permettre d'être réduits à de simples rayures sur les lignes "immobilisations" d'un bilan comptable ou financier le jour où. Un chantier théorique et stimulant qui invite à d'autres lectures et autant de controverses : on est encore loin d'un déclencheur universel qui entrainerait un engagement de terrain. Quand bien même nous avons déjà sur les bras quantités de "communs négatifs" à gérer... livres.onpk.net
  3. Notre vagabonde liberté de Gaspard Koenig
    Traverser la France, l'Allemagne et l'Italie à cheval : un voyage ambitieux qu'effectue le philosophe avec sa monture Destinada. Un chassé-croisé entre le périple de Montaigne vers 1580 et les tracasseries administratives ou sanitaires. Sauf que cette fois l'assistance est à distance, elle s'active en back-office via coup de fil ou message électronique : la techno-sphère a bien gonflé. Heureusement on a plaisir à suivre ce qu'une plume peut s'offrir de plus précieux : du temps pour écrire, pour partager son érudition et pour croquer une tranche de vie si contemporaine. livres.onpk.net
  4. Un petit livre rouge sur la source de Stefan Merckelbach
    Probablement mon livre de l'année  petit, clair et percutant sur une question pourtant simple, celle du "leadership". Celui qui a une idée et qui invite d'autres personnes à le rejoindre devient de-factor la "source du projet". Et tant pis pour les collectifs aux prétentions horizontales ou pour les amis qui n'invitent jamais une deuxième fois d'affilé, ils ne pourront pas s'épanouir dans le temps. J'ai pris une belle claque en lisant ces 150 pages en une soirée : à la fois en ré-examinant mes propres projets para-professionnels et surtout en offrant à d'autres ce point de vue tranchant sur leurs initiatives. Un coup de cœur piqué dans le podcast de Benoît Lemaignan sur GDIY. livres.onpk.net
  5. Continuous Discovery Habits de Teresa Torres
    Plutôt que de partir d'un hypothétique Chief Engineer pour guider le développement d'un nouveau produit, Teresa Torres part du trio product manager / designer / software engineer : ce sera leur responsabilité d'explorer les douleurs, besoins et désirs des futurs clients. Elle propose par ailleurs un certain nombre d'outils pour mener à bien cette mission : la cartes des expériences (qu'il est important de commencer seul), les questions en entretien (à répéter religieusement chaque semaine), l'espace des opportunités (en arbre, pour structurer son exploration). Bien sûr viendra le temps des solutions, mais ce sera après avoir dépassé la moitié de l'ouvrage : belle preuve de l'importance relative de bien comprendre son client avant de déployer ses idées, de digérer ses hypothèses, d'en mesurer les impacts. Reste que - comme dans le Lean, toute la difficulté tient à la répétition de la routine. Et si le trio n'a pas la source entre ses mains, il deviendra plus facile d'utiliser les services d'un ou d'une coach. Teresa propose bien sûr ses services ! livres.onpk.net
  6. Humus de Gaspard Koenig
    Kevin et Arthur deviennent amis lors de leurs études à l'Agro. Le premier sera une égérie de la start-up nation (avec une jeune pousse biberonnée à la croissance et aux levés de fonds), le second choisira le retour à la terre. Les deux se heurteront à la dure réalité, celle qui ne fait pas de cadeau. Toute ressemblance avec les rebondissements autour de Ynsect ne saurait être tout à fait fortuite, bien évidemment. Une belle oeuvre de fiction pour explorer et comprendre les méandres du capitalisme contemporain (jusqu'à la caricature revêche du radicalisme militant). livres.onpk.net
  7. Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa
    Que faire quand la vie vous échappe ? Le Prince Salina voit son monde familier se dérober peu à peu : la vitalité change de camp et seul son neveu - rebelle et fougueux - est en mesure de tourner casaque pour en profiter. À lui, le Guépard, il ne reste que les hommages, la science et la contemplation, dans cette décadence passive, molle et précieuse d'une Sicile abandonnée par la modernité. L'intelligence et le rafinement ne servant finalement qu'à accepter l'inévitable poussière. Mais quelle langue - mordante et délicate - pour nous accueillir au cœur de cette époque révolue : envoûtant ! livres.onpk.net
  8. Guns, Germs and Steel de Jared M. Diamond
    Cela faisait longtemps que je voyais ce livre revenir dans des listes de lecture, il était temps de lui accorder une lecture : à la recherche d'une explication sur la domination du monde par les occidentaux, Jared M. Diamond propose une théorie bio-régionale. L'Eurasie avec un axe Est-Ouest couplé à une plus grande bio-diversité (en particulier pour les céréales comestibles et les grands mammifères) était mieux dotée par Dame Nature pour conquérir le Monde. Et si j'en crois Pomeranz, le charbon finissait d'octroyer au tournant du XIXe siècle un avantage certain aux Européens sur leurs lointains voisins continentaux, les Chinois. Reste quand même le même type d'arguments qu'un Todd : les peuples éparpillés aux frontières offrent un trésor pour les chercheurs en diversité ou en oppression. J'étais loin de l'imaginer pour l'Afrique (avec les peuples Bantu et Khoisan), peut-être un peu plus pour le Japon (avec les Jomons et autres Yayois). livres.onpk.net

Mes quinze raisons pour aller au Lean Tour 2024 à Lille

mercredi 20 novembre 2024 :: perrick :: Lean :: aucun commentaire :: aucun trackback

Il y a un an, je publiais mes 15 raisons pour aller au Lean Tour 2023 à Lille. Je profite donc de la nouvelle édition - 2024 - pour mettre à jour ce florilège.

  1. parce que je l’organise
    Et que ça me donne une belle pêche.
  2. parce que je peux suggérer à des amis de venir
    Toujours cette occasion de maintenir le lien, une occasion à transformer.
  3. parce que s’ils ne viennent pas, j’obtiens quand même des nouvelles fraîches
    Je me rends compte que je ne l'ai pas encore fait cette année : peu de nouvelles fraîches, il va falloir y remédier..
  4. parce que je découvre de chouettes conférenciers
    Peu de nouveaux conférenciers à découvrir pour moi, par contre je suis bien heureux de faire (re)découvrir des têtes : à chaque fois leur parcours est impressionant.
  5. parce que je pense pouvoir mieux comprendre Toyota et son TPS
    Je ne me lasse pas d'avoir la chance de côtoyer des anciens de Valenciennes qui irriguent notre tissu local, directement ou indirectement. Même si c'est toujours aussi difficile d'y pénétrer.
  6. parce que je me félicite de découvrir une collaboratrice sous un autre jour
    Pas de No Parking dans les intervenants cette année.
  7. parce que je pique des idées à d’autres dirigeants
    Matthieu Pépin, Coach Agile au sein de Decathlon Digital, a choisi de suivre Accelerate et sa veine DevOps pour arriver au Lean et Cyril Garambois, VP Performance Industrielle chez Bernard Controls, préfère pour le Jidoka pour embarquer ses équipes : des nouveaux points à confronter avec mes certitudes.
  8. parce que j’y rencontre aussi de nouvelles personnes au sein des visiteurs
    J'ai déjà reçu un numéro de téléphone qu'il faut que j'appelle !
  9. parce que je souhaite continuer d’apprendre
    Je serai donc présent avec mon cahier.
  10. parce que j’ai besoin de sortir un peu la tête de l’eau
    Dans une veine Lean, je tente de m'astreindre à une visite de client par semaine : ça aide aussi pour sortir la tête de l'eau.
  11. parce que le Lean exige du sérieux
    Je vois passer des exemple de kaizen au sein du groupe de l'ILF : le sérieux transpire de tous ces exemples d'amélioration du quotidien.
  12. parce que le Made in France mérite des managers de qualité
    C'est peut-être la posture la plus difficile à faire évoluer : pour la direction et les opérateurs, les gains sont évidents. On n'a pas fini d'expliquer ce qui change pour le management intermédiaire.
  13. parce que je crois que les rencontres physiques apportent un « je ne sais quoi » en plus
    La robustesse passe par les liens : c'est la leçon de Olivier Hamant.
  14. parce que les repas en trop sont offerts aux étudiants
    Ils ont aussi besoin d'un coup de pouce.
  15. parce que la première gorgée de bière après la clôture est la meilleure
    Surtout que je me suis arrangé pour ne pas avoir à aller chercher les enfants cette année.
  16. parce qu'on va explorer un nouveau lieu
    C'est l'ENSAM de Lille qui nous accueille. Courant mai, j'ai eu l'occasion de participer à un hackathon avec leurs étudiants et j'ai eu le sentiment qu'avec de tels ingénieurs en formation (encore capable d'apprécier une usine et ses machines) la France était dans de bonnes mains. Si le Lean peut y apporter sa touche, ce sera toujours ça de grapiller sur le financiarisme ambiant.
  17. parce que l'apprentissage passe aussi par la répétion
    Le Lean a tellement de dimensions et la bande passante de mon cerveau est très étroite : il me faut bien plusieurs répétitions pour m'approprier une nouvelle facette.

Je vais au Lean Tour. Et vous ?

PS : et j'avoue aussi qu'un petit exercice de Hansei ne fait pas de mal...

Maison & Objet 2024, note III : les Britanniques sont de retour

mardi 29 octobre 2024 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

Si la Grande-Bretange avait quasiment disparu des radars en 2022 et 2023, un cap a été franchi en 2024 : les stands arborant l'Union Jack étaient présents dans tous les halls. Sans que je sache vraiement si c'est le gouvrenement de sa Majesté qui a appuyé très fort pour que ses entreprises repartent à la conquête du marché européen ou si ce sont les organisateurs du salon qui ont proposé des tarifs particulièrement (ou relativement) attractifs.

Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne

Toujours est-il que la recette est désormais bien connue de tous les expostants : il faut avoir un entrepôt et/ou une filiale au sein de l'UE. Et pour avoir discuter avec quelques uns d'entre eux, il y en a pour tout le monde : en France, en Belgique ou aux Pays-Bas bien sûr, mais aussi dans des pays du bloc de l'Est (au moins un en République Tchèque et un autre en Pologne). Merci donc au Brexit d'avoir créé autant d'emplois et de filiales un peu partout sur le continent !

Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne
Maison & Objet 2024 - Grande-Bretagne

Surtout que le contraire n'est pas vrai : une agente multi-cartes a préféré jeter l'éponge et rentrer en France. Trop difficile, trop compliqué, elle ne reconnaissait plus son pays d'accueil. Et ce sont au moins 3 marques françaises pour lesquelles le marché britannique est en passe de devenir une Terra Incognita.

Maison & Objet 2024, note II : des villes qu'on affiche

vendredi 18 octobre 2024 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

Aux XVe et XVIe siècle, Florence vit son âge d'or. La dynastie des Médicis draine autour d'elle quantité d'artistes et de scientifiques de génie - Pétrarque, Boccace, Brunelleschi, Michel-Ange, Giotto, Cimabue, Botticelli, Leonardo da Vinci, Donatello, Laurent de Médicis, Machiavel, Galilée et Dante Alighieri - dont on admire encore aujourd'hui les chefs d'oeuvre.

Plus étonnant, Florence fait partie des ces villes sur lesquelles s'appuient au moins deux marques exposant au Salon Maison & Objet. Preuve de la pérénnité de son tissu industriel, commerçant et créatif.

Maison & Objet 2024 - Florence
Maison & Objet 2024 - Florence

D'autres villes européennes et une asiatique peuvent s'enorgueillir d'avoir une paire d'ambassadeurs économiques : Anvers (mais pas Bruxelles), Copenhague, Vienne et Séoul.

Anvers est un grand port qui a été - selon selon Fernand Braudel - le centre du commerce international et de la haute finance tout au long du XVIe siècle. Malgré le transfert de ses forces vives (et protestantes) vers Amsterdam sous Philippe II, elle reste une capitale importante du design de nos jours.

Maison & Objet 2024 - Anvers
Maison & Objet 2024 - Anvers

Du côté du Danemark, l'âge d'or intervient un peu plus tard : ce sera durant la première moitié du XIXe siècle, après les ravages des guerres entre Napoléon et la couronne britannique.

Maison & Objet 2024 - Copenhague
Maison & Objet 2024 - Copenhague

Si Vienne a longtemps été une capitale d'empire, son "moment" attendra le tournant du XXe siècle pour s'épanouir. Et son imaginaire nous poursuit toujours.

Maison & Objet 2024 - Vienne
Maison & Objet 2024 - Vienne

Pour Séoul, j'ai plus de mal à identifier un âge d'or : peut-être qu'on retiendra ce début du XXIe siècle entre K-Pop et Kimchi...

Maison & Objet 2024 - Séoul
Maison & Objet 2024 - Séoul

Et puis il y a d'autres villes avec plus de marques encore.

Hambourg est peut-être celle que j'attendais le moins. Point de Berlin, point de Munich. On me rétorquera que c'est quand même la deuxième plus grande ville et le plus grand port d'Allemagne.

Maison & Objet 2024 - Hambourg
Maison & Objet 2024 - Hambourg
Maison & Objet 2024 - Hambourg

Pas de Madrid dans les allées mais bien du Barcelone.

Maison & Objet 2024 - Barcelone
Maison & Objet 2024 - Barcelone
Maison & Objet 2024 - Barcelone
Maison & Objet 2024 - Barcelone
Maison & Objet 2024 - Barcelone

Avec Amsterdam, on arrive dans le top 3 des villes les plus présentes.

Maison & Objet 2024 - Amsterdam
Maison & Objet 2024 - Amsterdam
Maison & Objet 2024 - Amsterdam
Maison & Objet 2024 - Amsterdam
Maison & Objet 2024 - Amsterdam
Maison & Objet 2024 - Amsterdam
Maison & Objet 2024 - Amsterdam
Maison & Objet 2024 - Amsterdam
Maison & Objet 2024 - Amsterdam

Milan est bien sûr l'autre capitale mondiale de la mode et du design.

Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan
Maison & Objet 2024 - Milan

Et puis il y a Paris, championne toute catégorie : capable de donner du lustre à des jeux de carte, des peluches, des coussins (même quand le siège de la société est à Villeneuve d'Ascq dans le 59), de la coutellerie (sans être à Thiers), des savons, de la restauration rapide gastronomique. Sachant que j'ai soigneusement évité le hall des parfums et autres produits de beauté...

Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris
Maison & Objet 2024 - Paris

Preuve de son pouvoir d'attraction, le trait d'union qu'on lui adosse : New Dehli, Calcutta et Lisbonne ont encore un peu de boulot pour grimper dans nos imaginaires.

Maison & Objet 2024 - Paris et ailleurs
Maison & Objet 2024 - Paris et ailleurs
Maison & Objet 2024 - Paris et ailleurs

Et si je ne vous ai pas encore convaincu de l'importance des villes sur le développement économique et sa durabilité à travers cette minuscule lorgnette, je vous invite à creuser cette question fascinante chez Jane Jacobs.

Maison & Objet 2024, note I : transition géographique ou pause olympique

mardi 8 octobre 2024 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

Cette année il y avait bien moins de monde sur le salon Maison & Objet : un hall en moins (utilisé par les Jeux Paralympiques), des exposants en baisse (de plus de 2500 en 09/2023 à 2291 en 09/2024) à peine compensés par une vague de nouveaux (612 pastilles new marquées au sol).

Ce changement d'ère était palpable dans les allées avec de nouveaux pays et/ou régions débarquant en masse.

Ainsi la Chine s'affiche dès l'entrée avec ses Design Awards qui servent de totem à certains produits & marques : les plus téméraires les retrouveront (ou pas) dans les allées, le softpower est posé.

Maison & Objet 2024 - Chine

Car des stands battant pavillon chinois dans les allées, on en retrouve une série autrement plus grande que les années précédentes... Et à chaque fois, c'est bien une marque qui est installée, avec des produits design et originaux.

Maison & Objet 2024 - Chine
Maison & Objet 2024 - Chine
Maison & Objet 2024 - Chine
Maison & Objet 2024 - Chine
Maison & Objet 2024 - Chine
Maison & Objet 2024 - Chine
Maison & Objet 2024 - Chine

L'autre grand pays qui m'a sauté aux yeux, c'est l'Inde. Par contre la montée en gamme n'a pas encore eu lieu : les stands sont moins clinquants (deux trétaux et une planche ou une armoire toute simple), presque tous sont mono-produits avec une grande profondeur de motifs. C'est le savoir-faire qu'on valorise, pas encore la marque et ses marges alléchantes : il manque encore une paire d'années pour comprendre les attentes des pays "riches" et remonter la chaîne de valeur.

Maison & Objet 2024 - Inde
Maison & Objet 2024 - Inde
Maison & Objet 2024 - Inde
Maison & Objet 2024 - Inde
Maison & Objet 2024 - Inde
Maison & Objet 2024 - Inde
Maison & Objet 2024 - Inde
Maison & Objet 2024 - Inde

Et puis il y avait l'Afrique. En sus des traditionnels pavillons d'artisanat national, j'ai découvert des positionnements plus ambitieux avec des univers forts et assumés ainsi que des gammes larges.

Maison & Objet 2024 - Afrique
Maison & Objet 2024 - Afrique
Maison & Objet 2024 - Afrique
Maison & Objet 2024 - Afrique
Maison & Objet 2024 - Afrique
Maison & Objet 2024 - Afrique
Maison & Objet 2024 - Afrique
Maison & Objet 2024 - Afrique
Maison & Objet 2024 - Afrique

De quoi me laisser perplexe sur ceux qui ne sont pas venus : les JO ont-ils refroidi tout le monde avec ses chambres d'hôtel hors de prix ? Ou bien s'agissait-il simplement d'une correction du secteur de l'ameublement après le pic extraordintaire du confinement ? À moins que ce soit la conséquence des difficultés démographiques structurelles de l'Europe ?

Quand les coûts du solaire deviennent négatifs, y compris pour les industriels

lundi 30 septembre 2024 :: perrick :: Connexe(s) :: aucun commentaire :: aucun trackback

Chaque année, le nombre d'heures avec des prix négatifs pour de l'électricité aux Pays-Bas augmente : Martien Visser en tient une comptabilité régulière.

nombre d'heures avec des prix négatifs pour de l'électricité aux Pays-Bas - septembre 2024

Jenny Chase - analyste sur Bloomberg - ne dit pas autre chose :

By 2030 most countries will have spot power prices of zero in sunny hours. This will be passed on to end consumers, to encourage them to shift power demand to sunny periods by electric vehicle and battery charging, preheating, precooling, etc.

Mais que se passe-t-il quand les clients finaux sont des industriels ?

J'ai eu l'occasion de faire ce mois-ci, le deuxième Safari Lean. Après des visites dans le Nord en 2023, c'est entre Lyon et Genève que notre mini-bus s'est promené. Et nous avons eu l'occasion de parcourir une usine tout-automatique ou presque, fonctionnant en 5 x 8. Est-ce qu'un jour ils arrêteront les lignes de production la nuit parce que l'électricité y est trop cher ?

Le matin, c'était dans une usine d'assemblage de camions que nous avions exploré un véritable attachement au développement des personnes. Les équipes arrivent à 7h pour terminer vers 15h30 : il n'y pas de 2 x 8, tout le monde est synchro en journée (sauf l'équipe maintenance qui bosse en soirée et/ou la nuit). Est-ce que d'ici quelques années l'heure d'embauche dépendra du soleil, avec 3 minutes de décalage chaque jour ? Avec interdiction de prendre ses congés entre mai et août quand les journées sont les plus ensoleillées ?

Quel vertige d'imaginer non seulement les contraintes industrielles et techniques mais aussi les évolutions sociétales !

Lean Safari entre Lyon et Genève - septembre 2024
Lean Safari entre Lyon et Genève - septembre 2024
Lean Safari entre Lyon et Genève - septembre 2024
Lean Safari entre Lyon et Genève - septembre 2024
Lean Safari entre Lyon et Genève - septembre 2024

Huit bouquins lus, la trentième-cinquième vague

mercredi 28 août 2024 :: perrick :: Livres :: aucun commentaire :: aucun trackback
  1. Rosa candida de Auður Ava Ólafsdóttir
    J'étais sorti enthousiaste de Ör, on m'a confié que cette Auður Ava Ólafsdóttir avait d'autres bons livres à son actif. J'ai donc dévoré Rosa Candida : encore un homme un peu paumé, néo-orphelin de mère, père par hasard, qui part se chercher dans un jardin. Et si le voyage entre l'Islande et le continent n'est pas de tout repos pour ce jeune homme, il n'est pas prêt non plus aux rencontres qui l'attendent là-bas, dans un éden montagnard. Heureusement je l'ai accompagné petit à petit, lecteur choyé dans cette douceur légèrement piquante des roses en bouton, entre contemplation et balbutiements émotionnels. livres.onpk.net
  2. Mémoires d'outre-tombe II de François-René de Chateaubriand
    J'avais quitté une autobiographie de Chateaubriand dans le premier volume, je suis tombé sur une biographie de Napoléon dans ce deuxième volume. Et finalement j'ai eu beaucoup plus de mal à lire ce récit de notre avant-dernier empereur : la mémoire collective des affres de la Bérézina puis de Waterloo sont toujours vivaces. Tellement de nos compatriotes - et de nos ennemis de l'époque - seront décédés pour satisfaire l'égo insatiable du petit caporal. C'est tellement dur à encaisser, surtout que Chateaubriand ne se prive pas d'afficher l'antagonisme et la répugnance que le natif d'Ajaccio lui inspire, et c'est encore plus compliqué de tourner les pages alors qu'on connaît si bien la fin. Pour l'anecdote, il y a un restaurant "La Croix ou Pile" pas si loin de la maison : je dois remercier le grand défenseur contre-révolutionnaire d'avoir utilisé cette expression. Il s'agit donc de l'ancienne version du jeu "pile ou face", du temps où même les pièces étaient catholiques. livres.onpk.net
  3. La vie solide de Arthur Lochmann
    Dans la lignée d'un Matthew Crawford (qui réparait des motos), Arthur Lochmann fabrique des charpentes, après un cursus en philosophie et en droit. J'ai donc découvert un autre jargon technique, ancestrale, entre "épure" et "orient". Et surtout un bel hommage aux 7 années du Tour de France chez les compagnons (équivalent aux 10 000 heures de celui qui veut maitriser une technique). Au passage j'y ai retrouvé une des caractéristiques que le Lean a préservé de l'artisanat : l'importance de l'apprentissage par l'expérience chez les adultes, avec son lot de "droit à l'erreur" par exemple. livres.onpk.net
  4. Cities: The First 6,000 Years de Monica L. Smith
    Lire une ville est une tâche assez facile  les Espagnols à la conquête de "Nouveau Monde" pouvaient reconnaître facilement temples et rues, quartiers populaires et palais princiers, alors même qu'aucun contact ne pré-datait cette découverte. Et pourtant les villes sont à la fois fragiles et inter-dépendantes, jamais uniques, toujours en réseau. L'entrée en matière donnait envie, dommage que ces 250 pages ne passent qu'effleurer la recherche actuelle : le livre manque un peu de profondeur (une thèse forte ou un point de vue original) pour transformer les impressions d'une archéologue en un ouvrage passionnant. Le podcast est en fait suffisant. livres.onpk.net
  5. The End of the World Is Just the Beginning de Peter Zeihan
    En plus d'être consultant en géo-politique, Peter Zeihan est un excellent "storyteller". Avec une grosse louche de géographie et une autre de démographie, il peut tirer à gros traits l'histoire d'un monde en devenir, celui de l'après-mondialisation. La thèse est simple : les USA (pour des raisons qu'il n'explorera qu'à peine) ont décidé de se retirer de la gouvernance opérationnelle du monde, tous les autres états devront s'adapter à ce reflux américain. Et cette adaptation risque de chambouler sérieusement les équilibres actuels. Comme l'ouvrage est très peu (comprendre pas du tout) sourcé, il me sert surtout de pointeur dans ma veille personnelle. Les mots-clés qui remplissent mon Zotero comprennent donc : "capitalisme militaire", "barrière tarifaire", "pénurie de main d’œuvre", "dévaluation monétaire", "énergie pétrolière", "déclin chinois" ou "délocalisation / relocalisation". Et en tant qu'humble locataire d'un bout de territoire eurasiatique appelé France, je croise les doigts pour que nous puissions passer le cap de ce XXIe siècle aussi paisiblement (comprendre moins pire qu'ailleurs dans sa gouaille tranchante) qu'il le prédit. livres.onpk.net
  6. Berthe Morisot : Le Secret de la femme en noir de Dominique Bona
    Mme Morisot acceptera que ses filles aillent recopier les grandes œuvres du Louvre. L'une d'entre elles, Berthe, y rencontrera sa vocation : elle sera peintre, libre et femme. Elle sera surtout membre à part entière de l'épopée des Impressionnistes. C'est au sein de ce mouvement artistique qu'elle vivra l'importance de la symmathésie (l'apprentissage mutuel d'un cercle vivant de relations) : on navigue entre les petits mots de Mallarmé, les invitations de Degas, les encouragement de Manet et les repas chez Monet, pour aboutir au portrait d'une bourgeoise, mère et artiste, qui n'aura jamais rien lâché. À lire avec une collection de vignettes à porté de clic pour mieux sentir sa quête d'un idéal absolu de légèreté et de finesse. livres.onpk.net
  7. Management Lessons from Taiichi Ohno: What Every Leader Can Learn from the Man who Invented the Toyota Production System de Takehiko Harada
    Takehiko Harada a eu un double expérience chez Toyota : commercer sa carrière sous la direction de Taiichi Ohno (l'inventeur du Just-in-Time et de ses kanbans) puis la finir à la direction de Toyota Taïwan. Ses chapitres sur l'acclimatation du TPS dans un contexte non-japonais offre un contraste saisissant avec les efforts actuels d'un TSMC en Arizona. Mais l'intérêt principal du livre tient à l'effort constant qu'il fait pour comprendre et appliquer les leçons de son maître. J'en retiens trois, mais le livre en est truffé. Si tu peux réaliser un plan mensuel de kaizen, pourquoi ne pas le faire tout de suite ? Et aussi : Tu as acheté une machine chère, et maintenant tu veux en plus un contre-maître onéreux ou même un ingénieur pour l'utiliser ! Tu es fou ? Ou encore : Si tu rends le travail aussi simple que possible, tu obtiendras moins d'erreur et tu n'auras plus besoin de clamer "obéis, obéis" parce que les gens se plieront aux règles. Toujours à méditer... livres.onpk.net
  8. Une forêt de laine et d'acier de Natsu Miyashita
    Un jeune homme qui se découvre une vocation d'accordeur de piano sur le tard. Non-pianiste, il devra puis dans d'autres ressources (la forêt de son enfance, ses odeurs, ses bruissements) pour tenter de réaliser ce rêve. Une bien belle histoire, toute en sensibilité et en délicatesse, malgré quelques fritures sur la traduction : j'aurais tellement aimé pouvoir la lire en VO. livres.onpk.net

Des arbres en moins sur les routes en Haute-Marne

lundi 19 août 2024 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

Début février 2024, le Conseil Départemental de Haute-Marne, par la voix de son président Nicolas Lacroix, annonçait un plan d'abattage d’arbres au bord de son réseau structurant. Il lançait au passage une vaste vague d'incompréhension allant même jusqu'à mettre en rogne les automobilistes.

Je ne sais pas si le collectif qui milite contre cet abattage au obtenu le relevé général des arbres concernés, les expertises sanitaires et le détail des mesures compensatoires qu'il souhaitait au minimum...

Par contre j'avais pu constater dès mars 2024, des "trous" le long de certaines routes dans la vallée de l'Aube : les arbres ont disparus, on ne distingue plus que des légers renfoncements dans certains talus qui bordent les chaussées.

Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - mars 2024

Quelques mois plus tard, sur une autre route, c'est l'été... L'herbe a repris ses droits, les renfoncements sont encore plus légers. Datent-ils de 2024 ? D'avant ou après le plan d'abattage ??

Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024

Toujours est-il que tout le monde doit utiliser des départementales baignées de soleil en plein été. Alors même qu'on imaginerait volontiers des rangées de platanes offrant leur ombre délicate aux automobilistes, cyclistes et touristes... Coupé depuis des années dès qu'il tombe malade le platane n'est malheureusement jamais replanté.

Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024

J'imagine que la faucheuse mécanique qui passe de temps en temps accrochée à un tracteur avait du mal à faire un petit décroché tous les 10 mètres : on aménage et sécurise chaque année un peu plus.

Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024

Sauf qu'avec les pluies continues du printemps, ce sont des torrents de boue qui ont dévalé les pentes... Offrant au département haut-marnais de nouvelles occasion de repenser ses aménagements routiers. Mon petit doigt me dit qu'un peu de haies en plus pourrait faire des miracles, mais je crains que ces pentes ne soient pas sur l’emprise départementale et qu'il soit plus difficile encore de faire perdre aux agriculteurs de précieux mètres-carré (d'autant plus que la récolte est mauvaise cette année).

Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024
Haute-Marne, vallée de l'Aube - août 2024

La terre s'en va, les arbres ne sont plus là pour la retenir... Un comble malheureux pour le département le plus boisé de France.

Transition bretonne

dimanche 21 juillet 2024 :: perrick :: Espace urbain :: aucun commentaire :: aucun trackback

Dernière journée en Bretagne, on en profite avec les filles pour retirer un peu de boulot aux archéologues du XXIIe siècle. Quand bien même les Bretons ne sont plus parmi les plus gros buveurs d'alcool en France, il reste sur des plages en Côte d'Armor du verre. Le plus persistant des déchets avec une durée de vide de plus de 4000 ans : une qualité bien utile pour l'industrie nucléaire.

Bretagne - été 2024

Il y a un autre fléau sur lequel nous sommes un peu plus démunis : les algues vertes. Alors qu'un chemin agricole débouche sur notre petite plage, le long du Jaudy, il amène avec lui de quoi nourrir des Ulva armoricana : du phosphore et de l’azote, directement issus des nitrates.

Bretagne - été 2024

Mais c'est un peu plus au large que le problème se révèle au grand jour avec de grandes étendus de laitue de mer... Quand bien même le niveau de ces fameux nitrates semble sous contrôle, il n'y a qu'un point vert sur la carte sur ce critère.

Bretagne - été 2024

Alors bien sûr il y a des changements au sein de cette agriculture intensive : les énergies renouvelables nous offrent désormais des tomates en toute saison ou presque, et surtout le vendredi entre 15h et 18h.

Bretagne - été 2024
Bretagne - été 2024
Bretagne - été 2024
Bretagne - été 2024
Bretagne - été 2024
Bretagne - été 2024
Bretagne - été 2024
Bretagne - été 2024

On peut imaginer que tous les systèmes de contrôle cachés sous ces serres permettent de filtrer les intrants. On espérera surtout que toute cette infrastructure tienne dans le temps. Il n'y a finalement pas tellement d'écart entre le maintien...

Bretagne - été 2024

et l'effondrement...

Bretagne - été 2024

au moins sur les digues de granit en bord de mer.

Euratechnologies, 15 ans sans licorne

mercredi 26 juin 2024 :: perrick :: Entreprenariat :: aucun commentaire :: aucun trackback

Cela fait désormais 15 ans que le site d'Euratechnologies est sorti de terre : demain on en fêtera l'anniversaire. La fête sera forcément sympathique et pour tous les goûts : une présentation intello, un cocktail pincée, une exposition immersive, des jeux sportifs et enfin une soirée conviviale.

15 ans d'Euratechnologies

Par contre les licornes qui devaient pousser sur ce terreau industriel manquent toujours à l'appel. OVH était née à Roubaix, Exotec a pris son envol depuis Croix. Il y a bien eu quelques jolis succès (Drawer ou Ineat me viennent à l'esprit, on pourrait en trouver d'autres).

Et pourtant il y a tout un écosystème qui gravite autour de ce bâtiment totem : les Next (qui sont désormais les plus anciens), les Présentes (qui représentent les femmes dans un univers encore très masculins) ou Eurahelp (qui tentent d'aider quand ça va très mal), sans compter toutes les rencontres informels et les groupes Whatsapp privés.

La hausse des taux prive désormais les jeunes pousses de la perspective "licorne" : les premiers tours de financement sont plus difficiles, les suivants encore plus compliqués.

Il est probablement temps d'imaginer une alternative à la Startup Nation, comme nous y invite Tariq Krim.

Les PME technologiques, qui sont le ciment de la souveraineté numérique de l’Europe, sont les seules sur le long terme capables de générer de la valeur économique en vendant dans le monde entier. À condition de les considérer avec toute l’attention qu’elles méritent.

Les sociétés de logiciels libres, de services de cloud et de cybersécurité ont été les grandes oubliées du premier quinquennat d’Emmanuel Macron, même si Bercy essaye depuis peu de rectifier le tir, soyons honnêtes.

Probablement le seul chemin qu'il nous reste entre USA et Chine...

Heureusement que ces considérations géo-stratégiques ne m'empêcheront pas de boire une bière tranquillement dans les jardins Le Blan-Lafont le 27/06 vers 18h30 : avis aux amateurs, on trinquera aux 15 prochaines années...

Sharp-eyed Telescope Tracks Satellites During Daylight

mardi 11 juin 2024 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback

Un nouveau télescope australien permet de faire des observations de l'espace en journée : équipé de composants qu'on peut trouver sur étagères, ce télescope Huntsman fait des prises ultra-courtes (jusqu'à 32 microsecondes) pour traquer objets célestes et satellites artificiels.

The Huntsman features an array of 10 Chinese ZWO-brand ASI183 Pro Series cameras, each equipped with a CMOS sensor and paired with a Canon 400 mm f/2.8 lens. Each lens is fitted with a Chroma Technology Sloan red filter to block out the blue light from the sun while allowing the light from faint astronomical sources to pass through. The lens array is configured to cover the same field of view to enhance image sensitivity and enable efficient data collection.

Épatant de voir comment la modularisation des composants peut changer les économies d'échelle et ouvrir des approches hétérodoxes... Jamais je n'aurais cru possible de regarder l'espace, en plein jour et depuis la croûte terrestre.

Allumer le feu grâce au 4F

mardi 4 juin 2024 :: perrick :: Lean :: aucun commentaire :: aucun trackback

Bien sûr j'écoute TOUS les podcasts de l'ILF... Il faut dire que c'est un de mes projets (Podek.net) qui transforme les vidéos YouTube en flux MP3.

Ces écoutes régulières sont autant de piqûres de rappel, une forme de réactivation de tel ou tel aspect du Lean.

Sauf que l'épisode "Lean Connection" du 29 mai 2024 est particulièrement intéressant : Godefroy Beauvallet (accompagné de sa bande de co-auteurs, Michaël Ballé et Sandrine Olivencia) y fait une démonstration remarquable de l'intérêt du modèle 4D / 4F pour grandir en tant que dirigeant. Il faut dire que sa pratique et sa proximité avec des politiques français lui avaient offert de magnifiques exemples de la performativité supposée de leurs discours.

J'ai retrouvé la source de ce modèle dans ma copie du The Lean Strategy de 2017 :

Modèle 4C / 4D

Ce modèle tient donc en 4 concepts :

  1. Find / Chercher quel problème la situation va générer
  2. Face / Confronter le personnel à la situation, en communiquant clairement pour que chacun se situe et affronte celle-ci
  3. Frame / Cadrer le problème en termes d’amélioration à atteindre pour engager chacun
  4. Form / Construire la solution en développant les compétences des personnes

J'ai tellement d'exemples en tête de néo-dirigeants navigant à vue, coincés entre leurs aspirations (pour la planète, pour leurs équipes) et leurs schémas mentaux ("le boss est là pour décider"). Il me semble que leur livre - Réussir ses décisions stratégiques - leur donnera des clés pour s'échapper du management dirigiste à l'ancienne en explorant les détails de ce modèle mental alternatif, qu'il soit un moyen d'allumer un feu.

Il pourrait d'ailleurs rapidement remplacer The Goldmine dans ma sélection pour ré-orienter ceux qui sentent que le modèle actuel craque de partout et qui veulent aller explorer d'autres territoires.

Du souffle sur un petit écran : Akeji et Asako Sumiyoshi

lundi 13 mai 2024 :: perrick :: Connexe(s) :: 2 commentaires :: aucun trackback

Je ne sais plus quand je suis allé au cinéma pour la dernière fois. Bien avant le Covid en tout cas, probablement au milieu des années 2010. Ce qui s'en rapproche le plus reste de temps en temps un film d'animation avec les enfants sur le vidéo-projecteur apporté du bureau. Mais il y a une semaine j'ai sorti ma CB pour m'offrir une séance sur petit écran.

Magie de mes errances numériques, j'avais découvert l'existence d'un documentaire sorti en salle en 2019 sur un Trésor Vivant - cette fois maître de sabre et de calligraphie - que le Japon produit et honore : Akeji, le souffle de la montagne.

Un gros rhume m'offrait une de ces soirées vides et creuses, où le temps s'étire aussi facilement que le corps peine à prendre son espace habituel. Lent et fourbu il exige repos, calme et tisane bien chaude. Et c'est alors que la Forêt, le Vent, les Esprits m'ont envahi. Le vieux couple japonais isolé dans sa montagne dégageait tellement de sagesse, leur simplicité transperçait le temps et mes urgences, j'étais conquis.

Un dessin de Akeji flottant au vent

J'avais déjà fabriqué des encres avec les filles : j'en suis sorti avec l'envie renouvellé de percer les couleurs cachées dans les baies, les noix ou les écorces tout autour de la maison. Il faudra aussi (re)goûter aux secrets des forêts de la vallée d'Himuro à travers de celles que traverse l'Aube ou l'Automne et persévérer avec le sabre quand la lame, aussi souple que menaçante, découpe l'air et astreint au respect.

Forcément j'arrive trop tard pour sa grande exposition à Paris au musée Cernushi (c'était en 2022 - 2023) ou celle à la Biennale d'Autun (encore plus lointaine, en 2017).

Il me reste bien une question : pour ses idéogrammes blancs, a-t-il trouvé des pigments dans ses montagnes (avec du gypse ? du titane ?) ou bien réussit-il à me subjuguer avec un masque qui disparaitrait une fois immergé dans la rivière ? J'attends désormais la prochaine exposition pour pouvoir apprécier ses oeuvres "en vrai" et commencer à échauder de nouvelles hypothèses. Pour partager mon impatience, il ne reste qu'un peu de sagesse à semer...

Il faut en laisser [des baies] pour les corbeaux et les ours

Note : ce documentaire de Mélanie Schaan et Corentin Leconte est disponible sur la plateforme Tënk.

Il faudra bien s'adapter, à la mer

mardi 2 avril 2024 :: perrick :: Notes :: 2 commentaires :: aucun trackback

Nous avons eu de la pluie ce week-end. Beaucoup de pluie... Avec des rigoles qui se creusent le long des chemins forestiers et des bottes qui se laissent désirer. Heureusement c'est la Haute-Marne et la mer est loin.

La mer est plus proche en Angleterre où Alnmouth est en train de perdre son golf historique.
‘Awful’: climate crisis threatens to sink historic north-east golf club, 2024

There are fears that the historic golfing attraction will disappear as a result of coastal erosion, the undefended area closest to the sea near the fifth hole is especially at risk.
“I don’t think in another 100 years we will be playing golf here, I think it’s changed that much in the last 30 years,” said the club secretary Ian Simpson, who has been a member for more than a decade.

Du côte de Oakland, c'est l'océan qui se rapproche, tout comme l'année 2100.
John King on San Francisco, Oakland, and the Challenge of Affordable Housing, 2018

You’ve also got political consensus around the idea that development along the bay needs to be keyed to sea level projections for 2100. Of course this stirs up tensions, because a lot of the land in San Francisco where you can still build large amounts of housing is directly on the bay. So the official city line is these projects would have to be done with an eye toward sea level rise projections of sixty six inches by 2100. This isn’t a number plucked out of thin air: In 2012, the state had the National Research Council conduct a sea level rise study geared specifically to California, and that was the upper range forecast. That was a pretty aggressive estimate for the time. Now, whenever I write about these waterfront projects, people say, “How on earth can the city be doing this? It should be banning all development along the water.”

Heureusement que Rotterdam continue d'innover, avec son parc sur l'estuaire de Keilehaven.
‘Water comes from all four sides’: how Rotterdam’s tidal park protects the city, 2024

The award-winning tidal park, a stone’s throw from his shared offices, is one answer to that question. Once it was a typically grim industrial harbour. Now a beach of sand leads to the water, surrounded by shelves of varying heights and barriers made with tiles Rotterdammers have removed from their gardens, where indigenous plants will be seeded and left to do their thing.

Tandis que les voisins belges plantent des moules du côté de La Panne, dans la mer du Nord.
Belgique : un récif de moules pour lutter contre l'érosion côtière, 2023

Pour lutter contre l'érosion côtière, la Belgique teste une solution: la création au large d'un récif naturel de moules, susceptible de freiner les effets néfastes des puissants courants de la Mer du Nord tout en développant la biodiversité. Cette expérience scientifique, fruit des recherches des instituts flamands Ilvo et VLIZ associés à des firmes belges spécialisées dans les constructions offshore, a été menée pendant six ans à quelques kilomètres au large de la station de La Panne, près de la frontière française.

Militariser les flux pour oublier la mondialisation

mardi 12 mars 2024 :: perrick :: Notes :: aucun commentaire :: aucun trackback

Si la mondialisation a été sous le feu des critiques pendant la pandémie, il est difficile de parier sur sa fin. Mais si on la caractérise par l'ouverture intégrale des routes maritimes sous le parapluie américain, il devient intéressant de suivre l'état de ces routes maritimes...

Il y a bien sûr la méfiance face à la Chine qui augmente depuis longtemps, même sans évoquer Taïwan.

De fait, l’ambiance quasi générale en Asie du Sud-Est est à l’inquiétude croissante à l’égard de la politique menée par Pékin dans la région, avec en filigrane la présence militaire chinoise en mer de Chine du Sud qui suscite des frictions à répétition avec les pays riverains, dont surtout le Vietnam, les Philippines et l’Indonésie.

Cela peut donner des escarmouches économiques à travers quelques navires, côté chinois...

Une quarantaine de marins indiens sont bloqués depuis des mois dans des ports du nord de la Chine, sur deux navires transportant du charbon australien.

Ou côté iranien.

Iran’s Revolutionary Guards have seized a South Korean vessel “for polluting the Persian Gulf with chemicals”, amid rising tensions between Iran and the US during the final days of Donald Trump’s presidency.

La piraterie revient et le commerce repasse sous protection militaire.

L'opération navale européenne en mer Rouge va s'appeler Aspides, bouclier en grec ancien, et devrait démarrer le 17 février. Josep Borrel, le haut représentant de l'Union Européenne pour les Affaires étrangères, l'a confirmé cette semaine à la sortie d'un conseil informel des ministres européens de la Défense à Bruxelles. Le principe de cette mission navale avait été validé la semaine dernière et elle est désormais concrétisée avec au moins sept pays européens s'y engageant et acceptant de mettre à disposition leurs unités sous un commandement unique européen.

Et c'est le fret aérien qui en profite pour l'instant. D'autant plus que le climat n'est toujours pas la priorité.

Le fret aérien profite de la crise en mer Rouge. Selon les données de Xeneta, une plateforme qui suit les taux de fret maritime et aérien, le volume du fret aérien du Vietnam vers l'Europe a augmenté de 62 % au cours de la semaine du 14 janvier. Premier signe, selon la plateforme, que la crise en mer Rouge a un impact sur le fret aérien.

Les Houthis, qui n'ont pas d'encore d'état, ni d'armée régulière, sont déjà capables de fermer des routes maritimes et numériques.

Three months after the Houthis began attacking merchant ships, the Yemenite rebels have carried out another one of their threats. "Globes" has learned that four submarine communication cables have been damaged in the Red Sea between Jeddah in Saudi Arabia and Djibouti in East Africa.
According to the reports, these are cables from the companies AAE-1, Seacom, EIG and TGN. This is causing serious disruption of Internet communications between Europe and Asia, with the main damage being felt in the Gulf countries and India.

Ils forcent les Indiens à se projeter loin de leurs bases.

Le destroyer de la marine indienne Chennai, qui se trouvait dans la zone en patrouille, est rapidement intervenu. Le vraquier de 289 mètres de long et 170.000 tonnes de port en lourd, battant pavillon libérien, a d’abord été surveillé à l’aide de moyens aériens (notamment par un drone MQ-9B Predator) avant de faire intervenir les commandos de marine indiens (MARCOs), vendredi 5 janvier. Ces derniers ont inspecté le navire sans trouver trace des pirates qui sont parvenus à prendre la fuite, semble-t-il. La marine indienne pense que la tentative de détournement a probablement été abandonnée suite à des « avertissements énergiques » par hélicoptère prévenant de l’interception imminente du Chennai. Un avion de patrouille maritime a aussi survolé le navire avant l’intervention, parvenant à entrer en contact avec l’équipage pour s’assurer de la sécurité des marins.

Et les Français, comme d'autres, à sortir des griffes.

L’action s’est déroulée dans le golfe d’Aden, entre 4 heures et 7 heures du matin d’après l’état-major de l’opération européenne Aspides, à laquelle est actuellement intégrée l’Alsace. Le nom du bâtiment n’est d’ailleurs pas cité par le commandement européen ni par le ministère français des Armées, mais son identité ne fait guère de doute depuis le retour à Toulon du Languedoc, l’autre frégate multi-missions (FREMM) de la Marine nationale qui était déployée dans cette zone. Du côté de l’EUNAVFOR Aspides, on indique que le bâtiment a abattu quatre drones tirés depuis les territoires contrôlés par les rebelles Houthis au Yémen.

Il n'est plus si loin le temps où les galions espagnols naviguaient en escorte et se destinaient aux échanges avec les colonies. C'était la mondialisation mercantiliste des XVIe et le XVIIIe siècle.